Rue de la Harpe, c. 1866
Rue de la Harpe, du boulevard Saint Germain. Paris Ve. Vers 1866.
- Date : vers 1866
- Auteur : Charles Marville (1813-1879)
- Support : tirage sur papier albuminé, 34 x 24 cm
- Collection : BHDV, anct bibliothèque de la préfecture de la Seine
Version haute définition : 3690 x 2600 pixels.
Marville se trouve boulevard Saint Germain et photographie la rue de la Harpe. Au fond, nous voyons le croisement avec la rue Saint Séverin.
Les immeubles à gauche (pairs) sont alignés. Ils ont été construits vers 1859-1860 à la suite du percement du boulevard de Sébastopol 1. 1. Initialement Prolongement du boulevard du Centre, puis boulevard de Sébastopol par décret du 25 septembre 1855, dénommé également boulevard de Sébastopol (rive gauche), ou boulevard de Sébastopol prolongé. Renommé boulevard Saint-Michel par arrêté préfectoral du 26 février 1867. Ces travaux ont entraîné la disparition des débouchés des rues Serpente, Percée et Poupée sur la rue de la Harpe. La rue de la Harpe, qui fut longtemps une voie importante de la rive gauche, a perdu 415 m de longueur lors des percements des boulevards Saint Michel et Saint Germain, passant de 635 à 220 m.
Les immeubles à droite (impairs) doivent être alignés. Celui qu’on voit tout à droite, le no 55 (et 98 boulevard Saint Germain), donne l’alignement projeté, en retrait de quelques mètres des autres maisons. Ce retranchement ne sera jamais réalisé et la physionomie de la rue de la Harpe n’a ainsi pas changé depuis cette photographie.
Position de Marville. [1600 x 1000 px.]
HARPE (RUE DE LA). Commence aux rues de la Huchette, no 37, et Saint-André-des-Arts, no 1 ; finit a la rue Saint-Hyacinthe, no 1, et à la place Saint-Michel. Le dernier impair est 143 ; le dernier pair, 110. Sa longueur est de 635 m. — 11e arrondissement. Les numéros impairs sont du quartier de la Sorbonne ; les numéros pairs, du quartier de l’École-de-Médecine.
Première partie, comprise entre les rues de la Huchette et Saint-André-des-Arts, et les rues Saint-Sèverin et Mâcon. — Elle était désignée au treizième siècle sous les noms de Bouclerie, Vieille-Bouclerie, Vieille-Boucherie et de l’Abreuvoir-Mâcon. En 1439, on l’appelait rue de la Porte-Bouclerière, ou rue Neuve outre la porte Saint-Michel. En 1574, c’était la rue de l’Abreuvoir-Mâcon, dite la Vieille-Boucherie. — Une décision ministérielle du 3 ventôse an X, signée Chaptal, fixa la largeur de cette voie publique à 10 m. En vertu d’une ordonnance royale du 22 août 1840, cette dimension devra être portée à 13 m. Conformément à une décision du ministre de l’Intérieur, du 9 avril 1851, la rue de la Vieille-Boucherie a été réunie à la rue de la Harpe.
