Rue des Filles Saint Thomas, c. 1866

Marville : rue des Filles Saint Thomas

Rue des Filles Saint Thomas, de la place de la Bourse. Paris IIe. Circa 1866.

Version haute définition : 2600 x 2802 pixels.

Marville se trouve place de la Bourse et photographie le débouché de la rue des Filles Saint Thomas sur la rue Vivienne. Un peu plus loin, c’est le croisement avec la rue de Richelieu. Tout au fond, nous reconnaissons au coin de la rue d’Antin l’immeuble que l’on voit de près sur cette photographie de la rue Neuve Saint Augustin (“Millon, plumes et fleurs fines”).

L’immeuble à droite (27, rue Vivienne) et celui à gauche (24, rue Vivienne et 15, place de la Bourse, maison “Versailles, successeur de Guelle et Compagnie”) vont disparaître en 1868-1869 lors du prolongement de la rue Réaumur (prolongement baptisé rue du Dix Décembre en 1869, aujourd’hui rue du Quatre Septembre). Les numéros impairs de la rue des Filles Saint Thomas sont alors épargnés (côté gauche sur la photo), alors que tous ses pairs sont démolis.

Le magasin de vêtements de confection Au Palais de Cristal, au coin des rues Vivienne et des Filles Saint Thomas, ouvre vers 1855 et son nom fait très probablement référence au Crystal Palace de Londres (1851). La société Delatremblais et Foucher qui l’exploite est dissoute en 1892. Le bâtiment est démoli vers 1994 (à vérifier). C’est aujourd’hui à sa place le siège de l’Autorité des marchés financiers.

Au coin de la boutique Julien Frères, une pâtisserie réputée, nous voyons une publicité du photographe Franck, de son vrai nom François Marie Louis Alexandre Gobinet de Villecholles (1816-1906). Franck avait son atelier au 18 de la rue Vivienne (dans l’hôtel Desmarets) de 1861 à 1880. Il était auparavant au 15, place de la Bourse, de 1859 à 1862.

Plan des Filles Saint Thomas

THOMAS (RUE DES FILLES-SAINT-). Commence à la rue Vivienne nos 25 et 27 ; finit à la rue de Richelieu, nos 66 et 68. Le dernier impair est 11 ; le dernier pair, 12. Sa longueur est de 99 m. — 2e arrondissement, quartier Feydeau.

Percée, vers 1650, sur un terrain dont une partie appartenait aux Religieux Augustins, et l’autre aux Filles-Saint-Thomas, cette rue prit d’abord le nom de Saint-Augustin, en raison de sa situation le long du mur de clôture des Religieux-Augustins, dits Petits-Pères. La dénomination qu’elle porte aujourd’hui lui vient du couvent des Filles-Saint-Thomas, dont nous avons parlé à l’article du palais de la Bourse. — Une décision ministérielle du 21 prairial an X, signée Chaptal, fixa la moindre largeur de cette voie publique à 8 m. En vertu d’une ordonnance royale du 4 mai 1826, cette moindre largeur sera portée à 10 m. Conformément à une décision ministérielle du 21 juin 1844, la partie de cette voie publique comprise entre les rues Notre-Dame-des-Victoires et Vivienne a pris le nom de place de la Bourse. Les maisons nos 1, 2, 6 et 8 sont alignées.

[Félix et Louis Lazare. Dictionnaire administratif et historique des rues et monuments de Paris. Paris, Bureau de la Revue Municipale, 1855.]

Le percement d’une nouvelle voie, appelée rue Réaumur prolongée, entre les places de la Bourse et de l’Opéra, est décrété par l’Empereur le 24 août 1864. Le plan parcellaire des propriétés à exproprier pour le “prolongement de la rue de Réaumur, de la place de la Bourse jusqu’au débouché de la rue de la Paix”, est publié par le préfet Haussmann le 12 août 1867. La section entre la place de l’Opéra et la rue de Grammont est percée d’avril à juin 1868 et est ouverte à la circulation en août 1868. La section suivante, jusqu’au théâtre du Vaudeville, est percée de novembre 1868 à janvier 1869. Les travaux sont achevés fin 1869.

La rue Neuve Saint Augustin est rebaptisée rue Saint Augustin par arrêté préfectoral du 24 janvier 1881.

Datation de la prise de vue : 1866 ou 1867.

No 115Rue des Filles Saint Thomas, de la place de la Bourse. Vers 1866.
State Library of VictoriaMusée CarnavaletBHVP (négatif)
CARPH000449NV-004-C-0063
27.6 x 30.828.8 x 38
1865-18681865-1867

Position estimée