Galerie du Baromètre, c. 1866

Marville : galerie du Baromètre

Passage de l’Opéra, galerie du Baromètre. Paris IXe. Vers 1866.

Version haute définition : 2600 x 3306 pixels.

Marville se trouve du côté de la cour intérieure de l’Opéra (salle Le Peletier, ou Académie impériale de musique, qui fut l’opéra de Paris de 1821 à 1873) et photographie la galerie du Baromètre en direction du boulevard des Italiens.

Les galeries du Baromètre et de l’Horloge, construites en 1822-1823, passages parallèles menant du boulevard à une cour de l’Opéra, sont le résultat d’une opération de spéculation immobilière menée le vicomte Charles-Gilbert Morel de Vindé (1759-1842) sur le jardin de son propre hôtel particulier. Leur gestion concédée à une société d’exploitation créée à cet effet.

Un premier passage de l’Opéra avait été créé en 1820-1821, en même temps que la construction de la salle. Il longeait le côté sud du théâtre, traversant ses bâtiments et une cour intérieure, et permettait de se rendre de la rue Le Peletier à la rue Drouot (rue de la Grande Batelière jusqu’en 1847). Avec les galeries du Baromètre et de l’Horloge, l’ensemble de ces circulations couvertes était appelé les passages de l’Opéra, et aussi, incorrectement, le passage de l’Opéra.

Dans la nuit du 28 au 29 octobre 1873, l’Opéra est victime d’un grave incendie, alors que sa nouvelle salle n’est pas achevée de construire. On démolit en 1874 les ruines de la salle, ainsi que l’hôtel Bouret-Choiseul sur la rue Drouot, abritant l’administration et les loges, bien que relativement épargné par le sinistre. Le premier passage disparaît par la même occasion. Cet événement dramatique ôte la fonction première des galeries qui était de conduire les spectateurs du boulevard au théâtre. Sur le grand terrain libéré par ces démolitions, on prolonge en 1875 la rue Chauchat en impasse (décret du 19 août 1875), jusqu’à l’entrée de la galerie de l’Horloge. Ce qui reste est divisé en 14 lots à bâtir vendus en 1876-1877.

Les galeries du Baromètre et de l’Horloge survivront jusqu’au prolongement du boulevard Haussmann et de la rue Chauchat en 1925.

Plan galerie du Baromètre

OPÉRA (PASSAGES DE L’). Commencent au boulevard des Italiens, nos 10 et 12, et à la rue de la Grange-Batelière ; finissent aux rues Le Peletier, no 10, et Rossini. — 2e arrondissement, quartier de la Chaussée-d’Antin.

Le passage qui communique de la rue Le Peletier à la rue Rossini a été formé lors de la construction du théâtre. Les deux autres passages, connus sous les noms de galeries de l’Horloge et du Baromètre, ont été ouverts sur la propriété de M. le vicomte Morel de Vindé, pair de France. Les ordonnances royales d’autorisation portent les dates des 31 juillet 1822 et 16 avril 1823. La largeur de chacune de ces galeries est de 3 m. 74 c.

[Félix et Louis Lazare. Dictionnaire administratif et historique des rues et monuments de Paris. Paris, Bureau de la Revue Municipale, 1855.]

La galerie du Baromètre tenait son nom d’un baromètre à cadran circulaire, semblable à celui que l’on peut encore voir dans le passage du Bourg-l’Abbé.

La galerie de l’Horloge, plus courte, était généralement plus fréquentée que celle du Baromètre. Cela restera le cas en 1875 après la démolition des ruines de l’Opéra, la galerie de l’Horloge aboutissant alors directement à la rue Chauchat prolongée en impasse. Cependant, la disparition de l’achalandage du théâtre va faire péricliter lentement mais sûrement les commerces de ces galeries.

Des établissements comme le café Certa, fréquenté par Aragon et André Breton, lieu de réunion des dadaïstes, ou le petit Théâtre Moderne, qui programme des spectacles grivois, y maintiennent un semblant d’animation au début des années 1920. Le théâtre est brièvement rebaptisé Moulin rose en 1922 sous la direction d’Alice Choppy des Granges. Il programme des opérettes comme Les Désirs d’Aphrodinette (création le 8 décembre 1922, livret de Jack Cazol, musique de Gino Marcucci), courtisant les touristes avec “the prettiest girls of Paris, the exciting girls” comme il est promis à l’entrée. Les rares chroniqueurs de l’époque osant s’y aventurer notent plus les rats qui circulent entre les sièges que ce qui se passe sur la scène.

Les nos 10 et 12, boulevard des Italiens, avec les galeries, sont achetées à l’amiable par le préfet de la Seine aux consorts Costa de Beauregard pour la somme de 4,5 millions de francs en juillet 1923, la prise de possession devant s’effectuer pour le 1er octobre 1923. En août 1924, les commerçants locataires des galeries, mécontents des faibles indemnisations, menacent de transformer le passage en fort Chabrol. (Cf. La Presse, 9 août 1924). Tout le monde est expulsé en décembre 1924. Les galeries sont démolies en février-mars 1925, les immeubles côté boulevard, un peu plus tard, vers mai 1925.

Datation de la prise de vue : vers 1866.

No 145Passage de l’Opéra, galerie du Baromètre. Vers 1866.
State Library of VictoriaMusée CarnavaletBHVP (négatif)
CARPH000416NV-004-C-0049
26.7 x 35.928.6 x 38
1865-1868Vers 1868

Galerie du Baromètre, gravure

Ci-dessus, l’entrée de la galerie du Baromètre, vers 1875. Gravure à l’eau-forte avec rehauts d’aquarelle d’Adolphe Martial Potémont (1828-1883), dit Martial, conservée au département des estampes de la BNF. [1856 x 2475 px.] — Henri Alexandre Cellarius neveu (1839-1902) était professeur de danse.

Boulevard de l’Opéra Comique

Ci-dessus, le plan du prolongement projeté en 1887, alors appelé “boulevard de l’Opéra Comique.” [5114 x 3500 px.]

Position estimée