Rue Hautefeuille, c. 1866
Rue Hautefeuille, de la place Saint André-des-Arts. Paris VIe. Vers 1866.
- Date : vers 1866
- Auteur : Charles Marville (1813-1879)
- Support : tirage sur papier albuminé, 27.4 x 33.9 cm
- Collection : BHDV, anct bibliothèque de la préfecture de la Seine
Version haute définition : 2600 x 3212 pixels.
Marville se trouve place Saint André-des-Arts et photographie la rue Hautefeuille. À gauche, la tourelle est au débouché de la rue Percée 1. 1. Devenue impasse Hautefeuille par arrêté préfectoral du 1er février 1877. Au fond, nous voyons le croisement avec la rue Serpente. Le bâti représenté sur cette photographie existe toujours, à l’exception des numéros impairs après le no5 (à gauche).
La première maison à gauche, le no 1, faisait l’angle avec la rue Poupée, disparue en 1857 lors du percement du boulevard Saint Michel. Elle est renumérotée 1 bis après la construction d’un petit immeuble faisant angle avec la rue Saint Séverin prolongée 2. 2. Renommée Francisque Gay par arrêté du 28 avril 1971, du nom du fondateur des journaux L’Aube et La Vie catholique. Cette maison et la suivante, le no 3, datent vraisemblablement des années 1680. Toutes les deux furent construites à la place de l’ancien hôtel de Cramault 3. 3. De Simon Cramault (c. 1355-1429), chancelier du duc de Berry, archevêque de Reims, patriarche d’Alexandrie et cardinal. Après la rue Percée, la maison à tourelle et celle qui suit (toutes deux au no 5) sont des vestiges de l’hôtel des abbés de Fécamp. La tourelle date probablement du règne de François Ier (1515-1547) dont elle portait l’emblème (salamandre et lys) jusqu’à la fin du XVIIIe siècle. Le bâtiment à un étage que l’on voit après l’hôtel de Fécamp, le no 7, a été construit environ deux ans avant cette photographie, suite à la démolition en 1864 de la maison de Basan 4. 4. De Pierre-François Basan (1723-1797), graveur et éditeur d’estampes. On devine au coin de la rue Serpente une boutique sans étage (16, rue Serpente) 5. 5. Le bâtiment de la boutique est surélevé d’un étage en 1891, puis de trois étages vers 1916. Le 7, rue Hautefeuille et le 16, rue Serpente, sont profondément restructurés en 1972 pour accueillir un cinéma créé par Boris Gourevitch, Le Hautefeuille, aujourd’hui appelé MK2 Hautefeuille.
La maison que l’on voit au fond, après la rue Serpente, le no 9 de la rue Hautefeuille, faisait partie de l’ancien hôtel de Miraulmont. Elle est démolie en 1905 pour l’élargissement des rues Serpente et Hautefeuille 6. 6. Permis de construire de l’immeuble à l’alignement délivré le 22 septembre 1905.
Ancien hôtel de Miraulmont, peu avant sa démolition. Vers juillet-août 1905 7. Photographie Union Photographique Française. Musée Carnavalet. [2000 x 2686 px.] 7. Photographie datée grâce à l’affiche “Crédit foncier égyptien (…) Prix d’émission : 437”. La souscription de 263 819 obligations à 437,50 francs est ouverte au public le 25 juillet 1905.
La rue Hautefeuille devait être élargie à 10 mètres, en vertu d’une ordonnance royale du 11 août 1844. Ce qui ne sera réalisé que partiellement. Son débouché sur la place Saint André-des-Arts aurait été remanié si le boulevard Saint André, qui devait aller de la place Saint Michel au boulevard Saint Germain, avait été percé. La rue Danton, réalisée à l’économie en 1898-1900, remplaçant l’onéreux projet de boulevard, n’était accompagnée d’aucun programme pour le réaménagement de la place Saint André-des-Arts.
Position de Marville. [1600 x 1000 px.]
HAUTEFEUILLE (RUE). Commence à la rue Poupée, no 13, et à la place Saint-André-des-Arts, no 9 ; finit à la rue de l’École-de-Médecine, nos 8 et 10. Le dernier impair est 21 ; le dernier pair, 32. Sa longueur est de 253 m. — 11e arrondissement, quartier de l’École-de-Médecine.
Elle portait ce nom dès l’année 1252, et se prolongeait alors jusqu’au mur de l’enceinte de Philippe-Auguste. Jaillot pense qu’elle a pris son nom des arbres hauts et touffus qui bordaient cette voie publique ; il appuie son opinion sur un article des premiers statuts faits pour les cordeliers, dans lesquels on défend le jeu de paume aux religieux sous la haute-feuillée. De la rue Saint-André-des-Arts à celle des Poitevins, on la nommait rue du Chevet-Saint-André, parce qu’elle passait derrière l’église de ce nom. Quelques actes tirés des archives de Saint-Germain-des-Prés lui donnent le nom de rue de la Barre, qu’elle devait sans doute à Jean de la Barre, avocat, qui demeurait dans le voisinage. La rue Hautefeuille a été élargie en vertu d’un arrêt du Conseil du 1er juillet 1679. — Une décision ministérielle du 4 floréal an VIII, signée L. Bonaparte, fixa la moindre largeur de cette voie publique à 8 m. Cette moindre largeur devra être portée à 10 m., en vertu d’une ordonnance royale du 11 août 1844. Les maisons nos 1, 3 et 19 sont alignées.
[…]
[Félix et Louis Lazare. Dictionnaire administratif et historique des rues et monuments de Paris. Paris, Bureau de la Revue Municipale, 1855.]
Datation de la prise de vue : vers 1866.
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No 260 | Rue Hautefeuille, de la place Saint André-des-Arts. Vers 1866. | ||
State Library of Victoria | Musée Carnavalet | BHVP (négatif) | |
— | CARPH000774 | — | |
— | 28 x 35.9 | — | |
— | 1865-1868 | — |
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Voir également :
Auteur(s) de la notice : Laurent Gloaguen.
Publié initialement le jeudi 4 février 2016.
Dernière mise à jour le jeudi 4 février 2016.
Article classé dans : Charles Marville > Vues du Vieux Paris.
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