Rue du Jardinet, 1866
Rue du Jardinet, de la rue Mignon. Paris VIe. 1866.
- Date : août-septembre 1866
- Auteur : Charles Marville (1813-1879)
- Format : tirage 2015 d’après négatif restauré numériquement, 27 x 34.6 cm
- Collection : GDC
Version haute définition : 2600 x 3324 pixels.
Marville se trouve rue Mignon, et photographie la rue du Jardinet. Au fond sur la gauche, nous distinguons la tourelle faisant angle au débouché de la rue Larrey.
La rue du Jardinet va disparaître fin 1875 en raison du prolongement du boulevard Saint Germain. L’actuelle rue du Jardinet était à l’époque l’impasse de la cour de Rouen (ou de Rohan) :
D’après plan cadastral Vasserot, 1828. En hachuré, l’actuelle rue du Jardinet ; en bleu, l’ancienne impasse de la cour de Rouen ; en rose vif, les maisons de la rue du Jardinet. Tracés ALPAGE-APUR. [2600 x 2022 px.]
Le décret du 28 juillet 1866, relatif au prolongement du boulevard Saint Germain entre le boulevard Saint Michel et le quai d’Orsay et autres opérations de voirie accessoires, prévoit en son deuxième point “la suppression (…) des rues du Jardinet et Larrey, des impasses du Paon et de Rouan”. La partie du boulevard Saint Germain entre les rues Hautefeuille et de l’Ancienne Comédie, longue de 230 m, est réalisée fin 1875. Les démolitions sont faites pour le principal en novembre 1875. Les travaux sont “entièrement terminés” fin janvier 1876 1. 1. Le Petit Journal, 29 janvier 1876, no 4782, p. 2.
Du côté des impairs de la rue du Jardinet, les nos 1 à 11 sont démolis en novembre 1875 ; le no 13 sera démoli un peu plus tard, vers octobre 1876.
Du côté des pairs, le no 2 a été démoli en 1862, le no 4 est démoli en 1875, et ceux qui restent (de 6 à 12) ne sont pas immédiatement expropriés. Ces derniers auront un sursis 2 en attendant la construction des nouveaux immeubles à l’alignement (nos 112, 114 et 116, boulevard Saint Germain) et le percement de la rue Danton. 2. Démolitions de plusieurs maisons en 1887, voir Le Rappel, 21 septembre 1887, page 2.
La dernière maison restante de la rue du Jardinet, le no 12 (et no 39, rue Serpente), propriété de M. Saboulard, est acquise en janvier 1891 3 par la Ville pour l’ouverture de la rue Danton. 3. Bulletin municipal officiel de la Ville de Paris, dimanche 11 janvier 1891.
Ce dessin de Léon Leymonnerye (1803-1879), conservé au musée Carnavalet, a été réalisé en 1877. Au premier plan, nous voyons la chaussée du boulevard Saint Germain percé en 1875. À gauche du débouché de la rue de l’Éperon, ce sont des maisons sur l’ancienne impasse de la cour de Rouen, maisons qui existent encore de nos jours. À droite, c’est le no 12 de la rue du Jardinet, qui sera la dernière maison de la rue du Jardinet à survivre. Il ne disparaîtra qu’en 1891 à l’occasion du percement de la rue Danton jusqu’à la rue Serpente. [2600 x 1799 px.]
À gauche sur la photographie, enseigne “Collections Mame Mégard”. Alfred Mame et fils (Tours) et Mégard et Cie (Rouen) étaient des libraires-éditeurs spécialisés dans la littérature chrétienne pour la jeunesse. Si la maison Mégard disparaît au début du XXe siècle, les éditions Mame existent toujours (groupe Fleurus).
