Carrefour de l’Odéon, c. 1866

Marville : carrefour de l’Odéon

Carrefour de l’Odéon. Paris VIe. Vers 1866.

Version haute définition : 3400 x 2400 pixels.

Marville se trouve carrefour de l’Odéon, et photographie en direction de la rue de l’Odéon. Au fond, nous voyons le Théâtre impérial de l’Odéon, “Second Théâtre français”, et à gauche, c’est la rue Monsieur le Prince.

Le carrefour de l’Odéon devait être considérablement élargi, avec retranchement sur ses deux côtés. Le retranchement se fera du côté des numéros pairs lors du prolongement du boulevard Saint Germain en 1877 1. 1. Démolition des nos 2 à 12 en 1877. Le no 14, faisant angle avec la rue des Quatre Vents, sera démoli plus tard, en 1906.

Le retranchement des impairs du carrefour ne sera jamais réalisé et les maisons que nous voyons tout à gauche (la boutique est au no 3, et la porte est celle du no 5, carrefour de l’Odéon), existent toujours. En même temps que ce retranchement, la rue Dupuytren 2 devait disparaître dans le prolongement de la rue Quatre Vents. 2. Rue de Touraine Saint Germain avant le 9 avril 1851. Cette disposition figurait dans le décret impérial du 28 juillet 1866 relatif au prolongement du boulevard Saint Germain entre le boulevard Saint Michel et le quai d’Orsay et autres opérations de voirie accessoires. De même façon, le décret prévoyait “la suppression de la rue Antoine Dubois 3 et l’ouverture d’une rue nouvelle en prolongement de la rue Voltaire 4, jusqu’à la rue de l’École de Médecine élargie”. 3. Rue de l’Observance avant le 14 juin 1851. 4. Rue Casimir Delavigne depuis le 24 août 1864. Aucune de ces opérations ne sera réalisée, ainsi la photographie de Marville reflète l’état actuel de la voirie.

Entre les rues M. le Prince et de l’Odéon, nous voyons la belle boutique Chocolat Grondard, “Fournisseur breveté de S. M. l’impératrice ; usine à Arcueil” (1, rue de l’Odéon). La maison Grondard, fondée en 1853, aura par la suite deux magasins à Paris : 129, boulevard Saint Germain, et 53, boulevard Malesherbes. Son usine sera transférée plus tard au Grand-Montrouge, 93-95, route d’Orléans. L’entreprise Grondard disparaît en 1922 5. 5. Jugement de faillite le 7 décembre 1922, société Grondard et Cie, 95, route d’Orléans (l’avenue Aristide Briand de nos jours), à Montrouge. La marque “G. Grondard” est récupérée et déposée le 7 octobre 2010 au nom d’une société chypriote (Sirabella Investments Ltd). Elle est exploitée depuis cette date par un fabriquant de chocolats à Saint-Pétersbourg (Russie) 6. 6. http://grondard.ru.

Plan carrefour de l’Odéon

Position de Marville. [1600 x 1000 px.]

ODÉON (CARREFOUR DE L’). Commence à la rue de l’École-de-Médecine, nos 47 et 49 ; finit aux rues Monsieur-le-Prince, no 1, et des Quatre-Vents, no 2. Le dernier impair est 15 ; le dernier pair, 14. Sa longueur est de 55 m. 11e arrondissement ; les numéros impairs sont du quartier de l’École-de-Médecine ; les numéros pairs, du quartier du Luxembourg.

Il faisait autrefois partie de la rue de Condé, ainsi que l’indique le plan de Jaillot. Le plan de Verniquet ne lui donne pas de dénomination. En 1801, il a reçu le nom de carrefour de l’Odéon. — Une décision ministérielle du 4 nivôse an IX, signée Chaptal, fixa la moindre largeur de cette voie publique à 18 m. En vertu d’une ordonnance royale du 21 juillet 1843, sa moindre largeur devra être portée à 22 m. Les propriétés riveraines sont soumises à un retranchement considérable.

ODÉON (RUE DE L’). Commence aux rues Monsieur-le-Prince, no 2, et de Condé, no 1 ; finit à la place de l’Odéon, nos 1 et 2. Le dernier impair est 21 ; le dernier pair, 22. Sa longueur est de 176 m. — 11e arrondissement, quartier de l’École-de-Médecine.

L’ouverture de cette rue, sur l’emplacement de l’hôtel de Condé, fut autorisée par lettres patentes du 10 août 1779, et sa largeur fixée à 40 pieds. Elle ne fut exécutée que sur une largeur de 12 m. 90 c. Cette dimension a été maintenue par une décision ministérielle du 4 nivôse an IX, signée Chaptal, et par une ordonnance royale du 12 mai 1841. Elle porta d’abord le nom de rue du Théâtre-Français.

Au no 15 demeurait et est mort en 1835 le spirituel et profond romancier Pigault-Lebrun. — Fabre d’Églantine et Camille Desmoulins demeuraient dans une maison de cette rue, à l’angle de la place. Décrétés d’accusation avec Danton, Lacroix et autres, ils furent tous arrêtés dans la nuit du 30 au 31 mars 1794, puis condamnés à mort et guillotinés le 5 avril suivant.

[Félix et Louis Lazare. Dictionnaire administratif et historique des rues et monuments de Paris. Paris, Bureau de la Revue Municipale, 1855.]

Datation de la prise de vue : vers 1866.

No 241Carrefour de l’Odéon. Vers 1866.
State Library of VictoriaMusée CarnavaletBHVP (négatif)
CARPH000826NV-004-C-0260
36.9 x 25.938 x 28.3
1865-18681867-1868

Position estimée