Place Saint Germain des Prés, c. 1867

Marville : place Saint Germain des Prés

Place Saint Germain des Prés. Paris VIe. Vers 1867.

Version haute définition : 3741 x 2400 pixels.

Marville se trouve rue Bonaparte et photographie la place Saint Germain des Prés. À droite, nous voyons la rue Childebert et le porche de l’église, et au fond, la rue Bonaparte en direction de la Seine.

La charmante place carrée, créée en 1715, va disparaître en octobre-décembre 1867, de même que la rue Childebert, lors du prolongement de la rue de Rennes jusqu’à la rue de l’Abbaye, conjoint au prolongement de cette dernière jusqu’à la rue Saint Benoît.

À droite, au coin de la rue Childebert, nous lisons : “Fabrique centrale d’instruments de jardinage”. “MM. Arnheiter et Petit, mécaniciens brevetés de S.A.R. Mgr le duc d’Orléans, bien connus pour la confection des instrumens d’horticulture et d’agriculture, ont réuni depuis l’incendie du Bazar*, leurs magasins à leur atelier, rue Childebert, no 13, près l’église Saint-Germain-des-Prés. On y trouve tous les instrumens de jardinage, les plus nouveaux et les plus parfaits, tels que sécateurs, greffoir, cueilloir, charrue, ratissoire, hache-paille, coupe-légume, baratte pour faire le beurre, etc., etc., de meilleure qualité et au prix le plus modéré.”La Semaine, 6 mai 1830. Un an après la démolition de son commerce, M. Marie-Michel Arnheiter, alors âgé de 78 ans (il était né le 23 septembre 1790), meurt et est inhumé le 31 octobre 1868. La marque d’instruments horticoles, réputée en son temps, ne semble pas lui avoir survécu.

Nous noterons également parmi les boutiques, le relieur Garidel et la librairie Saint Germain des Prés. Cette dernière, la maison Putois-Cretté, spécialisée dans l’édition de livres de piété, déménagera non loin de là, au 13, rue de l’Abbaye, et dans les années 1880 au 90, rue de Rennes.

La partie de la rue Bonaparte entre la place et la rue Jacob, dénommée rue Saint Germain des Prés jusqu’en 1852, a été percée en 1804. La partie qui va de la rue Jacob au quai Malaquais, dénommée rue des Petis Augustins jusqu’en 1852, est plus ancienne et date du début du XVIIe siècle. Comme la rue Saint Germain des Prés, la rue de l’Abbaye, datant de 1800, a été percée sur l’enclos de l’abbaye supprimée en 1790.

Depuis 1976, le pavage de l’actuelle place reproduit le tracé de la place de 1715. Cet aménagement a été réalisé à l’initiative d’Yves Boiret (1926-), architecte des Monuments historiques.

(*) Le Passage ou Bazar Boufflers, 19, boulevard des Italiens, incendié le 26 mars 1829, reconstruit sous le nom de Galeries de Fer.

Abbaye de Saint Germain des Prés, 1704

Plan de l’abbaye en 1704. En bas, le passage et la porte Saint Benoît. À droite, la porte Sainte Marguerite donnant sur la rue de même nom (rue Gozlin depuis 1864). À gauche, la rue du Colombier (réunie à la rue Jacob en 1836). En rouge, des maisons appartenant à l’Abbaye, et en gris, des boutiques bordant les passages. Le parvis devant l’église est alors une modeste cour rectangulaire. [2600 x 2534 px.]

Abbaye de Saint Germain des Prés, 1723

Plan de l’abbaye en 1723. En 1715, les cours et passages bordés de boutiques, allant de la rue Saint Benoît à la rue Sainte Marguerite en passant par le parvis, sont remplacés par trois voies rectilignes bordées d’immeubles de rapport : la rue Sainte Marthe, la rue Childebert et la Petite rue Saint Marguerite. Sur des dessins de l’architecte Victor-Thierry Dailly, la cour du parvis double de superficie et est transformée en jolie place carrée, largement ouverte à son midi sur la rue Childebert nouvellement créée. [2600 x 3368 px.]

Saint Germain des Prés, 1820

Plan de l’ancienne abbaye vers 1820. Au début du XIXe siècle, deux nouvelles rues ont été ouvertes sur l’ancien enclos de l’abbaye : les rues Saint Germain des Prés et de l’Abbaye. La place Saint Germain des Prés a conservé sa configuration de 1715 mais est désormais ouverte à son nord par la rue de même nom. En 1852, la rue Bonaparte sera prolongée jusqu’à la rue Childebert. [2600 x 2114 px.]

Expropriations de 1867

Plan des expropriations de 1867. Le percement en 1867-1868 de la rue de Rennes jusqu’à la rue de l’Abbaye, conjoint au prolongement de cette dernière jusqu’à la rue Saint Benoît, signe la disparition de la place carrée de 1715. Le seul vestige qui en demeura sera le presbytère à droite du porche de l’église. [2600 x 2053 px.]

Plan place Saint Germain des Prés

Position de Marville. [1600 x 1000 px.]

GERMAIN-DES-PRÉS (PLACE SAINT-). Située en face de l’église de ce nom. Elle commence à la rue Bonaparte, nos 39 et 46 ; finit à la rue Childebert, nos 8 et 10. Le dernier impair est 5 ; le dernier pair 6. Sa longueur est de 38 m. — 10e arrondissement, quartier de la Monnaie.

C’était autrefois la cour de l’Abbaye. — Une décision ministérielle du 21 août 1817 et une ordonnance royale du 29 avril 1839 ont maintenu cette voie publique dans son état actuel ; sa plus grande largeur est de 36 m.

[Félix et Louis Lazare. Dictionnaire administratif et historique des rues et monuments de Paris. Paris, Bureau de la Revue Municipale, 1855.]

Suite au décret d’utilité publique du 28 juillet 1866, la rue de Rennes, créée en 1854 du boulevard du Montparnasse à la rue de Vaugirard, va être prolongée en avril-septembre 1867 jusqu’à la rue du Vieux Colombier et d’octobre 1867 à avril 1868 jusqu’à la rue de l’Abbaye.

Datation de la prise de vue : vers 1867, vraisemblablement mai-juin 1867.

No 219Place Saint Germain des Prés. Vers 1867.
State Library of VictoriaMusée CarnavaletBHVP (négatif)
CARPH000844NV-004-C-0211
37.1 x 20.737.9 x 28.9
1865-1868vers 1866

Position estimée