Rue Taranne, c. 1866
Rue Taranne, du carrefour Saint Benoît. Paris VIe. Vers 1866.
- Date : vers 1866
- Auteur : Charles Marville (1813-1879)
- Support : tirage sur papier albuminé, 36.2 x 24.8 cm
- Collection : BHDV, anct bibliothèque de la préfecture de la Seine
Version haute définition : 3498 x 2400 pixels.
Marville se trouve au carrefour Saint Benoît et photographie la rue Taranne. À gauche, nous voyons le débouché de la rue de l’Égout et à droite, celui de la rue Saint Benoît. Au fond, les maisons et l’édicule de station de voitures de place sont sur la rue des Saint Pères.
Le carrefour Saint Benoît et la rue de l’Égout vont disparaître en 1867, lors du prolongement de la rue de Rennes. À cette occasion, on démolit la première maison que l’ont voit à gauche (numérotée 1, rue Taranne et 2, rue de l’Égout), qui fut celle de Denis Diderot de 1754 à 1784, ainsi que la première maison à droite, portant le no 25, rue Saint Benoît.
La rue Taranne est condamnée par le décret impérial du 28 juillet 1866 relatif au prolongement du boulevard Saint Germain entre le boulevard Saint Michel et le quai d’Orsay.
Le prolongement du boulevard entre le quai d’Orsay et la rue de Bellechasse est achevé en 1870, mais il faudra attendre 1877 pour que le prolongement se poursuive jusqu’à la rue de Rennes, absorbant ainsi la rue Taranne. Tous les pairs de la rue Taranne, que l’on voit à droite sur la photographie, seront expropriés, mais les impairs à gauche, qui sont en retrait de 8 à 10 m de l’alignement du futur boulevard, seront conservés par souci de diminuer le coût des expropriations.
Par arrêté du 26 septembre 1876, sont déclarées cessibles immédiatement les propriétés nos : 32, rue Saint Benoît, 34, rue Saint Benoît et 4, rue Taranne, 6, 10, 12, 14, 16 et 18, rue Taranne. Les propriétés de la rue des Saint Pères (nos 46 et 48) sont déclarées cessibles par un autre décret pris le même jour.
Les expropriés entre les rues de Bellechasse et de Rennes sont priés de laisser les lieux vacants au 15 avril 1877. Les démolitions débutent fin avril 1877. Le dernier immeuble à démolir sur la rue Taranne est mis bas le dimanche 5 août 1877 (cf. La Presse, 3 août 1877). Le boulevard Saint Germain est achevé sur toute sa longueur à l’automne 1877.
À droite, devant le commerce de vins, nous voyons les outils d’un commissionnaire-décrotteur.
Plan des expropriations de 1867 pour le prolongement de la rue de Rennes et pour la création d’une amorce du boulevard entre les rues Saint Benoît et des Ciseaux. [1600 x 1000 px.]
Position de Marville. [1600 x 1000 px.]
TARANNE (GRANDE RUE*). Commence aux rues de l’Égout, no 2 et Saint-Benoît, no 36 ; finit à la rue des Saints-Pères, nos 41 et 43. Le dernier impair est 27 ; le dernier pair, 20. Sa longueur est de 172 m. — 10e arrondissement, quartier de la Monnaie.
Ouverte au milieu du quatorzième siècle, elle était appelée indifféremment rue aux Vaches, rue de la Courtille, rue Forestier. En 1418, elle prit le nom de rue de Tarrennes, en l’honneur de Simon de Tarrennes, échevin en 1417, sous la prévôté de sire Guillaume Ciriasse. La dénomination actuelle de cette voie publique n’est qu’une altération. — Une décision ministérielle du 2 thermidor an X, signée Chaptal, fixa la moindre largeur de cette rue à 9 m. 50 c. En vertu d’une ordonnance royale du 29 avril 1839, cette moindre largeur sera portée à 12 m. et sa plus grande largeur à 23 m. Les propriétés riveraines sont alignées, à l’exception de celles nos 1, 3, 5 et 7.
[Félix et Louis Lazare. Dictionnaire administratif et historique des rues et monuments de Paris. Paris, Bureau de la Revue Municipale, 1855.]
(*) La voisine petite rue Taranne est renommée rue Bernard Palissy par décret du 24 août 1864.
Datation de la prise de vue : vers 1866, avant octobre 1867 (percement de la rue de Rennes).
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No 234 | Rue Taranne, du carrefour Saint Benoît. Vers 1866. | ||
State Library of Victoria | Musée Carnavalet | BHVP (négatif) | |
— | CARPH000852 | NV-004-C-0588 (#) | |
— | 36.7 x 24.7 | 38 x 29 | |
— | 1865-1868 | vers 1870 |
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Voir également :
Auteur(s) de la notice : Laurent Gloaguen.
Publié initialement le dimanche 27 septembre 2015.
Dernière mise à jour le mardi 30 mai 2017.
Article classé dans : Charles Marville > Vues du Vieux Paris.
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