Rue de l’Égout, c. 1867

Marville : rue de l’Égout

Rue de l’Égout, de la rue du Four. Paris VIe. Vers 1867.

Version haute définition : 2600 x 2903 pixels.

Marville se trouve dans la rue du Four et photographie la rue de l’Égout. Au fond, nous voyons la rue Saint Benoît. La partie la plus haute de la voie est au niveau du carrefour Saint Benoît. À la première lanterne sur console à gauche, c’est le débouché de la rue Bernard Palissy.

La rue de l’Égoût va disparaître en octobre-décembre 1867 en raison du prolongement de la rue de Rennes.

Expropriations de 1867

Plan des expropriations de 1867. [1600 x 1000 px.]

Plan rue de l’Égout

Position de Marville. [1600 x 1000 px.]

ÉGOUT (RUE DE L’). Commence aux rues Sainte-Marguerite, no 33, et Taranne, no 1 ; finit à la rue du Four, nos 46 et 48. Le dernier impair est 13 ; le dernier pair, 20. Sa longueur est de 106 m. — 10e arrondissement, quartier de la Monnaie.

Son premier nom est rue Forestier. On l’appela ensuite rue de la Courtille, parce qu’elle conduisait à la courtille de l’abbaye Saint-Germain-des-Prés. Au quinzième siècle, c’était la rue de Tarennes, en raison de sa direction vers une grande maison dite l’hôtel de Tarennes, qui a donné depuis son nom à deux rues voisines (les grande et petite rues Taranne). Dès le commencement du dix-septième siècle, c’était la rue de l’Égout. — Une décision ministérielle du 14 thermidor an VIII, signée L. Bonaparte, avait fixé à 8 m. la moindre largeur de cette voie publique. Cette largeur a été portée à 10 m. en vertu d’une ordonnance royale du 29 avril 1839. Une partie de la propriété no 1 et les maisons nos 18 et 20 sont alignées.

[Félix et Louis Lazare. Dictionnaire administratif et historique des rues et monuments de Paris. Paris, Bureau de la Revue Municipale, 1855.]

RUE DE L’ÉGOUT.

La rue de l’Égout, aujourd’hui absorbée dans le tracé de la rue de Rennes, commençait au carrefour Saint-Benoît et finissait à la rue du Four.

Le censier de 1355 mentionne un certain « Jehan Forestier, pour sa masure que l’on dit à la Lanterne, » et c’est à lui que la rue de l’Égout doit le premier nom qu’on lui trouve. Des titres de 1409 et 1399 offrent des indications de la rue Forestier, qui, dans le même siècle, s’est aussi appelée rue de la Courtille, parce qu’elle conduisait au clos de l’Abbaye, et « rue de Tarennes, » à cause de l’hôtel de Taranne, qui y avait son entrée. Nous lisons dans un acte de 1531 : « ruelle qui va en Tarennes, » et dans le censier de 1531 : « rue de Tarennes, aultrement dicte la rue du Forestier et de la Courtille ; » mais alors la première dénomination était devenue la plus commune. Plus tard, on a dit Grande rue de Tarennes (1595), afin d’éviter la confusion avec la Petite rue Taranne récemment ouverte ; et, bientôt après, l’égout creusé, vers 1578, pour l’écoulement des eaux de la rue du Four et des environs, a fait remplacer le nom de rue Taranne, qui passa à une autre voie, par celui de rue de l’Égoût. Le censier de 1628 indique « la rue Tarenne, aultrement dicte la rue de l’Égoust, » et le plan de Gomboust, « la rue des Esgousts. » Au reste, là ne s’arrête pas la liste des vocables appliqués à la rue de l’Égout, et nous nous sommes assuré, non sans difficulté, qu’elle est la même que la rue des Vaches, énoncée dans des documents de 1518, 1527, 1540, 1542 et 1620. Elle constituait effectivement le chemin que devaient parcourir les vaches du bourg Saint-Germain, lorsqu’on les menait aux pâturages des îles.

Le carrefour Saint-Benoît s’appelait, au XVIe siècle, le carrefour aux Vaches ; mais généralement la localité est mentionnée sans dénomination particulière. On y franchissait l’égout par le moyen d’un pont de pierre, qui était situé en face de la rue Taranne, et qu’un titre de 1604 énonce « le pont antiennement appellé pont des Moynes. » Ce pont existait encore en 1635, et n’a sans doute disparu qu’à l’époque où l’on a voûté l’égout, c’est-à-dire vers 1640. En cette même année, Christophe Gamard, qui l’avait fait détruire, eut à ce sujet une contestation avec les trésoriers de France.

[Adolphe Berty, Lazare-Maurice Tisserand. Topographie historique du vieux Paris. Région du bourg Saint-Germain. Paris, Imprimerie nationale, 1876.]

À droite, une affiche où on peut lire “Le poème… mort”. L’ouvrage de poésie intitulé Le poème de la mort d’Amédée Rolland (1829-1868), écrit en mémoire d’Henry Murger décédé en 1861, est publié dans la Nouvelle revue de Paris en mars 1864 puis en livre en décembre 1866 (daté 1867, Libraire des Auteurs).

À la suite du décret d’utilité publique du 28 juillet 1866, la rue de Rennes, créée en 1854 du boulevard du Montparnasse à la rue de Vaugirard, va être prolongée en avril-septembre 1867 jusqu’à la rue du Vieux Colombier et d’octobre 1867 à avril 1868 jusqu’à l’église Saint Germain des Prés.

La suppression des rues Beurrière, Neuve Guillemin, et de l’Égout, est déclarée d’utilité publique dans le décret du 28 juillet 1866 relatif à la rue de Rennes prolongée et ses abords.

Datation de la prise de vue : vers 1867, début octobre 1867 au plus tard.

No 207Rue de l’Égout, de la rue du Four. Vers 1867.
State Library of VictoriaMusée CarnavaletBHVP (négatif)
CARPH000857
26.3 x 31.4
1865-1868

Position estimée

  • 1. Le 27 juillet 2015,
    Xavier

    Petit oubli : "écrit en mémoire _d'_Henry Murger"

    Merci encore et toujours pour ce travail.

  • 2. Le 27 juillet 2015,
    Vergue

    Corrigé. Merci.