Deuxième partie, comprise entre les rues Saint-Séverin et Mâcon, et la rue Saint-Hyacinthe et la place Saint-Michel 2. 2. Cette ancienne place Saint Michel était située à l’actuel débouché de la rue Monsieur le Prince sur le boulevard Saint Michel. L’actuelle place Saint Michel était alors dénommée place du Pont Saint-Michel. — Construite en 1247, elle prit d’une enseigne le nom de rue de la Harpe. De la rue de l’École-de-Médecine à la place Saint-Michel, elle a porté les noms de Saint-Côme, en raison de l’église ainsi dénommée, et aux Hoirs d’Harcourt, parce que le collège d’Harcourt y était situé. En 1650, elle prit dans toute sa longueur le nom de rue de la Harpe. — Une décision ministérielle du 3 germinal an X, signée Chaptal, avait fixé la moindre largeur de cette voie publique à 10 m. Cette moindre largeur a été portée à 13 m. en vertu d’une ordonnance royale du 25 novembre 1836. Une autre ordonnance royale du 12 mai 1841 déclara d’utilité publique l’exécution immédiate de l’alignement de la rue de la Harpe, au droit des maisons qui portaient les nos 74, 76, 78 et 80. Cette amélioration fut réalisée à la fin de l’année 1842. — Une ordonnance royale du 14 février 1847 a modifié les alignements précédemment arrêtés pour les rues de la Vieille-Boucherie et de la Harpe, tout en conservant la moindre largeur de 13 m., et a déclaré d’utilité publique l’exécution du nouveau plan, dans la partie du côté des nos pairs comprise entre la rue Pierre-Sarrazin et la place du Pont-Saint-Michel. L’expropriation a eu lieu en 1849, mais seulement depuis la rue Pierre-Sarrazin jusqu’à la rue Serpente. — Les maisons nos 3, 15, 17, 25, 49, 51, de 135 à 141 inclus ; 52, 54, 62, 64, 70, 72, de 76 à 82, 86, 90 et 94 sont alignées.
Au no 101 était situé le collège de Séez. Il fut fondé en 1427, par Grégoire Langlois, évêque de Séez, en faveur de huit écoliers dont quatre devaient être du diocèse de Séez et quatre de celui du Mans. On en reconstruisit les bâtiments en 1730, et, en 1763, ce collège fut réuni à l’Université. Ses constructions ont été démolies en 1853 pour le percement de la rue des Écoles.
Au no 103 était situé le collège de Narbonne. Il fut fondé en 1316, par Bernard de Farges, évêque de Narbonne, pour neuf écoliers boursiers de son diocèse. Pierre Roger, natif de Limoges et devenu pape sous le nom de Clément VI, augmenta les revenus de ce collège, dans lequel il avait étudié. En 1599, l’exercice public des basses classes y fut introduit. En 1760, on reconstruisit ce collège, dont on réunit les biens à l’Université trois ans après.
Au no 107 était situé le collège de Bayeux. Il fut fondé en 1308, par Guillaume Bonnet, évêque de Bayeux, qui donna sa maison située rue de la Harpe, d’autres propriétés voisines et des biens qu’il possédait à Gentilly. En 1763, ce collège fut réuni à l’Université.
Entre les nos 110 et 137, on voyait encore au milieu du dix-septième siècle, la porte Saint-Michel. Elle avait été bâtie vers l’an 1200 et faisait partie de l’enceinte de Philippe-Auguste. Jusqu’au quatorzième siècle, elle fut désignée sous le nom de porte Gibart, c’est ainsi qu’on appelait alors le territoire sur une partie duquel se trouve la place Saint-Michel ; néanmoins en 1246 on la nommait Hostium Ferri ; en 1300, porta Inferni, et en 1379, porta Ferri. (…). À la fin du quatorzième siècle, elle prit le nom de porte Saint-Michel, parce qu’elle fut réparée en 1394, époque de la naissance de Michelle, fille de Charles VI. Cette porte fut abattue en 1684, pour faire place à une fontaine construite sur les dessins de Bullet, et décorée, selon l’usage du temps, d’un distique de Santeul.
[Félix et Louis Lazare. Dictionnaire administratif et historique des rues et monuments de Paris. Paris, Bureau de la Revue Municipale, 1855.]
Datation de la prise de vue : vers 1866.
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No 267 | Rue de la Harpe, du boulevard Saint Germain. Vers 1866. | ||
State Library of Victoria | Musée Carnavalet | BHVP (négatif) | |
— | CARPH000766 | — | |
— | 36.3 x 24.8 | — | |
— | 1865-1868 | — |
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Voir également :
Auteur(s) de la notice : Laurent Gloaguen.
Publié initialement le dimanche 18 décembre 2016.
Dernière mise à jour le dimanche 1 janvier 2017.
Article classé dans : Charles Marville > Vues du Vieux Paris.
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