Rue Mazarine, c. 1867
Rue Mazarine, de la rue Guénégaud. Paris VIe. Vers 1867.
- Date : vers 1867
- Auteur : Charles Marville (1813-1879)
- Format : tirage 2015 d’après négatif restauré numériquement, 28 x 32.5 cm
- Collection : GDC
Version haute définition : 2600 x 3012 pixels.
Marville se trouve à la hauteur de la rue Guénégaud et photographie la rue Mazarine en direction de l’Institut.
La rue Mazarine devait être amputée par le prolongement de la rue de Rennes jusqu’au quai de Conti et par l’agrandissement conjoint de l’Institut. Ce projet, déclaré d’utilité publique par décret du 28 juillet 1866, n’aboutira pas et la rue Mazarine a gardé sa physionomie de 1867.
La rue Jacques Callot sera ouverte en 1912, remplaçant un passage ouvert en 1824, le passage du Pont-Neuf.
Position de Marville. [1600 x 1000 px.]
MAZARINE (RUE). Commence à la rue de Seine, nos 3 et 5 ; finit aux rues Dauphine, no 52, et de Buci, no 2. Le dernier impair est 51 ; le dernier pair, 84. Sa longueur est de 414 m. — 10e arrondissement, quartier de la Monnaie.
Elle doit son nom à l’ancien collège Mazarin (aujourd’hui palais de l’Institut), dont les dépendances bordent une partie de cette voie publique. On la nomma d’abord rue du Fossé. Presque tous les plans représentant Paris à la fin du dix-septième siècle la désignent sous cette dénomination. Elle n’a point été bâtie sur le fossé même de l’enceinte de Philippe-Auguste, ainsi que l’ont avancé plusieurs historiens, mais sur le chemin qui bordait le fossé, et qu’on appelait anciennement chemin des Buttes, en raison des monticules formés en cet endroit par les débris de plusieurs tuileries voisines. En 1540, le retour d’équerre, du côté de la rue de Seine, portait le nom de rue Traversine. Dans le procès verbal de 1636, il est nommé rue de Nesle ou Petite Rue de Nesle, parce qu’il conduisait directement à la porte de Nesle, qui se trouvait à l’endroit où nous voyons aujourd’hui le pavillon-Est du palais de l’Institut. — Une décision ministérielle du 14 thermidor an VIII, signée L. Bonaparte, fixa la moindre largeur de cette voie publique à 8 m. Cette moindre largeur devra être portée à 10 m. en vertu d’une ordonnance royale du 25 novembre 1844. Les maisons de 1 à 15 inclus, 41, le bâtiment entre les nos 10 et 16, 60, et de 72 à la fin sont à l’alignement.
Le fameux girondin Barbaroux a demeuré dans cette rue, au no 20.
[Félix et Louis Lazare. Dictionnaire administratif et historique des rues et monuments de Paris. Paris, Bureau de la Revue Municipale, 1855.]
En application du décret d’utilité publique du 28 juillet 1866, la rue de Rennes, créée en 1854 du boulevard du Montparnasse à la rue de Vaugirard, devait être prolongée jusqu’au quai de Conti, débouchant entre l’Institut et la Monnaie. La voie est prolongée en avril-septembre 1867 jusqu’à la rue du Vieux Colombier et d’octobre 1867 à avril 1868 jusqu’à la rue de l’Abbaye. Le prolongement allant de la rue de l’Abbaye au quai ne sera jamais réalisé. La chute du baron Haussmann, puis celle de Napoléon III, des ajournements successifs dans les décennies qui suivirent, l’opposition farouche de l’Institut de France en 1902 lorsque le projet est repris à la faveur de la construction de la ligne no 4 du métropolitain, deux guerres mondiales et l’attentisme de l’administration en auront raison. Il sera définitivement abandonné au début des années 1960.
Environ quarante-cinq immeubles sur les quatre-vingts nécessaires à l’opération furent expropriés ou acquis à l’amiable et versés au domaine privé de la ville. À partir de 1996, beaucoup seront revendus aux enchères (par appartement, à échéance de chaque bail), suite à plusieurs scandales dans la gestion des “réserves foncières et immobilières composant le domaine intercalaire” sous les administrations Chirac et Tiberi. Les nos 16 et 20 de la rue Mazarine ont ainsi été vendus par la ville. Les immeubles communaux nos 4, 6-8 et 10 avaient disparu depuis déjà longtemps, démolis pour laisser place en 1938 au square Gabriel Pierné.
Datation de la prise de vue : vers 1867.
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No 224 | Rue Mazarine, de la rue Guénégaud. Vers 1867. | ||
State Library of Victoria | Musée Carnavalet | BHVP (négatif) | |
— | CARPH000812 | NV-004-C-0531 | |
— | 27.3 x 32 | 28.6 x 37.8 | |
— | 1865-1868 | 1867-1868 |
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Voir également :
Auteur(s) de la notice : Laurent Gloaguen.
Publié initialement le mardi 18 août 2015.
Dernière mise à jour le mardi 30 mai 2017.
Article classé dans : Charles Marville > Vues du Vieux Paris.
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