Rue de la Cité, 1865

Marville : rue de la Cité

Rue de la Cité, du marché aux fleurs. Île de la Cité. Paris IVe. 1865.

Version haute définition : 2600 x 3116 pixels.

Marville se trouve au coin du marché aux fleurs, quai Desaix, et photographie la rue de la Cité.

À droite, nous voyons les débouchés des rues de la Pelleterie et Gervais Laurent. Toutes ces maisons vont disparaître en mai-juillet 1866 pour faire place au nouveau marché aux fleurs et aux oiseaux.

À gauche, nous voyons le débouché de la rue du Haut Moulin, les magasins de La Belle Jardinière, quelques anciennes maisons après le croisement avec la rue de Constantine, le Petit pont, le coin du bâtiment de l’Hôtel-Dieu qui était rive gauche, la maison faisant angle des rues de la Bûcherie et du Petit Pont (enseigne Bovet, maison qui existe toujours), puis la montée de la rue Saint Jacques.

Les maisons entre les rues de Constantine et Saint-Christophe (à l’exception de l’immeuble au coin de la rue de Constantine, qu’on ne voit pas sur cette photographie) sont démolies en novembre-décembre 1865. Les magasins de La Belle Jardinière obtiendront d’un sursis et seront démolis en avril-mai 1867 (voir cette page) pour faire place au nouvel Hôtel-Dieu.

Plan rue de la Cité

Position de Marville. [1600 x 1000 px.]

CITÉ (RUE DE LA). Commence au quai Napoléon, no 37, et à la rue de la Pelleterie, no 1 ; finit au Petit-Pont et au quai du Marché-Neuf. Le dernier impair est 51 ; le dernier pair, 42. Sa longueur est de 232 m. — 9e arrondissement, quartier de la Cité.

Les rues de la Lanterne, de la Juiverie et du Marché-Palu ayant été confondues en 1834 sous une seule et même dénomination, nous allons rappeler l’origine de chacune d’elles.

Rue de la Lanterne. — On la désignait anciennement sous les noms de place Saint-Denis-de-la-Chartre, place devant la croix Saint-Denis, et place devant l’église Saint-Denis-de-la-Chartre. On la nommait aussi rue de la Jusrie (Juiverie), et rue du Pont-Notre-Dame, parce qu’elle conduit directement au pont ainsi appelé. Dès l’année 1326, elle avait pris d’une enseigne le nom de la Lanterne.

Au coin septentrional de la rue du Haut-Moulin, étaient situés l’église et prieuré de Saint-Denis-de-la-Chartre, dont l’origine remonte au commencement de la monarchie. L’enceinte des maisons qui environnaient cette église, et que l’on appelait le Bas-Saint-Denis, était un lieu privilégié dépendant du prieuré. Les ouvriers pouvaient y travailler avec sûreté sans avoir besoin d’obtenir la maîtrise. L’église de Saint-Denis-de-la-Chartre, qui contenait, avec ses dépendances, une superficie de 1,982 m., fut supprimée en 1790. Devenue propriété nationale, elle fut vendue en deux lots le 29 frimaire an VII, et démolie peu de temps après. Une partie de son emplacement a servi à former en cet endroit le quai Napoléon et à procurer l’élargissement de la voie publique au débouché du pont. Le surplus est représenté par les maisons nos 33, 35 et 37 du quai, no 1 de la rue de la Cité, no 10 et partie du no 8 de la rue du Haut-Moulin.

Rue de la Juiverie. — Elle était ainsi nommée parce qu’elle était habitée au douzième siècle par des Juifs. Il y avait dans la rue de la Juiverie un marché au blé qu’on appelait la Halle de Beauce. Philippe-Auguste la donna à son échanson, qui la céda à Philippe de Convers, chanoine de Notre-Dame. — Un arrêt du Parlement du 23 juillet 1507, ordonna l’élargissement de la rue de la Juiverie, suivant le second alignement du maître des œuvres de la ville. L’arrêt porte « qu’à cet effet les maisons de ladite rue seront retranchées de part et d’autre jusqu’à la largeur de trois toises deux pieds. » Dans cette rue était située l’église de la Madeleine. (Voir Constantine — rue de.)

Rue du Marché-Palu. — Elle dut ce nom, qu’elle porta dès le treizième siècle, au marché qu’on y voyait de temps immémorial ; son surnom de Palu lui venait de l’humidité de son emplacement, qui resta longtemps sans être pavé. — Une décision ministérielle du 20 prairial an XI, signée Chaptal, fixa la largeur des rues de la Lanterne, de la Juiverie et du Marché-Palu, à 12 m.

Le 13 mai 1834, sur la demande des propriétaires riverains, le ministre de l’intérieur décida que ces trois voies publiques prendraient la seule et même dénomination de rue de la Cité. En vertu de deux ordonnances royales des 21 mai 1843 et 8 septembre 1847, la moindre largeur de cette voie publique devra être portée à 15 m. Elle a été élargie par voie d’expropriation : 1o entre les rues Saint-Christophe et Neuve-Notre-Dame, conformément à une ordonnance royale du 22 mai 1837 ; 2o sur le côté des numéros pairs entre les rues de la Pelleterie et du Marché-Neuf, suivant l’ordonnance déjà citée du 21 mai 1843. Enfin un décret du Président de la République, L. N. Bonaparte, du 15 décembre 1851, a prescrit l’expropriation et la démolition des maisons situées sur le côté des numéros pairs depuis la rue du Marché-Neuf jusqu’au Petit-Pont du nos 44 à 58 inclus. Ce décret a été exécuté en 1852. — Les propriétés ci-après sont alignées ; nos 1, 19, 21, 23, 35, 39, 41, le mur de clôture de l’administration de l’assistance publique et tous les numéros pairs.

[Félix et Louis Lazare. Dictionnaire administratif et historique des rues et monuments de Paris. Paris, Bureau de la Revue Municipale, 1855.]

Banderole “Au 15 octobre prochain, (le) magasin d’horlogerie (sera) transféré 73, boulevard St Germain (…)”. Cette maison sera démolie en novembre-décembre 1865. Le Didot-Bottin de 1864 nous donne : Mlle Courvoisier, horlogerie, 23, rue de la Cité. Ce commerce était auparavant sur l’autre trottoir, au no 16, et avait été déjà exproprié en 1861 pour la construction de la caserne de la Cité.

Datation de la prise de vue : vers octobre 1865.

No 178Rue de la Cité, du marché aux Fleurs. 1865.
State Library of VictoriaMusée CarnavaletBHVP (négatif)
CARPH000903
27.2 x 32.3
1865-1868

Anonyme : La Belle Jardinière

Sur cette photographie (auteur anonyme, tirage sur papier albuminé, 33.1 x 27.4 cm, musée Carnavalet), nous voyons les magasins de La Belle Jardinière après la campagne de démolitions d’avril à juillet 1866. L’immeuble faisant coin des rues de la Cité et de Constantine a été conservé pour loger la gérance des travaux et les bureaux de l’architecte de l’Hôtel-Dieu. Tout à droite, on discerne le bâtiment de l’Assistance publique sur la rue Saint Christophe. Les magasins sont finalement démolis en avril-mai 1867. [2620 x 2000 px.]

Position estimée