Rue de l’Ancienne Comédie, c. 1866
Rue de l’Ancienne Comédie, de la rue de l’École de Médecine. Paris VIe. Vers 1866.
- Date : vers 1866
- Auteur : Charles Marville (1813-1879)
- Format : tirage 2015 d’après négatif restauré numériquement, 35.4 x 25 cm
- Collection : GDC
Version haute définition : 3405 x 2400 pixels.
Marville se trouve rue de l’École de Médecine et photographie la rue de l’Ancienne Comédie. Les maisons du premier plan disparaîtront avec le prolongement en 1875 du boulevard Saint-Germain. Au fond, nous voyons la rue Mazarine et la coupole de l’Institut.
À gauche, c’est la première librairie Masson (26, rue de l’Ancienne Comédie).
La partie du boulevard Saint Germain entre les rues Hautefeuille et de l’Ancienne Comédie, longue de 230 m, est réalisée en 1875. Les démolitions sont faites en novembre 1875. Les travaux sont “entièrement terminés” fin janvier 1876 1. 1. Le Petit Journal, 29 janvier 1876, no 4782, p. 2. La partie suivante, entre les rues de l’Ancienne Comédie et des Ciseaux, sera réalisée en 1877. Le boulevard Saint Germain est achevé sur toute sa longueur en octobre 1877.
Position de Marville. [1600 x 1000 px.]
COMÉDIE (RUE DE L’ANCIENNE). Commence aux rues Saint-André-des-Arts, no 67, et de Buci, no 1 ; finit à la rue de l’École-de-Médecine, nos 42 et 44. Le dernier impair est 31 ; le dernier pair, 28. Sa longueur est de 150 m. — Les numéros impairs sont du 11e arrondissement, quartier de l’École-de-Médecine ; les numéros pairs, du 10e arrondissement, quartier de la Monnaie.
Cette rue a été formée en 1560, sur l’emplacement du mur d’enceinte construit sous Philippe-Auguste. Dans le procès-verbal d’alignement dressé le 21 janvier de cette année, elle est indiquée sous le nom de rue des Fossés. En 1688, les comédiens français ayant acheté le terrain occupé par le jeu de paume de l’Étoile, y firent construire un théâtre, et la rue prit plus tard à cette occasion le nom de l’Ancienne-Comédie. Cependant des titres des dix-septième et dix-huitième siècles, ainsi que les ventes domaniales, la désignent sous la dénomination de rue des Fossés-Saint-Germain-des-Prés. — Une décision ministérielle du 14 thermidor an VIII, signée L. Bonaparte, fixa la moindre largeur de cette voie publique à 11 m. 69 c. Conformément à une autre décision ministérielle du 21 mai 1834, elle a repris le nom de rue de l’Ancienne-Comédie. En vertu d’une ordonnance royale du 11 août 1844, la moindre largeur de cette voie publique devra être portée à 14 m. Les maisons nos 17, 19, 23, 25, 27, 29, 31 et 2 ne sont pas soumises à retranchement.
Au no 13 est l’ancien café Procope, où se rassemblaient les beaux esprits du règne de Louis XV. L’élite des gens de lettres s’y réunissait sous la présidence de Piron. Là se décidait le sort des pièces nouvelles. C’était à cette école, dont les professeurs avaient tous fourni leurs preuves, que se formait le parterre de la Comédie Française. Le café Procope était un véritable journal de Paris, journal du matin, journal du soir, toujours spirituel, littéraire et charmant.
Au no 14 est une grande maison occupée par les magasins d’un marchand de papiers en gros. Cette propriété remplace le théâtre de l’ancienne Comédie Française. Les comédiens ayant été forcés de quitter le théâtre de la rue Mazarine, comme nous l’avons dit, firent l’acquisition, en 1688, de l’ancien jeu de paume de l’Étoile, situé rue des Fossés-Saint-Germain-des-Prés. Sur cet emplacement fut construit, sur les dessins de d’Orbay, une nouvelle salle dont l’ouverture eut lieu le 18 avril 1689, par la tragédie de Phèdre et la comédie du Médecin malgré lui. La recette s’éleva à 1,889 livres, somme considérable pour le temps. Les comédiens ordinaires du Roi l’occupèrent jusqu’en 1770. À cette époque, les bâtiments menaçant ruine, les artistes furent obligés de l’abandonner pour aller occuper la salle des Tuileries. En 1699, un arrêt du Conseil d’État du Roi, en date du 1er mars, prescrivit aux comédiens l’obligation d’abandonner le sixième de la recette aux pauvres de l’Hôpital-Général ; aussi à dater de ce jour, le prix d’entrée à la Comédie Française fut ainsi fixé : premières loges, trois livres douze sous ; secondes, trente-six sous, et parterre, dix-huit sous. Avant la perception du droit des pauvres, le public ne payait que dix sous aux galeries et douze sous au parterre. — Dans cette maison no 14 demeurait Gros 2, l’un de nos plus grands peintres d’histoire. 2. Antoine-Jean Gros (1771-1835). La hardiesse de son dessin, la magie de sa couleur, la puissance de sa composition ne purent lui faire trouver grâce devant une envieuse et basse critique. Gros se donna la mort. Le cadavre de l’illustre artiste fut retiré de la Seine le 26 juin 1835.
[Félix et Louis Lazare. Dictionnaire administratif et historique des rues et monuments de Paris. Paris, Bureau de la Revue Municipale, 1855.]
Datation de la prise de vue : vers 1866.
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No 242 | Rue de l’Ancienne Comédie, de la rue de l’École de Médecine. Vers 1866. | ||
State Library of Victoria | Musée Carnavalet | BHVP (négatif) | |
— | CARPH000813 | NV-004-C-0258 | |
— | 36.8 x 26.8 | 37.9 x 28.8 | |
— | 1865-1868 | 1866-1867 |
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Voir également :
Auteur(s) de la notice : Laurent Gloaguen.
Publié initialement le samedi 31 octobre 2015.
Dernière mise à jour le mardi 30 mai 2017.
Article classé dans : Charles Marville > Vues du Vieux Paris.
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