Rue Réaumur, c. 1866
Rue Réaumur, de l’ancien carré Saint Martin. Paris IIIe. Circa 1866.
- Date : circa 1866
- Auteur : Charles Marville (1813-1879)
- Format : tirage 2014 d’après négatif restauré numériquement, 36.6 x 25.2 cm
- Collection : GDC
Version haute définition : 3774 x 2600 pixels.
Marville se trouve au coin de la rue Turbigo, que l’on vient de percer, et de la rue Beaubourg, que l’on vient d’élargir jusqu’à la rue au Maire. Il est devant l’immeuble en construction que l’on voit sur cette autre photographie de la rue Réaumur, également prise vers février 1866. Tout à droite, on a démoli une maison pour le prolongement de la rue Vaucanson.
L’objectif est pointé sur l’angle de la rue Réaumur, anciennement rue Royale Saint Martin, et de la rue de Breteuil (magasin Au Grand Turenne). Tous les immeubles que nous voyons vont disparaître pour l’élargissement de la rue Réaumur.
L’existence de la rue Réaumur débute par le décret présidentiel du 18 février 1851 qui donne ce nom aux rues Royale Saint Martin et du Vieux Marché Saint Martin. La rue Réaumur est ensuite prolongée vers l’ouest en 1859-1860, jusqu’à la rue Saint-Denis, en même temps que l’on perce le boulevard de Sébastopol. En 1866, lors du percement de la rue de Turbigo, on prolonge la rue Réaumur vers l’est jusqu’à la rue du Temple (aux dépens de la rue Phélipeaux) et on élargit les anciennes rues Royale Saint Martin et du Vieux Marché Saint Martin.
Le carré Saint Martin désignait l’emplacement de l’ancien marché Saint Martin. Ce marché avait été construit à la suite d’une décision de Louis XV du 25 mars 1765. « Les officiers chargés sous nos ordres de la police de Paris désiraient depuis longtemps l’établissement d’un marché dans le quartier Saint-Martin-des-Champs, où, faute d’un terrain qui y fût destiné, les vendeurs et les acheteurs ne pouvant se placer que dans les rues les plus fréquentées, se trouvaient exposés à de grandes incommodités, à de véritables risques, par le passage continuel des voitures, etc. » À ces causes, le roi approuve ce remède : la location à l’abbé de Breteuil de terrains du prieuré pour en faire un marché. Profitant du nouvel achalandage, les religieux firent percer en 1780 sur l’emplacement resté disponible plusieurs rues, impasses et une place dont les dénominations se rattachent presque toutes à l’histoire de l’abbaye de Saint Martin des Champs : rues Bailly, Saint Benoît, de Breteuil, Henri Ier, Saint Hugues, Saint Marcoul, Saint Maur, Saint Paxent, Saint Philippe, Royale, impasses Saint Martin, Saint Nicolas et place de Vannes. Par extension, on a également appelé carré Saint Martin tout ce tissu de petites rues inscrit dans le quadrilatère délimité par les rues Conté, de Breteuil, Henri, Bailly et la place du Vieux Marché. Marville est à l’emplacement d’une maison démolie entre les rues Saint Hugues et Saint Marcoul.
Le nouveau marché est construit entre les rues Montgolfier et Vaucanson à la suite d’une décision de Napoléon Ier du 30 janvier 1811, et est achevé en 1816. Ce nouveau marché disparaîtra à la fin des années 1870 pour faire place à l’École Centrale des Arts et Manufactures (immeuble aujourd’hui alloué au Conservatoire national des arts et métiers). J’ai mis en rose pâle l’emplacement de l’ancien marché Saint Martin sur le plan ci-dessous.
RÉAUMUR (RUE DE). Commence à la rue Volta, nos 11 et 13 ; finit à la rue Saint-Martin, nos 272 et 274. Le dernier impair est 33 ; le dernier pair, 38. Sa longueur est de 246 m. — 6e arrondissement, quartier Saint-Martin-des-Champs.
Première partie, comprise entre la rue Volta et la place de l’Ancien-Marché-Saint-Martin. — Ouverte en 1765, sur une partie de l’emplacement du prieuré de Saint-Martin-des-Champs, elle conduisait à l’ancien marché Saint-Martin, et prit le nom de rue du Marché-Saint-Martin.
Deuxième partie, entre la place de l’Ancien-Marché-Saint-Martin et la rue Saint-Martin. — Cette voie publique, dans la partie voisine de la rue Saint-Martin, est formée par l’ancienne cour du prieuré de Saint-Martin-des-Champs. Le surplus a été ouvert, en 1765, sur une partie des terrains dépendant de ce prieuré. Elle reçut la dénomination de rue Royale, en l’honneur du Roi Louis XV, qui ordonna l’achèvement de cette rue et la construction du marché Saint-Martin (l’ancien).
Une décision ministérielle du 3 décembre 1814, signée l’abbé de Montesquiou, et une ordonnance royale du 29 décembre 1824, ont fixé la moindre largeur de ces deux voies publiques à 10 m.
En vertu d’un décret du Président de la République, L. N. Bonaparte, du 18 février 1851, les rues du Marché-Saint-Martin et Royale-Saint-Martin ont été réunies sous la seule et même dénomination de rue de Réaumur.
Les propriétés nos 23, partie de 27, 29, 31, 33 ; 32, 34 et 36 ne sont pas soumises à retranchement.
[Félix et Louis Lazare. Dictionnaire administratif et historique des rues et monuments de Paris. Paris, Bureau de la Revue Municipale, 1855.]
Datation de la prise de vue : probablement vers mars 1866.
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No 124 | Rue Réaumur, de l’ancien carré Saint Martin. Vers mars 1866. | ||
State Library of Victoria | Musée Carnavalet | BHVP (négatif) | |
— | CARPH000564 | NV-004-C-0533 | |
— | 36.6 x 23.6 | 38 x 28.7 | |
— | 1865-1868 | 1866 |
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Voir également :
Auteur(s) de la notice : Laurent Gloaguen.
Publié initialement le mercredi 3 décembre 2014.
Dernière mise à jour le lundi 15 juin 2015.
Article classé dans : Charles Marville > Vues du Vieux Paris.
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