Rue des Vieux Augustins, c. 1866
Rue des Vieux Augustins, de la rue Montmartre. Paris IIe. Circa 1866.
- Date : c. 1866
- Auteur : Charles Marville (1813-1879)
- Support : tirage sur papier albuminé, 27.4 x 32.2 cm
- Collection : BHDV, anct bibliothèque de la préfecture de la Seine
Version haute définition : 3000 x 3525 pixels.
La rue des Vieux Augustins va être coupée par le passage des rues du Louvre et aux Ours prolongée (Étienne Marcel).
La rue des Vieux Augustins a été rebaptisée d’Argout par décret du 27 février 1867.
La rue du Louvre s’arrête à la rue d’Argout en 1880 (démolition d’immeubles à gauche sur la photo), puis est prolongée en 1907 jusqu’au passage du Vigan (démolition d’immeubles à droite). La rue Étienne Marcel s’arrête à la rue d’Argout en 1880 (démolition d’immeubles à gauche, un peu plus loin), puis est prolongée en 1884 (démolition d’immeubles à droite).
La section de la rue d’Argout entre les rues Coquillière et Étienne Marcel a été rebaptisée Herold par décret du 21 février 1881. L’actuelle rue d’Argout n’a négligemment jamais été renumérotée, ce qui explique que ses impairs passent subitement du 13 au 65 et que ses pairs commencent au numéro 32, l’essentiel de sa numérotation datant de l’ancienne rue des Vieux Augustins.
Tout au fond, le 41, rue Coquillière.
AUGUSTINS (RUE DES VIEUX-). Commence à la rue Coquillière, nos 44 et 46 ; finit à la rue Montmartre, no 71 et 73. Le dernier impair est 71 ; le dernier pair, 60. Sa longueur est de 317 m. — 3e arrondissement, quartier du Mail.
Quelques moines Augustins vinrent d’Italie en France, attirés dans ce pays par la protection que le roi saint Louis accordait à tous les religieux. Ils s’établirent d’abord à Paris au delà de la porte Saint-Eustache, dans un lieu environné de bois où se trouvait une chapelle dédiée à Sainte-Marie Égyptienne. Joinville parle ainsi de cet établissement : « Le roi pourvut les frères Augustins et leur acheta la granche à un bourjois de Paris et toutes les appartenances et leur fit faire un moustier dehors la porte Montmartre. » Vers l’année 1285 les religieux quittèrent cet endroit pour aller s’établir dans le clos du Chardonnet. Peu de temps après leur départ, une rue fut ouverte à côté de leur ancienne demeure. On donna à cette voie publique deux dénominations : celle des Augustins à la partie comprise entre les rues Montmartre et Pagevin, et au surplus, jusqu’à la rue Coquillière, le nom de Pagevin. Ce ne fut qu’au dix-huitième siècle que la communication dont il s’agit s’appela dans toute son étendue rue des Vieux-Augustins. — Une décision ministérielle du 3 thermidor an IX, signée Chaptal, fixa la largeur de cette voie publique à 9 m. En vertu d’une ordonnance royale du 23 juillet 1828, cette largeur a été portée à 10 m. Les maisons nos 7, 71, 16 et 18 sont alignées ; celles de 33 à 69 inclus n’auront à subir qu’un faible retranchement.
[Félix et Louis Lazare. Dictionnaire administratif et historique des rues et monuments de Paris. Paris, Bureau de la Revue Municipale, 1855.]
Ci-dessus, un plan de 1892. La rue du Louvre s’arrête depuis 1880 à la rue d’Argout.
En 1906, le prolongement jusqu’au passage du Vigan est arrêté (parcelles colorées en mauve, arrêté préfectoral du 31 mars 1906). Les maisons nos 51 à 61 de la rue d’Argout sont démolies en 1907. Le no 12 de la rue d’Aboukir sera démoli plus tard, en 1913.
