Rue Neuve Coquenard, c. 1866
Rue Neuve Coquenard, de la rue Lamartine. Paris IXe. Vers 1866.
- Date : vers 1866
- Auteur : Charles Marville (1813-1879)
- Format : tirage 2015 d’après négatif restauré numériquement, 27.2 x 32.8 cm
- Collection : GDC
Version haute définition : 2600 x 3138 pixels.
Marville se trouve rue Lamartine, et photographie la rue Neuve Coquenard (aujourd’hui rue Rodier). Son objectif est pointé sur le pan coupé de l’immeuble qui fait coin avec la cour Saint Guillaume.
Tout ce que nous voyons du premier plan jusqu’à la hauteur de la cour Saint Guillaume va être démoli en août-septembre 1867 pour le passage de la rue de Maubeuge, voie déclarée d’utilité publique par décret impérial du 3 août 1861. La rue de Maubeuge est ouverte à la circulation en février 1868. L’immeuble qui fait angle avec la cour Saint Guillaume, datant probablement des années 1820, existe encore : il porte aujourd’hui les nos 5, rue Rodier et 6, rue Choron.
À la fin du XVIIIe siècle, la future rue Rodier n’était qu’une impasse donnant sur la rue Coquenard (aujourd’hui rue Lamartine), l’impasse Brutus. En 1819, cette impasse est prolongée sans autorisation jusqu’à la rue de la Tour d’Auvergne par M. Digeon, propriétaire des terrains, qui donne le nom de Neuve Coquenard à la nouvelle voie. En 1833, une autre voie privée est créée en prolongement, entre la rue de la Tour d’Auvergne et l’avenue Trudaine, sur des terrains ayant appartenu au banquier Jean-Baptiste Rodier (1763-1832). C’est la cité Rodier. En 1850, la cité devient une rue de la Ville sous le nom de rue Rodier. En 1867, la partie de la rue Neuve Coquenard qui était l’ancienne impasse Brutus disparaît presque entièrement lors du percement de la rue de Maubeuge. En 1873, le prolongement illégal de l’impasse Brutus devient à son tour une voie communale, gardant son nom de rue Neuve Coquenard. En 1877, la rue Neuve Coquenard est réunie à la rue Rodier.
COQUENARD (RUE NEUVE-). Commence à la rue Lamartine, nos 26 et 28 ; finit à la rue de la Tour-d’Auvergne, nos 21 et 23. Le dernier impair est 25 bis ; le dernier pair, 34. Sa longueur est de 305 m. — 2e arrondissement, quartier du Faubourg-Montmartre.
Vers l’année 1790, c’était une impasse ayant son entrée dans la rue Coquenard. Sous la République, on la nomma impasse Brutus. Elle fut comprise au nombre des voies publiques en vertu d’une décision ministérielle du 6 vendémiaire an XIV, signée Champagny, qui fixa sa largeur à 7 m. — En 1819, le sieur Digeon, propriétaire de terrains situés entre le fond de l’impasse et la rue de la Tour-d’Auvergne, conçut le projet de prolonger l’impasse sur cet emplacement. Sans réclamer l’autorisation nécessaire, il mit ce projet à exécution, et ne donna que 8 m. de largeur au prolongement, dont la direction fut un peu biaisée à droite. L’administration n’a pas encore reçu ce prolongement au nombre des voies communales, et un arrêté préfectoral du 7 décembre 1840 a prescrit la fermeture de ce percement. À l’égard de la partie formant autrefois impasse, et qui comprend les propriétés de 1 à 11 bis et de 2 à 20, les constructions riveraines sont alignées.
[Félix et Louis Lazare. Dictionnaire administratif et historique des rues et monuments de Paris. Paris, Bureau de la Revue Municipale, 1855.]
La cité Rodier (voie privée entre la rue de la Tour d’Auvergne et l’avenue Trudaine) est convertie en rue suite au décret présidentiel du 11 octobre 1850.
RODIER (CITÉ). Commence à la rue de la Tour-d’Auvergne, nos 22 et 24 ; finit à l’avenue Trudaine, no 17. Le dernier impair est 41 ; le dernier pair, 12. Sa longueur est de 249 m. — 2e arrondissement, quartier du Faubourg-Montmartre.
