Impasse Briare, c. 1866
Impasse Briare, de la cité Coquenard. Paris IXe. Vers 1866.
- Date : circa 1866
- Auteur : Charles Marville (1813-1879)
- Support : tirage sur papier albuminé, 27.2 x 35.5 cm
- Collection : Gilman Collection, Metropolitan Museum of Art, NYC
Version haute définition : 2600 x 3399 pixels.
Marville se trouve devant l’entrée de la cité Coquenard et photographie l’impasse Briare en direction de la rue Rochechouart. Tout au fond, nous apercevons la maison du 8, rue Rochechouart.
L’impasse Briare apparaît vers 1800 (elle figure sous le nom cul-de-sac de Briare sur le plan de Charles Picquet en 1804, le plan Journeaux l’aîné en 1807, la Topographie de Paris de Maire en 1808). Vers 1812, on construit la cité Coquenard à son nord, cette dernière étant reliée par le passage Sifflet à l’impasse Brutus (future rue Neuve Coquenard, puis Rodier).
L’impasse Briare, le passage de la cité Coquenard et le passage Sifflet formaient ensemble le passage Briare. Long de 215 m, il permettait d’aller de la rue Rochechouart à la rue Neuve Coquenard. L’impasse Briare en est aujourd’hui le seul vestige, la cité Coquenard et le passage Sifflet ayant disparu pour le percement de la rue de Maubeuge en 1867.
Un passage reliait le fond de l’impasse Briare à la rue Coquenard (rue Lamartine). Cette voie privée existe encore partiellement et débouche à l’actuel no 18, rue Lamartine.
Dans les années 1880, on a conçu le projet de transformer l’impasse Briare en une rue de 18 m de large, entre les rues Rochechouart et Maubeuge, en prolongement de la rue Choron. On en parle encore dans les années 1930 (voir plus bas), mais le projet restera depuis lettre morte.
L’impasse Briare est renommée passage Briare par arrêté municipal du 18 mai 2005.
BRIARE (PASSAGE). Commence à la rue Rochechouart, entre les nos 7 et 9, finit à la rue Neuve-Coquenard, nos 20 et 22. Pas de numéro. Sa longueur est de 215 m. — 2e arrondissement, quartier du Faubourg Montmartre.
Formé à la fin du siècle dernier, il doit son nom à un propriétaire riverain. Ce passage est coudé et n’a dans une grande partie de son étendue qu’une largeur moyenne de 2 m.
[Félix et Louis Lazare. Dictionnaire administratif et historique des rues et monuments de Paris. Paris, Bureau de la Revue Municipale, 1855.]
Datation de la prise de vue : vers 1866.
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No 167 | Cité Coquenard, de l’impasse Briare. Vers 1866. | ||
State Library of Victoria | Musée Carnavalet | BHVP (négatif) | |
— | CARPH000426 | NV-004-C-0595 | |
— | 27 x 35.6 | 29 x 38 | |
— | 1865-1868 | vers 1865 |
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CONSEIL MUNICIPAL DE PARIS
Compte rendu de la séance du lundi 24 mars 1930.
[…] 54. — Renvoi à l’Administration d’une proposition de M. Armand Alexandre, tendant à l’ouverture d’une voie entre les rues de Rochechouart et de Maubeuge, sur l’emplacement actuellement occupé par l’impasse Briare.
M. Armand Alexandre. — Messieurs, je me permets de revenir sur une vieille question intéressant le quartier que j’ai l’honneur de représenter et qui paraît avoir été perdue de vue par l’Administration.
Il s’agit de l’impasse Briare.
Cette voie privée n’a qu’une largeur de 2 m. 50 et la population laborieuse et très dense qui habite les immeubles bordant cette impasse est actuellement soumise aux dangers que crée l’insalubrité reconnue et indiscutable de cette voie.
Par ailleurs, il n’existe aucun dégagement vers la rue de Maubeuge et en cas d’incendie, il est à craindre que nous ayons à enregistrer une véritable catastrophe.
L’élargissement et le percement de l’impasse Briare ont fait l’objet de différentes propositions de mes prédécesseurs, notamment de M. Daumas le 13 août 1887, de M. Félicien Paris, le 14 juin 1898, de M. Barillier, le 16 janvier 1920.
À cette dernière date, l’opération avait été dotée d’un crédit de 200.000 francs par la Commission des grands travaux.
Il est regrettable que la démolition de cette impasse n’ait pas été effectuée à cette époque, car la question angoissante du relogement des locataires évincés ne se posait pas et la dépense aurait été minime. Aujourd’hui l’opération coûtera fort cher.
Il faut cependant l’envisager, quelles que soient les difficultés de toutes sortes à surmonter, car cette impasse dangereuse et insalubre est une honte pour un arrondissement du centre de Paris, dont la mairie se dénomme « Mairie de l’Opéra ».
La création d’une nouvelle voie entre la rue de Rochechouart et la rue de Maubeuge serait également très désirable pour la circulation. Les voitures pourraient alors emprunter la rue Rodier, décongestionnant ainsi la circulation dans la rue de Rochechouart.
En conséquence, j’ai l’honneur de déposer la proposition suivante dont je demande le renvoi à l’Administration :
« Le Conseil
« Considérant que l’impasse Briare présente les plus grands dangers, tant au point de vue de l’hygiène, qu’au point de vue de la sécurité ;
« Considérant que l’air et la lumière font défaut à la population très dense qui loge dans cette impasse ;
« Considérant enfin, qu’en cas d’incendie, on pourrait avoir à déplorer une véritable catastrophe ;
« Sur la proposition de M. Armand Alexandre,
« Délibère : « L’impasse Briare sera élargie et percée, ainsi qu’il en fut déjà décidé en l’année 1902.
« L’Administration est invitée à soumettre au Conseil municipal, pour la prochaine session, le projet d’ouverture d’une voie entre les rues de Rochechouart et de Maubeuge à l’emplacement de l’impasse Briare. »
Renvoyé à l’Administration.
[Bulletin municipal officiel du 25 mars 1930.]
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Voir également :
Auteur(s) de la notice : Laurent Gloaguen.
Publié initialement le vendredi 10 avril 2015.
Dernière mise à jour le lundi 15 juin 2015.
Article classé dans : Charles Marville > Vues du Vieux Paris.
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