En 1911, le préfet de la Seine est autorisé à acquérir à l’amiable de la société Reifenberg et Cie l’immeuble du 10, rue d’Aboukir (parcelle colorée en jaune). Le no 8 est aussi probablement acquis à l’amiable, mais je n’ai pas trouvé de documents. Les nos 8, 10, 12 sont démolis en février-mars 1913.
En 1914, la rue est prolongée jusqu’à la rue d’Aboukir (parcelles colorées en vert, disparition des no 14 à 24, rue d’Aboukir, 67 à 71 rue Montmartre, 4, impasse Saint Sauveur et 63, rue d’Argout).
Les impairs de la rue Montmartre entre les rues d’Aboukir et du Mail, déclarés cessibles en 1914, auront un répit. Ils disparaîtront bien plus tard, vers 1931, lors de l’achèvement de la rue du Louvre entre les rues d’Aboukir et du Mail (construction en 1932-1933 de l’immeuble du quotidien Paris-Soir, Fernand Leroy et Jacques Cury, architectes).
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9 juin 1860 : décret impérial relatif à “l’ouverture d’une rue de vingt mètres de largeur en prolongement de la rue du Louvre, depuis la rue Saint Honoré jusqu’à la rue Montmartre”.
27 février 1867 : décret impérial renommant d’Argout la rue des Vieux Augustins.
9 mars 1880 : décret présidentiel de Jules Grévy déclarant d’utilité publique “l’ouverture de la rue aux Ours entre la rue Montorgueil et la rue d’Argout”.
18 mars 1880 : publication du plan parcellaire des propriétés dont la cession est nécessaire, en totalité ou en partie, “vu le décret, en date du 9 juin 1860, qui a déclaré d’utilité publique, entre autres opérations, le prolongement de la rue du Louvre jusqu’à la rue Montmartre ; vu le décret du 9 mars 1880 qui a déclaré d’utilité publique la reconstruction et l’isolement de l’hôtel des Postes, l’ouverture de la rue aux Ours entre la rue Montorgueil et la rue d’Argout (…)” (arrêté Ferdinand Hérold, préfet de la Seine).
Les nos 22, 24, 26, 28, 30 de la rue d’Argout sont déclarés cessibles immédiatement par arrêté préfectoral du 15 avril 1880.
La rue du Louvre est prolongée jusqu’à la rue d’Argout en 1880, en même temps que l’on réalise la section de la rue aux Ours (rue Étienne Marcel) entre les rues Montmartre et d’Argout.
20 janvier 1881 : la rue aux Ours prolongée est baptisée rue Étienne Marcel par arrêté préfectoral.
21 février 1881 : décret présidentiel de Jules Grévy renommant Herold la partie de la rue d’Argout comprise entre la rue Étienne Marcel et la rue Coquillière.
Les nos 33, 35, 37 de la rue d’Argout sont déclarés cessibles immédiatement par arrêté préfectoral du 17 octobre 1883.
La rue Étienne Marcel est prolongée de la rue d’Argout à la place des Victoires en 1884.
Le no 39 de la rue d’Argout est déclaré cessible immédiatement par arrêté préfectoral du 28 mai 1886 pour “le dégagement des abords de la rue Étienne Marcel”.
Les nos 51, 53, 55, 57, 59, 61 de la rue d’Argout sont déclarés cessibles immédiatement par arrêté préfectoral du 31 mars 1906. La rue du Louvre est prolongée jusqu’au passage du Vigan.
Le prolongement de la rue du Louvre jusqu’à la rue d’Aboukir ne sera achevé qu’en 1915.
Datation : vers 1866.
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No 63 | Rue des Vieux Augustins, de la rue Montmartre. Vers 1866. | ||
State Library of Victoria | Musée Carnavalet | BHVP (négatif) | |
— | CARPH000445 | NV-004-C-0716 | |
— | 27.3 x 33.5 | 27.6 x 36.9 | |
— | 1865-1868 | Vers 1866 |
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Voir également :
Auteur(s) de la notice : Laurent Gloaguen.
Publié initialement le jeudi 7 août 2014.
Dernière mise à jour le vendredi 15 août 2014.
Article classé dans : Charles Marville > Vues du Vieux Paris.
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