Rue Basse des Ursins, c. 1865

Marville : rue Basse des Ursins à Paris

Rue Basse des Ursins. Île de la Cité. Paris IVe. Vers 1865.

Version haute définition : 2600 x 3110 pixels.

Marville se trouve rue Basse des Ursins, à la hauteur du no 14. Son objectif est pointé sur l’extrémité en impasse de la voie, côté rue d’Arcole.

Les rues Chanoinesse, Basse des Ursins et de la Colombe devaient disparaître, mais échapperont finalement aux plans du baron Haussmann en raison de la fin de l’Empire. Elles se trouvent en effet dans le seul secteur de l’île de la Cité où la trame médiévale a été à peu près épargnée : le triangle entre le nord de Notre-Dame, la Seine et la rue d’Arcole. Nous avons ainsi là une rare occasion de voir des maisons de la Cité qui existent encore de nos jours, notamment à gauche, celles qui font angle avec la rue de la Colombe.

Tout au fond, c’est l’ancienne rue d’Arcole. Cette voie avait été créée en 1836-38 en remplacement des rues du Chevet Saint Landry et Saint Pierre-aux-Bœufs. Elle eut une existence brève : en 1865-1866, à l’occasion de la construction du nouvel Hôtel Dieu, on l’élargit et modifie son tracé, ce qui entraîne la démolition de toutes ses maisons.

La rue d’Arcole a une chaussée plus haute que les voies médiévales qu’elle remplace. Nous voyons ainsi sur la photographie que la rue Basse se termine en impasse sur un mur de soutènement. Si l’on n’a pas pris la peine d’aménager un escalier dans les années 1830, c’est vraisemblablement qu’on pensait déjà que les jours de la rue Basse des Ursins étaient comptés. Aujourd’hui, cette extrémité en impasse a été remplacée par un immeuble, le no 23, quai aux Fleurs.

Les murets que nous voyons aux deux fenêtres à gauche ont probablement été installés car la rue est sujette aux inondations de la Seine. Et si l’endroit est proche du niveau de l’eau, il faut se souvenir que c’était anciennement un des ports de la Cité. Au XIVe siècle, la rue Basse était nommée du Port Saint-Landry. Plus tard, on l’appellera rue d’Enfer (déformation de inferior, de bas niveau), et ce nom figure encore gravé sur l’immeuble du 4, rue de la Colombe.

Avant la création en 1804 du quai Napoléon, la rue Basse des Ursins se prolongeait jusqu’à celle du Milieu des Ursins. Comme les rues Haute et Milieu des Ursins ont disparu en 1866, et qu’il n’y a donc plus nécessité à distinguer la rue Basse des Ursins, elle est rebaptisée plus simplement rue des Ursins en 1881.

La survie de l’immeuble au pan coupé en trompe, avec la lanterne sur console (4, rue de la Colombe), tient du miracle tant il est aujourd’hui en dehors de l’alignement de la rue de la Colombe (voir sur OpenStreetMap).

Le personnage à gauche est peut-être Marville, ou un assistant.

Plan de l’île de la Cité, rue Basse des Ursins

Position de Marville. [1600 x 1000 px.]

Superposition du bâti moderne au plan de 1855

Superposition du bâti contemporain au plan de 1855. [1600 x 1000 px.]

URSINS (RUE BASSE-DES-). Commence à la rue des Chantres, et au quai Napoléon ; finit a la rue d’Arcole, nos 1 et 3. Le dernier impair est 23 ; le dernier pair, 20. Sa longueur est de 160 m. — 9e arrondissement, quartier de la Cité.

On lit dans un arrêt du 13 mars 1321, que cette rue faisait partie du port Saint-Landry, dont la dénomination lui était également affectée. Au seizième siècle, c’était la rue Basse-du-Port-Saint-Landry. On l’a nommée aussi rue d’Enfer (via Inferior). Son nom actuel lui vient de sa proximité de l’hôtel des Ursins. — Une décision ministérielle du 26 prairial an XI, signée Chaptal, a fixé la largeur de cette voie publique à 6 m. Lors de la formation du quai Napoléon, la partie de cette rue comprise entre celles d’Arcole et Glatigny a été supprimée. Les propriétés nos 17, 19, de 2 à 6 inclus, et de 10 à la fin sont alignées.

La rue Basse-des-Ursins nous rappelle une de nos plus grandes célébrités ; la maison qui porte aujourd’hui le no 7 a été habitée pur Racine.

[Félix et Louis Lazare. Dictionnaire administratif et historique des rues et monuments de Paris. Paris, Bureau de la Revue Municipale, 1855.]

Les “matériaux à provenir de la démolition” du no 2, rue d’Arcole, que l’on voit sur la photographie (boutique A. Hemardinquer, horloger), ont été adjugés par la Préfecture de la Seine le 13 avril 1866.

Datation de la prise de vue : vers 1865, avant mai 1866.

No 195Rue Basse des Ursins. Vers 1865.
State Library of VictoriaMusée CarnavaletBHVP (négatif)
H88.19/44CARPH000912NV-004-C-0494
27 x 3127.4 x 31.928.9 x 37.8
vers 18771865-1868avant 1867

Marville : rue Basse des Ursins

Version haute définition : 2600 x 3187 pixels.

Position estimée

[Notice revue et augmentée le 27 juin 2015.]

Voir également :