Rue Lamartine, c. 1866

Marville : rue Lamartine

Rue Lamartine, de Notre-Dame de Lorette. Paris IXe. Vers 1866.

Grande taille : 1800 x 1991 pixels.

(Je n’ai malheureusement pas à ma disposition de version plus détaillée de cette image.)

Marville se trouve au débouché de la rue Fléchier, à l’arrière de l’église Notre-Dame de Lorette, et photographie la rue Lamartine, anciennement Coquenard. L’objectif est pointé sur la maison qui fait angle avec la rue Buffault.

Cette section de la rue Lamartine va perdre de nombreuses maisons en raison du percement des rues de Maubeuge (en 1867) et Milton (en 1868).

Le prolongement de la rue de Maubeuge, entre la place du Nord (boulevard Magenta) et les rues du Faubourg Montmartre et Ollivier, est déclaré d’utilité publique par décret impérial du 3 août 1861. (La section entre la place du Nord et le boulevard de la Chapelle faisait suite au décret du 19 novembre 1855 relatif aux abords de la gare du Nord et de l’hôpital Lariboisière et avait été réalisée vers 1860.) Le parcellaire des propriétés à exproprier est publié par arrêté du 28 mars 1865. La partie entre la place du Nord et la rue de Rochechouart est réalisée en 1866-1867, celle entre les rues de Rochechouart et du Faubourg Montmartre, en 1867-1868.

Les démolitions sont faites dans la rue Lamartine de juillet à septembre 1867 (cf. Le Petit journal, nos 1640, 1662, 1691). La rue de Maubeuge est ouverte à la circulation dans toute sa longueur en février 1868.

Plan rue Lamartine

LAMARTINE (RUE). Commence aux rues Cadet, no 35 et Rochechouart, no 1 ; finit aux rues du Faubourg-Montmartre, no 78 et des Martyrs, no 2. Le dernier impair est 43 ; le dernier pair, 64. Sa longueur est de 341 m. — 2e arrondissement, quartier du Faubourg-Montmartre.

Ouverte sur un territoire appelé Coquenard, elle en reçut la dénomination. Au milieu du dix-septième siècle, elle prit le nom de rue Notre-Dame de Lorette, qu’elle dut à une chapelle placée sous ce vocable et dont nous parlerons à la fin du présent article. Vers 1792, on lui rendit sa première dénomination. — Une décision ministérielle du 12 fructidor an V, signée François de Neufchâteau, et une ordonnance royale du 23 août 1833, ont fixé la moindre largeur de cette voie publique à 10 m. En vertu d’un arrêté du membre du Gouvernement provisoire, ministre de l’Intérieur (Ledru-Rollin), du 16 mars 1848, la rue Coquenard a reçu le nom de rue Lamartine. Les maisons de 5 à 9 inclus, de 13 à 37, de 6 à 28, 44, 46, 54 et 64 ne sont pas soumises à retranchement.

La chapelle Notre-Dame de Lorette était située dans cette rue. On ignore et le nom de son fondateur et la date précise de sa construction. Cependant elle était bâtie en 1646, car le 13 juillet de la même année l’archevêque de Paris permit aux habitants des Porcherons et des paroisses de Saint-Eustache d’y établir une confrérie sous le titre de Notre-Dame-de-Lorette. Cette chapelle fut supprimée en 1790 et devint propriété nationale. Les bâtiments de cette chapelle, ainsi que le presbytère et ses dépendances, qui contenaient ensemble une superficie de 1,160 m. 52 c., furent vendus, le 3 messidor an IV, par le domaine de l’État. La maison portant aujourd’hui le no 54 a été construite, en 1822, sur le terrain qui servait d’entrée à cette chapelle.

[Félix et Louis Lazare. Dictionnaire administratif et historique des rues et monuments de Paris. Paris, Bureau de la Revue Municipale, 1855.]

La rue Milton, “projet accessoire” à la rue de Maubeuge avec les rues Hippolyte Lebas et Choron, est percée en 1868 entre la rue Lamartine et la cour Saint Guillaume (qui est remplacée par la rue Choron). C’est un prolongement de la rue Neuve Bossuet (voie qui se terminait au sud en impasse et qui comprenait les actuels nos 9-21 et 14-26, rue Milton, et la cité Charles Godon — les actuels nos 27-35 et 28-42, rue Milton, étant à l’époque la rue Neuve Fénelon). La nouvelle voie prend le nom du poète anglais John Milton (1608-1674) par décret du 10 août 1868. Elle absorbe par arrêté du 10 novembre 1873 une partie de la rue Neuve Bossuet et l’intégralité de la rue Neuve Fénelon. Ce qui reste de la rue Neuve Bossuet devient la cité Milton, puis en 1957, la cité Charles Godon.

Détail “Plan d'ensemble des Travaux de Paris”, 1868

Les Travaux de Paris

La rue Neuve-Bossuet, qui se bifurque avec la rue Neuve-Fénelon, descend en ligne brisée et sur une pente extrêmement rapide de la rue de la Tour d’Auvergne à la rue Neuve des Martyrs [rue Manuel], au delà de laquelle elle forme une impasse. Cette impasse va être ouverte, et la voie sera prolongée [rue Milton] jusqu’à la rue Lamartine ; presque parallèlement à l’ancien tracé de la rue Neuve Coquenard [rue Rodier].

La voie nouvelle, non encore dénommée [rue Hippolyte Lebas], qui a été tout récemment percée entre la rue des Martyrs et la rue de Maubeuge prolongée, coupera à angle droit ce prolongement de la rue Neuve-Bossuet [rue Milton]. On est en train en ce moment de poser les bordures de trottoirs de cette nouvelle voie, dont la mise en état de viabilité se poursuit activement.

Dans le même quartier, l’administration fait pousser vigoureusement les travaux de viabilité et d’achèvement des deux dernières sections de la rue Ollivier [rue de Châteaudun], qui devient aujourd’hui une importante artère.

La rue de Maubeuge est maintenant entièrement ouverte, à partir du carrefour établi à la rencontre du faubourg Montmartre et de la rue Ollivier prolongée, jusqu’aux abords de la gare du Nord. Entre la rue Rochechouart et la rue Lamartine, on achève de mettre en place les bordures des trottoirs, et l’on procède en même temps au nivellement du terrain, afin de régler la pente. Le prolongement de ces voies se rattache à un ensemble de percements destinés à mettre en communication directe la gare du chemin de fer de l’Ouest [gare Saint Lazare] et celles des lignes de l’Est et du Nord.

[Le Petit Journal, no 1882, 26 février 1868.]

Datation de la prise de vue : vers 1866.

No 163Rue Lamartine, de Notre-Dame de Lorette. Vers 1866.
State Library of VictoriaMusée CarnavaletBHVP (négatif)
CARPH000422NV-004-C-0594
27.3 x 30.229 x 38
1865-1868vers 1865

Position estimée

  • 1. Le 28 juillet 2015,
    Ed Aymil

    A droite la rue du Faubourg Montmartre et à gauche la rue des Martyrs
    En grossissant on peut voir le n° 62 de la rue Lamartine sur la gauche
    Et au fond la rue Buffault sur la droite ?

  • 2. Le 28 juillet 2015,
    Vergue

    Le no 62 fait le coin à gauche. Le débouché de la rue Buffault est tout au fond, où il y a une petite maison à deux étages qui fait angle.