Rue du Cloître Notre-Dame, 1865
Rue du Cloître Notre-Dame, du parvis Notre-Dame. Île de la Cité. Paris IVe. 1865.
- Date : 1865
- Auteur : Charles Marville (1813-1879)
- Format : tirage 2015 d’après négatif restauré numériquement, 36.9 x 21.5 cm
- Collection : GDC
Version haute définition : 4459 x 2600 pixels.
Marville se trouve sur la place du parvis Notre-Dame et photographie la rue du Cloître, peu avant la démolition de ses numéros 28 à 32.
Pour faire place au nouvel Hôtel-Dieu, le tracé de la rue d’Arcole est déplacé vers l’est, entraînant la démolition des derniers pairs de la rue du Cloître Notre-Dame, immeubles que nous voyons à gauche sur la photographie. Ces maisons sont démolies en novembre-décembre 1865.
Au fond, nous apercevons le pont Saint Louis, nouvellement construit (1860-1861, démoli en 1939) et l’île Saint Louis (immeubles nos 34 et 36, quai d’Orléans, débouché de la rue Boutarel).
Les palissades à gauche, entre les rues Massillon et Chanoinesse, correspondent au terrain des anciennes écuries de l’archevêché, construites vers 1818, d’une capacité de cinquante chevaux. Après la disparition du palais archiépiscopal sur l’île, saccagé et incendié lors de l’émeute anti-royaliste et anticléricale des 14 et 15 février 1831, dite émeute de Saint Germain-l’Auxerrois, ces écuries deviennent sans emploi et sont démolies en 1842. Le terrain, propriété de l’État, restera très longtemps vacant. Le projet d’y construire un nouvel hôtel de l’archevêché étant définitivement abandonné, il est mis en vente en 1883. Le terrain est acheté par le philanthrope Xavier Ruel, fondateur du Bazar de l’Hôtel de Ville. Il y fait construire un dispensaire pour enfants qui ouvre le 12 avril 1887. Le bâtiment est acheté en 1937 pour la Défense passive, puis affecté à la Préfecture de police de juillet 1946 à nos jours.
Au no 22, Alfred Martin, fabricant d’orfèvrerie d’église et au no 26, la maison J.-F. Lasserre, fabricant d’instruments de chirurgie. Au no 28, Barnier, épicier, au no 30, Ravault, marchand de vins, et au no 32, Hinard, limonadier à l’enseigne Café estaminet du Parvis.
À droite, nous voyons dans une niche du grand contrefort la statue de Saint Étienne, tenant un livre et une palme, sculptée par Jean-Louis Chenillon (1810-1875). Dans la galerie des rois, il manque encore les deux premiers : Joacha (Charles Édouard Elmerich, sculpt., 1813-1889) et Jéhu (Adolphe Geoffroy-Dechaume, sculpt., 1816-1892). Le portail du Cloître, sur la façade nord, est entouré d’échafaudages. La restauration du portail de la Vierge semble achevée. On notera le panneau “The Entrance”, indice de la popularité de la montée des tours chez les voyageurs anglais.
Position de Marville. En pointillé rouge, le tracé de la nouvelle rue d’Arcole élargie. [1600 x 1000 px.]
NOTRE-DAME (RUE DU CLOÎTRE). Commence aux quais Napoléon et de l’Archevêché ; finit au Parvis Notre-Dame et à la rue d’Arcole, no 19. Pas de numéro impair ; ce côté est bordé par la cathédrale ; le dernier pair, 32. Sa longueur est de 225 m. — 9e arrondissement, quartier de la Cité.
Première partie, comprise entre le quai et la rue Chanoinesse. — Elle a été ouverte conformément à une décision ministérielle du 10 prairial an XII qui fixa sa largeur à 12 m. On lui donna le nom de rue Bossuet, en mémoire du célèbre évèque de Meaux. Elle a été réunie à la rue du cloître Notre-Dame en vertu d’un arrêté préfectoral du 26 mars 1846.
Deuxième partie, comprise entre la rue Chanoinesse et le parvis. — Elle a été formée sur la plus grande partie de l’ancien cloître Notre-Dame, dont elle a retenu le nom. Une décision ministérielle du 4e jour complémentaire de l’an XI, signée Chaptal, fixa la moindre largeur de cette voie publique à 14 m. 50 c. En vertu d’une ordonnance royale du 30 mai 1847, la moindre largeur de la rue du Cloître-Notre-Dame devra être portée à 19 m. Les constructions situées à l’encoignure du quai Napoléon et la maison no 32 sont à l’alignement.
L’église Saint-Jean-le-Rond était située dans le cloître Notre-Dame. Les fonts baptismaux de l’église de Paris étaient anciennement à Saint-Germain-le-Vieux, qui portait alors la dénomination de Saint-Jean-Baptiste ; dans la suite ils furent transférés près de la cathédrale, dans une chapelle bâtie pour cet usage. Cette chapelle, abattue en même temps que les anciennes églises de Notre-Dame et de Saint-Étienne, fut rebâtie au pied de la tour septentrionale de la nouvelle basilique. Le style d’architecture de Saint-Jean-le-Rond paraissait dater du treizième siècle ; le portail était beaucoup plus nouveau. L’église Saint-Jean-le-Rond, dans laquelle avaient été inhumés le savant Ménage, Henri Boileau, avocat général, et le théologien Jean-Baptiste Duhamel, fut démolie en 1748.
[Félix et Louis Lazare. Dictionnaire administratif et historique des rues et monuments de Paris. Paris, Bureau de la Revue Municipale, 1855.]
Affiche “Avent 1865”. Affiche “Ouverture lundi 30 octobre — Fabrique lyonnaise, spécialité de soieries — 2, rue Auber et rue Scribe, 11”. Affiche “Le mardi 14 novembre… 2 maisons… Sedaine… Hôtel” peu lisible ici, mais déjà vue sur la rue d’Arcole. Affiche “La Fille du meurtrier”, roman de Xavier de Montépin, publié dans les Veillées parisiennes.
Datation de la prise de vue : très probablement novembre 1865.
—
No 190 | Rue du Cloître Notre-Dame, du parvis Notre-Dame. 1865. | ||
State Library of Victoria | Musée Carnavalet | BHVP (négatif) | |
— | CARPH000923 | NV-004-C-0748 | |
— | 36.5 x 21 | 38 x 28.7 | |
— | 1865-1868 | 1865 |
—
—
Voir également :
Auteur(s) de la notice : Laurent Gloaguen.
Publié initialement le dimanche 24 mai 2015.
Dernière mise à jour le lundi 15 juin 2015.
Article classé dans : Charles Marville > Vues du Vieux Paris.
—