Rue de la Grande Truanderie, c. 1866

Marville : rue de la Grande Truanderie

Rue de la Grande Truanderie, de la rue Montorgueil. Paris Ier. Circa 1866.

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Le débouché de la rue de la Grande Truanderie sur la rue Montorgueil va disparaître en 1866 lors du prolongement de la rue de Turbigo.

Plan rue de la Grande Truanderie

TRUANDERIE (RUE DE LA GRANDE-). Commence à la rue Saint-Denis, nos 163 et 165 ; finit à la rue Montorgueil, nos 18 et 20. Le dernier impair est 59 ; le dernier pair, 58. Sa longueur est de 243 m. — 5e arrondissement, quartier Montorgueil.

Cette rue était construite en 1250. Son emplacement faisait anciennement partie du petit fief de Thérouenne, dont la moitié environ fut cédée à Philippe-Auguste, par Adam, archidiacre de Paris, puis évêque de Thérouenne. L’autre partie, qui n’était pas nécessaire à la construction des halles, resta à l’évêque, et fut bientôt envahie par des marchands de toute espèce qui firent construire à peu près, en même temps, des voies publiques aux abords de ces marchés. Sauval pense que le nom de Truanderie dérive de truand et truander, qui signifiaient dans notre vieux langage gueux, gueuser, mendier. Robert Cenal nomme la rue de la Grande-Truanderie Via Mendicatrix major, et la rue de la Petite-Truanderie Via Mendicatrix minor. Jaillot, qui a combattu l’opinion de ces deux écrivains, croit que le nom de Truanderie a pris racine des vieux mots tru, truage, qui signifient tribut, impôt, subside ; en effet, dans le carrefour qu’on désignait sous le nom de place Ariane, se trouvait un bureau où l’on percevait les droits sur les marchandises qui entraient de ce côté dans Paris. — Une décision ministérielle du 28 prairial an IX, signée Chaptal, fixa la moindre largeur de la rue de la Grande-Truanderie à 8 m. En vertu d’un arrêté du ministre de l’intérieur, membre du Gouvernement provisoire, Ledru-Rollin, du 5 mai 1848, la largeur de cette voie publique sera portée à 12 m. entre la rue Saint-Denis et celle de la Petite-Truanderie, et à 10 m. dans le surplus. Conformément à un décret impérial du 29 septembre 1854, la rue de la Grande-Truanderie sera prolongée jusqu’au boulevard du Centre. Les maisons nos 42, 54, 56 et partie de 58 ne sont pas soumises à retranchement.

[Félix et Louis Lazare. Dictionnaire administratif et historique des rues et monuments de Paris. Paris, Bureau de la Revue Municipale, 1855.]

29 septembre 1854 : par décret impérial, la création d’un boulevard de 30 mètres de largeur en prolongement du boulevard de Strasbourg est déclarée d’utilité publique. Ce décret, qui voit la naissance du boulevard de Sébastopol, prévoyait l’ouverture d’une rue transversale de 20 mètres entre les rues du Grand et du Petit Hurleur, future rue de Turbigo entre les rues Saint Denis et Saint Martin.

23 août 1858 : par décret impérial, la création d’une “nouvelle voie diagonale, partant de la rue du Temple, à proximité du boulevard, et aboutissant à la pointe Saint Eustache”, de 20 mètres de largeur, est déclarée d’utilité publique.

5 septembre 1864 : publication du plan parcellaire des propriétés à exproprier pour l’ouverture de la rue Turbigo entre les rues Saint Martin et Volta.

15 août 1865 : publication du plan parcellaire des propriétés à exproprier pour l’ouverture de la rue Turbigo entre les rues du Temple et Volta.

15 novembre 1865 : publication du plan parcellaire des propriétés à exproprier pour l’ouverture de la rue Turbigo entre la rue Saint Denis et la pointe Saint Eustache.

Démolitions de la section entre la rue Saint Denis et la pointe Saint Eustache à partir de juillet-août 1866.

La rue de Turbigo est entièrement ouverte à la circulation des piétons fin novembre 1866 et est achevée au printemps 1867.

Datation : probablement début 1866.

No 74Rue de la Grande Truanderie, de la rue Montorgueil. Vers 1866.
State Library of VictoriaMusée CarnavaletBHVP (négatif)
CARPH000531NV-004-C-0674
27.5 x 31.727.6 x 36.7
1865-18681865-1866

Position estimée