Place Maubert, c. 1866
Place Maubert, du marché des Carmes. Paris Ve. Vers 1866.
- Date : vers 1866
- Auteur : Charles Marville (1813-1879)
- Format : tirage 2017 d’après négatif restauré numériquement, 37.1 x 22.8 cm
- Collection : GDC
Version haute définition : 4218 x 2600 pixels.
Marville se trouve devant le marché des Carmes et photographie en direction de la place Maubert. Au premier plan, c’est la chaussée du boulevard Saint Germain nouvellement percé (1861). À gauche, c’est le débouché de la rue Galande. Au centre, nous voyons de débouché de la rue des Trois Portes, et plus loin, en direction du quai, le débouché de la rue de la Bûcherie ; c’est là que la place Maubert se termine. De la place au quai de Montebello, c’est la rue du Haut Pavé. À droite, nous voyons le débouché de la rue Maître Albert. Toutes les maisons de ce côté, les impairs de la place, existent encore de nos jours. En 1912, on donne le nom de Frédéric Sauton 1 à la partie de la place Maubert comprise entre les rues Maître Albert et des Grands Degrés. 1. Par arrêté du 16 juillet 1912, du nom d’un conseiller municipal du Ve, Frédéric Sauton (1844-1910). L’opération est faite sans nouvelle numérotation de la place Maubert, ce qui explique pourquoi le débouché de la rue Maître Albert se trouve entre le no 27, rue Frédéric Sauton, et le no 29, place Maubert.
Toutes les maisons qui nous font face sur la photographie, jusqu’au débouché de la rue des Trois Portes, vont disparaître en 1888-1889 pour le percement de la rue Monge prolongée (devenue rue Lagrange 2). 2. Dénommée Lagrange par arrêté du 18 avril 1890, du nom du mathématicien Joseph Louis Lagrange (1736-1813). Les maisons concernées sont, de gauche à droite : le no 4, rue Galande (crémerie), le no 2, rue Galande (hôtel de la Place Maubert), le no 16, place Maubert (lingerie-mercerie et maison Copin), le no 14, place Maubert (Courchinoux, libraire et papeterie) et le no 12, place Maubert (Constant, corroyeur).
Le prolongement de la rue Monge entre la place Maubert et le quai de Montebello est déclaré d’utilité publique par décret du 19 août 1887. Par arrêté préfectoral du 17 novembre 1887, les propriétés concernées sont déclarées cessibles immédiatement. Le jugement d’expropriation est rendu le 19 janvier 1888. La vente par adjudication des matériaux à provenir de la démolition est faite le 24 novembre 1888. Les démolitions débutent à la mi-décembre 1888.
Les maisons du côté sud-ouest de la place (nos 20 à 46) ont été expropriées en 1861 lors du percement du boulevard Saint Germain. Le mur aveugle à gauche est celui du no 18, place Maubert, faisant angle avec la rue des Lavandières. Cette maison est démolie en 1866 pour faire place à la construction d’un immeuble (également numéroté 18, place Maubert) aux nouveaux alignements.
Place Maubert. Jules Gaildrau (1816-1898). Plume et aquarelle, 1888. Musée Carnavalet. [2600 x 1206 px.]
Prolongement de la rue Monge, décembre 1888. Photo Henri Godefroy (1837-1913). BHVP. [3754 x 2600 px.]
Cette photographie date de la mi-décembre 1888, alors que débutent les démolitions pour le percement de la rue Monge prolongée. Les démolisseurs se sont déjà attaqués au démontage des huisseries de fenêtres aux nos 14 et 12. La maison Copin, au no 16, accueille encore des clients pour sa vente de liquidation.
Prolongement de la rue Monge, septembre-octobre 1889. Photo Henri Godefroy (1837-1913). BHVP. [3584 x 2600 px.]
Sur cette photographie de 1889, les palissades délimitent l’emplacement des futurs immeubles 11 à 19, rue Lagrange. Les maisons à l’arrière sont les pairs de la rue des Trois Portes. On achève les travaux de nivellement et de pavage.
Le monument à Étienne Dolet est inauguré le dimanche 19 mai 1889. Étienne Dolet (1509-1546), humaniste érudit et libraire, condamné pour hérésie, est pendu puis brûlé avec ses livres sur la place Maubert le 3 août 1546. Le personnage est devenu au XIXe siècle un symbole de la libre pensée, cher aux anticléricaux. Les sculptures de bronze, dues à Ernest Guilbert (1848-1913), ont malheureusement été fondues vers la fin 1941 au bénéfice des Allemands (en application de la loi française du 11 octobre 1941). Le piédestal de pierre est démonté vers 1979-1980, à l’occasion d’un réaménagement de la place Maubert.
Tracé de nouvelles voies entre le boulevard Saint Germain et le quai de Montebello. Plan Avril Frères, lithographie Hangard-Maugé, vers 1859. BNF. [2600 x 1976 px.]
“Plan d’ensemble des projets sur la rive gauche” (détail). Plan Andriveau-Goujon, 1866. BNF. [2600 x 1797 px.]
Position de Marville. [1600 x 1000 px.]
MAUBERT (PLACE). Commence aux rues des Grands-Degrés, no 9, et de la Bûcherie, no 1 ; finit aux rues de Bièvre, no 40, et des Noyers, no 2. Le dernier impair est 51 ; le dernier pair, 46. Sa longueur est de 133 m. — 12e arrondissement, quartier Saint-Jacques.
En 1210 on construisit des maisons sur cette place, qui fut appelée place Aubert. Elle devait cette dénomination, selon Jaillot, à Aubert, second abbé de Sainte-Geneviève, qui, au douzième siècle, avait permis de construire des étaux de boucherie sur ce terrain, compris dans la censive de Sainte-Geneviève. Le nom actuel de cette place n’est qu’une altération. — Une décision ministérielle, à la date du 8 brumaire an X, signée Chaptal, fixa la moindre largeur de cette voie publique à 12 m. Cette moindre largeur devra être portée à 14 m. 30 c., en vertu d’une ordonnance royale du 13 septembre 1846. Les maisons nos 39 et 41 sont alignées.
[Félix et Louis Lazare. Dictionnaire administratif et historique des rues et monuments de Paris. Paris, Bureau de la Revue Municipale, 1855.]
Datation de la prise de vue : vers 1866.
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No 288 | Place Maubert, du marché des Carmes. Vers 1866. | ||
State Library of Victoria | Musée Carnavalet | BHVP (négatif) | |
— | CARPH000741 | NV-004-C-0754 | |
— | 36.5 x 21.6 | 37.9 x 28.6 | |
— | 1865-1868 | 1870-1871 |
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Voir également :
Auteur(s) de la notice : Laurent Gloaguen.
Publié initialement le samedi 11 février 2017.
Dernière mise à jour le dimanche 12 février 2017.
Article classé dans : Charles Marville > Vues du Vieux Paris.
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