Rue de Choiseul, c. 1866
Rue de Choiseul, du passage Choiseul. Paris IIe. Circa 1866.
- Date : circa 1866
- Auteur : Charles Marville (1813-1879)
- Format : tirage 2014 d’après négatif restauré numériquement, 35.5 x 24.6 cm
- Collection : GDC
Version haute définition : 3743 x 2600 pixels.
Marville se trouve dans l’entrée du passage Choiseul, sur la rue Neuve Saint Augustin. Tout au fond, c’est le boulevard des Italiens (immeuble à l’emplacement de l’actuelle rue des Italiens).
La rue de Choiseul va être coupée en 1868 par le prolongement de la rue Réaumur (baptisé rue du Dix Décembre en 1869, aujourd’hui rue du Quatre Septembre). Conjointement, on procédera au prolongement de la rue Monsigny entre la rue Neuve Saint Augustin et la rue de Réaumur prolongée.
À gauche, au no 1 de la rue de Choiseul, nous voyons le magasin d’horlogerie d’Émile Robert-Houdin (Jean Jacques Émile Robert-Houdin, 1831-1883), élève de Bréguet (Louis François Clément Breguet, 1804-1883), fils de l’horloger, illusionniste et inventeur, Jean-Eugène Robert-Houdin (1805-1871) et petit-fils de l’horloger Prosper Robert (1767–1844).
Émile Robert-Houdin s’établit rue de Choiseul en 1861, reprenant le magasin de l’horloger Boursier. Dans la vitrine d’angle, nous voyons une pendule à régulateur électrique, une invention de son père présentée à l’Exposition universelle de 1855. La boutique est cogérée par le père et le fils (“Création d’une société en nom collectif entre Jean Eugène Robert-Houdin et son fils Jean Jacques Émile Robert-Houdin, ayant pour objet l’exploitation d’un fonds d’horlogerie, sous la raison sociale, Robert-Houdin fils et Cie, établie pour une durée de 8 ans, au capital de 100 000 francs” le 18 novembre 1863).
Émile Robert-Houdin, qui avait été dans sa jeunesse l’assistant sur scène de son père (c’était notamment lui l’objet de la Suspension éthéréenne), sera directeur du Théâtre des Soirées fantastiques - Robert-Houdin au 8, boulevard des Italiens, après la mort de son père en 1871, de 1873 jusqu’à sa propre mort en 1883. Émile Robert-Houdin est le créateur de plusieurs tours comme la célèbre Malle des Indes et le Nid Rose (1874), en association avec Pierre Édouard Brunnet. Sa tombe est au cimetière du Montparnasse et porte la mention “Émile ROBERT-HOUDIN / Horloger — Prestidigitateur / 1831-1883”.
La photographie a été prise un peu avant 8 heures du matin, comme en témoigne une horloge, ainsi que le soleil qui est au levant.
CHOISEUL (RUE DE). Commence à la rue Neuve-Saint-Augustin, nos 16 et 18 ; finit au boulevard des Italiens, nos 21 et 23. Le dernier impair est 29 ; le dernier pair, 24. Sa longueur est de 243 m. — 2e arrondissement, quartier Feydeau.
Madame la comtesse de Choiseul, douairière, et M. le comte de Choiseul, son fils, propriétaires d’un hôtel dont le jardin s’étendait jusqu’au rempart, obtinrent, par arrêt du Conseil du 26 avril 1776, l’autorisation d’ouvrir un renfoncement ou impasse de 24 pieds de largeur. Cette impasse fut immédiatement construite. Le 19 juin 1779, ils obtinrent des lettres patentes ainsi conçues : — « Article 1er. Il sera ouvert et formé, en continuité du renfoncement dont la permission a été accordée à la dame comtesse de Choiseul, douairière, et comte de Choiseul-Gouffier, son fils, une nouvelle rue sur le terrain des jardins et bâtiments de leur hôtel, et à leurs dépens, dont l’une des issues sera sur le rempart, et l’autre rue Neuve-Saint-Augustin ; ladite rue sera nommée rue de Choiseul. Sa largeur sera de 24 pieds et son alignement droit et parallèle dans toute sa longueur. — Art. 2. Le nouveau pavé de la rue sera établi également aux frais des sieur et dame de Choiseul, etc. » — Ces lettres patentes furent exécutées en août 1779. — Une décision ministérielle du 23 floréal an X, signée Chaptal, fixa la largeur de la rue de Choiseul à 8 m. En vertu d’une ordonnance royale du 27 mars 1831, cette largeur devra être portée à 10 m. Les propriétés nos 23, 25, 27, 29 et 12 sont alignées. Les autres immeubles devront reculer de 1 m. 30 c. environ.
Marie-Gabriel-Auguste comte de Choiseul-Gouffier, naquit en 1752. Il fut nommé membre de l’Académie française en 1784, puis ambassadeur à Constantinople. Pendant la révolution, le comte de Choiseul se réfugia en Russie. Il rentra en France en 1802 et mourut en 1817.
[Félix et Louis Lazare. Dictionnaire administratif et historique des rues et monuments de Paris. Paris, Bureau de la Revue Municipale, 1855.]
Le percement d’une nouvelle voie, appelée rue Réaumur prolongée, entre les places de la Bourse et de l’Opéra, est décrété par l’Empereur le 24 août 1864. Le plan parcellaire des propriétés à exproprier pour le “prolongement de la rue de Réaumur, de la place de la Bourse jusqu’au débouché de la rue de la Paix”, est publié par le préfet Haussmann le 12 août 1867. La section entre la place de l’Opéra et la rue de Grammont est percée d’avril à juin 1868 et est ouverte à la circulation en août 1868.
La rue Neuve Saint Augustin est rebaptisée rue Saint Augustin par arrêté préfectoral du 24 janvier 1881.
Datation de la prise de vue : probablement pendant l’été 1866.
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No 109 | Rue de Choiseul, du passage Choiseul. Vers 1866. | ||
State Library of Victoria | Musée Carnavalet | BHVP (négatif) | |
— | CARPH000461 | NV-004-C-0261 | |
— | 36.7 x 25.6 | 37.8 x 28.8 | |
— | 1865-1868 | 1861-1867 |
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[Pendule de style Louis XVI d’Émile Robert-Houdin, années 1860, vendue par la galerie Atena à Paris.]
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Voir également :
Auteur(s) de la notice : Laurent Gloaguen.
Publié initialement le lundi 3 novembre 2014.
Dernière mise à jour le lundi 15 juin 2015.
Article classé dans : Charles Marville > Vues du Vieux Paris.
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