À droite, le no 2 a disparu en 1862 4, il avait été acheté par la Ville le 14 août 1861 en même temps que le no 4. 4. Suite à un arrêté de péril du 24 juin 1862. Voir Le préfet de Seine contre Sicaud, 20 et 27 juin 1864, 1re chambre, dans le Bulletin de la Cour impériale de Paris, no 184. La maison où l’on voit un calicot est le no 4. Le groupe d’hommes est devant le no 8. L’Annuaire-almanach de Firmin Didot et Bottin réunis, année 1864, nous donne à cette adresse : “Lebrun, graveur en taille-douce” et “Vernoy, fab. d’instr. de physique et de chimie”. La rue du Jardinet comptait alors principalement des artisans du livre : des libraires et éditeurs (Veuve Pigoreau, Veuve Houssiaux, Chamerot), des imprimeurs (E. Roussaux et Grandjean), un fondeur de caractères (Lœillet), des graveurs (Lebrun, A. Belhatte, Bisson et Cottard), des relieurs (Basfresne, Maltrait, Memart, Marot) et brocheurs (Misoir, Brivois), un doreur (Girard) et des fournisseurs de matériels pour l’imprimerie et la gravure (Pierron, Lamas-Godfroid, Gallay et Grignon).
Position de Marville. [1600 x 1000 px.]
JARDINET (RUE DU). Commence à la rue Mignon, nos 7 et 4 ; finit à l’impasse de la cour de Rouen, et à la rue de l’Éperon, no 11. Le dernier impair est 13 ; le dernier pair, 12. Sa longueur est de 97 m. — 11e arrondissement, quartier de l’École-de-Médecine.
Cette rue se prolongeait autrefois jusqu’à la rue Hautefeuille ; ce prolongement portait le nom de rue des Petits-Champs. Depuis on l’appela rue de l’Escureul, des Escureux ; enfin rue du Jardinet, en raison, dit Jaillot, du jardin de l’hôtel et collège de Vendôme, situé entre cette rue et celle du Battoir (aujourd’hui rue Serpente). Ce collège fut démoli en 1441 ; aucun titre ne mentionnait l’époque de sa fondation. — Une décision ministérielle du 28 prairial an IX, signée Chaptal, fixa la moindre largeur de cette voie publique à 7 m. En vertu d’une ordonnance royale du 22 août 1840, sa largeur devra être portée à 10 m. Toutes les propriétés riveraines sont soumises à retranchement.
[Félix et Louis Lazare. Dictionnaire administratif et historique des rues et monuments de Paris. Paris, Bureau de la Revue Municipale, 1855.]
Affiche “[…] terrible de l’émouvant procès des Thugs”. Le procès des Thugs, récit de fiction de René de Pont-Jest (1829-1904), est publié en feuilleton dans le Petit Journal où il présenté comme un réel compte-rendu de procès, en provenance des “Cours suprêmes de Calcutta et de Madras”. La publication débute le lundi 27 août 1866 et s’achève le mardi 16 octobre 1866.
Affiche “Chemins de fer […] Samedi 8 septembre […] Train de p[laisir] Paris à St-[Malo] Deux jours à S[t-Malo] [etc.]”. Le 8 septembre tombe un samedi en 1866.
Datation de la prise de vue : fin août ou début septembre 1866.
Tourelle à l’angle des rues Larrey et du Jardinet, 21 décembre 1869. Photographie Pierre Émonds (1831-1912). Tirage sur papier albuminé, 22.2 x 27 cm. Musée Carnavalet. [2000 x 2460 px.]
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- Support : tirage sur papier albuminé, 27.8 x 33.9 cm
- Collection : State Library of Victoria
Version haute définition : 2600 x 3136 pixels.
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No 250 | Rue du Jardinet, de la rue Mignon. Août-septembre 1866. | ||
State Library of Victoria | Musée Carnavalet | BHVP (négatif) | |
H88.19/41 | CARPH000789 | NV-004-C-0223 | |
27.8 x 33.9 | 28 x 33.8 | 28.9 x 37.7 | |
vers 1877 | 1865-1868 | 1866-1867 |
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Voir également :
Auteur(s) de la notice : Laurent Gloaguen.
Publié initialement le mardi 29 décembre 2015.
Dernière mise à jour le mercredi 2 janvier 2019.
Article classé dans : Charles Marville > Vues du Vieux Paris.
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