Elle a été formée, en 1833, sur les terrains appartenant à M. Rodier, sous-gouverneur de la Banque. Sa largeur était de 7 m. 50 c. environ. Un décret du président de la République, L. N. Bonaparte, du 11 octobre 1850 porte : « Article 1er. La ville de Paris est autorisée à accepter l’offre à elle faite le sieur Ducasse, de convertir la cité Rodier en une rue destinée à communiquer de la rue de la Tour-d’Auvergne à l’avenue Trudaine, conformément aux clauses et conditions stipulées dans les délibérations du Conseil municipal, en date des 30 décembre 1847, 3 octobre 1848 et 21 décembre 1849. La nouvelle rue sera classée au nombre des voies publiques de la capitale, et les alignements en sont arrêtés suivant les lignes noires et le procès-verbal des points de repère tracés sur le plan ci-annexé, lequel fixe sa largeur à 10 mètres. — Art. 2. L’exécution immédiate des alignements ci-dessus arrêtés, est déclarée d’utilité publique au droit des propriétés qui font saillie du côté de l’avenue Trudaine. En conséquence, la ville de Paris est autorisée à acquérir, soit à l’amiable, soit, s’il y a lieu, par voie d’expropriation, les portions retranchables de ces propriétés. Le sieur Ducasse est subrogé pour cet objet aux lieu et place de ladite ville, conformément aux engagements par lui souscrits… »
M. Ducasse n’ayant pu accomplir l’expropriation, MM. Gélis et Durand, qui lui ont été substitués, ont exécuté cette expropriation à leurs frais, dans le courant de l’année 1855. — Les maisons nos 2, 4, 6, 8, 10 et 12 sont soumises à retranchement.
[Ibid.]
La partie de la Neuve Coquenard construite sans autorisation devient une rue de la Ville par décret présidentiel du 30 décembre 1873 :
Le Président de la République française,
Sur le rapport du vice-président du Conseil, ministre de l’intérieur,
Vu les délibérations du Conseil municipal de Paris en date des 18 février et 9 août 1873 ;
Le plan des lieux ;
Les pièces de l’enquête ;
L’avis du préfet de la Seine et les autres pièces de l’affaire ;
Les lois des 16 septembre 1807 et 3 mai 1841 ;
L’ordonnance réglementaire du 23 août 1835 ;
Le Conseil d’État entendu, décrète :
Article Premier. — Est classée au nombre des voies publiques du neuvième arrondissement de Paris, la section de la rue Neuve Coquenard, située entre la rue de la Tour d’Auvergne et l’impasse Briare.
Les alignements et les cotes de nivellement de cette section de voie publique ainsi que de la partie de l’ancienne impasse Brutus, formant le prolongement de la rue Neuve Coquenard et sise entre l’impasse Briare et la rue Choron, sont déterminés suivant les lisérés bleus et les chiffres rouges du plan ci-annexé.
Art. 2. — Le ministre de l’intérieur est chargé de l’exécution du présent décret.
Fait à Versailles, le 30 décembre 1873.
Signé : Maréchal de Mac-Mahon.
Par arrêté préfectoral du 1er février 1877, la rue Neuve Coquenard est absorbée par la rue Rodier. La renumérotation est faite par arrêté du 19 juin 1877.
Le prolongement de la rue de Maubeuge, entre la place du Nord (boulevard Magenta) et les rues du Faubourg Montmartre et Ollivier, est déclaré d’utilité publique par décret impérial du 3 août 1861. (La section entre la place du Nord et le boulevard de la Chapelle faisait suite au décret du 19 novembre 1855 relatif aux abords de la gare du Nord et de l’hôpital Lariboisière et avait été réalisée vers 1860.) Le parcellaire des propriétés à exproprier est publié par arrêté du 28 mars 1865. La partie entre la place du Nord et la rue de Rochechouart est réalisée en 1866-1867, celle entre les rues de Rochechouart et du Faubourg Montmartre, en 1867-1868.
Datation de la prise de vue : vers 1866.
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No 164 | Rue Neuve Coquenard, de la rue Lamartine. Vers 1866. | ||
State Library of Victoria | Musée Carnavalet | BHVP (négatif) | |
— | CARPH000423 | NV-004-C-0676 | |
— | 27.1 x 32.8 | 28.6 x 38.1 | |
— | 1865-1868 | 1866-1867 |
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Voir également :
Auteur(s) de la notice : Laurent Gloaguen.
Publié initialement le mercredi 8 avril 2015.
Dernière mise à jour le lundi 15 juin 2015.
Article classé dans : Charles Marville > Vues du Vieux Paris.
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