Rue Coquillière, vers la Banque, c. 1868
Rue Coquillière, vers la Banque. Paris Ier. Circa 1868.
- Date : circa 1868
- Auteur : Charles Marville (1813-1879)
- Format : tirage 2014 d’après négatif restauré numériquement, 27.8 x 31.2 cm
- Collection : GDC
Version haute définition : 3000 x 3235 pixels.
Cette section de la rue Coquillière, entre les rues Jean-Jacques Rousseau et Coq Héron, va être éventrée dans les années 1880 en raison du prolongement de la rue du Louvre.
Au fond, sur la rue Croix des Petits Champs, était le débouché de la rue Baillif. Cette rue est supprimée par décret impérial du 6 août 1863 (cf. Recueil des actes administratifs de la Préfecture du département de la Seine, 1863, no 10) pour faire place à un agrandissement de la Banque de France. On décide par la même occasion de créer une nouvelle voie rectiligne de 12 m de large, plus au sud, entre les rues Croix des Petits Champs et de Valois. Le plan parcellaire des propriétés à exproprier est publié par le préfet Haussmann dès le mois suivant, le 10 septembre 1863, “vu le décret impérial du 6 août 1863, qui déclare d’utilité publique : 1o le projet d’ouverture d’une rue nouvelle de 12 mètres de largeur, destinée à établir une communication directe entre la rue Croix-des-Petits-Champs et la rue de Valois ; 2o la suppression de la rue Baillif, dont le sol, ainsi que les portions de terrain qui resteront disponibles en bordure de la voie nouvelle (côté droit), devront servir à l’extension et à la régularisation du périmètre de la Banque de France”.
Les matériaux à provenir des maisons à démolir de la rue Baillif sont adjugés le 4 mars 1864. La nouvelle voie bordant le côté sud de la Banque de France reprendra la dénomination de la rue disparue. Son débouché était face au 38, rue Croix des Petits Champs.
Le déclassement de la nouvelle rue Baillif est déclaré d’utilité publique par décret du 16 décembre 1915, en même temps qu’une portion de la rue des Bons Enfants, pour un nouvel agrandissement de la Banque de France. On créera à nouveau une voie de 16 mètres de largeur plus au sud, la rue du Colonel Driant (déclaration de cessibilité des immeubles le 25 mai 1921, dénomination par arrêté du 4 février 1926).
Sur la photographie, nous comprenons que la première rue Baillif a disparu et que sa place est prise par un nouvel immeuble en voie d’achèvement, dont le décor sculpté reste à réaliser. À droite, l’immeuble que nous voyons va être démoli (mais son style architectural va être conservé dans les nouvelles constructions) : c’est aujourd’hui là le portail monumental de la Banque de France du 39, rue Croix des Petits Champs.
À droite, le café Jean-Jacques Rousseau que l’on voit aussi sur la photographie de la rue de même nom, possiblement réalisée le même jour.
COQUILLIÈRE (RUE). Commence aux rues du Four, no 49, et du Jour, no 1 ; finit à la rue Croix-des-Petits-Champs, nos 44 et 46. Le dernier impair est 47 ; le dernier pair, 48. Sa longueur est de 295 m. Les impairs sont du 4e arrondissement, quartier de la Banque, et les pairs, du 3e arrondissement ; de 2 à 28, quartier Saint-Eustache, et de 30 à la fin, quartier du Mail.
Le mur d’enceinte de Paris, construit sous Philippe-Auguste, s’étendait entre les rues de Grenelle et d’Orléans-Saint-Honoré, plus près de la première que de la seconde, jusqu’au carrefour où aboutissent les rues de Grenelle, Sartine, Jean-Jacques-Rousseau et Coquillière. Là était une porte de la ville appelée Coquillier ou Coquillière. Elle devait ce nom, ainsi que la rue, à la famille Coquillier. Cette rue, ou plutôt ce chemin qui conduisait, sous Philippe-Auguste, à la ville, ne fut entièrement bordé de constructions qu’en 1292. Nous en avons la preuve dans un acte de cette année, par lequel Pierre Coquillier vend à Gui de Dampierre une maison qu’il avait fait bâtir dans cette rue alors esdifiée. — Une décision ministérielle du 8 septembre 1821 avait fixé la largeur de cette voie publique à 10 m. Cette largeur a été portée à 13 m. pour la partie comprise entre les rues du Four et du Jour et la rue Jean-Jacques-Rousseau, en vertu d’une ordonnance royale du 7 décembre 1847, qui a déclaré d’utilité publique l’exécution de cet élargissement au droit des maisons nos 2, 4, 6, 8, 10, 14 et 16. La reconstruction de ces propriétés a eu lieu en 1850. — Enfin la largeur du surplus de la rue Coquillière jusqu’à la rue Croix-des-Petits-Champs a été fixée aussi à 13 m. par un décret du Président de la République, L. N. Bonaparte, du 26 juillet 1851.
Les maisons nos 1, 5, 9, et de 2 à 16 inclus sont alignées.
[Félix et Louis Lazare. Dictionnaire administratif et historique des rues et monuments de Paris. Paris, Bureau de la Revue Municipale, 1855.]
Le prolongement de la rue du Louvre entre les rues Saint-Honoré et Montmartre est décidé par décret du 9 juin 1860.
Les pairs (à droite sur la photo) sont déclarés cessibles immédiatement par arrêté du 15 avril 1880. La section de la rue du Louvre entre la rue Coquillière et la rue aux Ours prolongée (future rue Étienne Marcel) est réalisée en 1880-1882.
Les impairs (à gauche sur la photo) sont déclarés cessibles immédiatement par arrêté du 4 décembre 1886. La section de la rue du Louvre entre la rue Saint-Honoré et la rue Coquillière est réalisée en 1887-1888, en même temps que la nouvelle Bourse de commerce et ses abords.
Datation : vers 1868.
—
No 59 | Rue Coquillière, vers la Banque. Vers 1868. | ||
State Library of Victoria | Musée Carnavalet | BHVP (négatif) | |
— | CARPH000504 | NV-004-C-0168 | |
— | 27.6 x 31.4 | 28.4 x 36.2 | |
— | 1865-1868 | Vers 1864 |
—
—
Voir également :
Auteur(s) de la notice : Laurent Gloaguen.
Publié initialement le dimanche 3 août 2014.
Dernière mise à jour le mercredi 25 mars 2015.
Article classé dans : Charles Marville > Vues du Vieux Paris.
—