Fontaine Médicis, c. 1868
Fontaine Médicis, jardin du Luxembourg. Paris VIe. Circa 1868.
- Date : circa 1868
- Auteur : Charles Marville (1813-1879)
- Support : tirage sur papier albuminé, 22 x 28.5 cm
- Collection : State Library of Victoria
Version haute définition : 2400 x 3316 pixels.
Ci-dessus, la fontaine Médicis après son déplacement à la suite du percement en 1862 de la rue de Médicis.
Marville a photographié la fontaine Médicis à plusieurs reprises, notamment en 1852, au tout début de sa carrière photographique, pour le compte de l’Imprimerie photographique de Louis Désiré Blanquart-Evrard (1802-1872) ; ce qui nous laisse un témoignage précis de l’état de la fontaine avant son démontage en 1862 :
Grotte de Marie de Médicis, jardin du Luxembourg. Paris VIe. 1852.
- Date : 1852
- Auteur : Charles Marville (1813-1879)
- Support : tirage sur papier salé d’après calotype (négatif papier), 16.1 x 20.2 cm
- Collection : Musée Carnavalet
Grande taille : 1300 x 1779 pixels.
Les immeubles que nous voyons derrière en 1852 existent toujours. Celui de gauche est dans la cour du no 11, rue de Médicis.
Au XVIIe siècle, la grotte de Marie de Médicis, une façade d’environ 12 m de large composée de trois niches, fermait la perspective d’une grande allée sur l’axe est-ouest du jardin du Palais du Luxembourg.
Les niches étaient séparées par des colonnes d’ordre toscan au fût bagué, orné de congélations. Sur le fronton, surmonté de pots à feu aujourd’hui disparus, figuraient les armes de France et des Médicis. Le fronton était encadré de deux figures allégoriques représentant le Rhône et la Seine, dues au sculpteur Pierre Biard (1592-1661). La niche centrale contenait un bassin, mais celui-ci restera sans effet d’eau jusqu’au début du XIXe siècle.
La grotte est considérablement restaurée par Jean Chalgrin (1739-1811) vers 1799. Les allégories fluviales, très endommagées, sont refaites. Les armes de France et des Médicis sont remplacées par un simple rectangle à congélations. Une Vénus en marbre et une petite fontaine sont installées dans la niche centrale. C’est l’état que nous voyons sur la photographie de 1852.
Vers 1855, Alphonse de Gisors (1796–1866), architecte du palais du Luxembourg, construit devant un bassin beaucoup plus vaste.
[En vert, la situation de la grotte de Médicis avant 1862, sur le tracé de la rue de Médicis.]
Le percement de la rue de Médicis en 1862 impose le déplacement de la fontaine. Elle est démontée pierre par pierre, et déplacée vers l’ouest d’environ trente mètres. Alphonse de Gisors fait rétablir les armes sur le fronton, et ajoute devant un long bassin rectangulaire d’une cinquantaine de mètres.
Un colossal Polyphème de bronze, surprenant sous un rocher Galatée dans les bras d’Acis (1866, Auguste Ottin sculpteur), est installé dans la niche centrale.
L’arrière, auparavant nu, est habillé d’un décor sculpté et d’une fontaine comportant un élégant bas-relief représentant Léda et Jupiter métamorphosé en cygne (1807, Achille Valois sculpteur). Ce bas-relief provient d’une fontaine qui se trouvait rue du Regard, à l’angle de la rue de Vaugirard, et qui avait été démontée lors du percement de la rue de Rennes.
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Auteur(s) de la notice : Laurent Gloaguen.
Publié initialement le dimanche 6 avril 2014.
Dernière mise à jour le jeudi 11 décembre 2014.
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1. Le 6 avril 2014,
grégory
J'aime beaucoup cette fontaine. Elle est encore plus belle en été, avec les reflets des arbres sur la surface de l'eau...
2. Le 14 mai 2014,
Bernard91
Merci pour ces précieux renseignements
3. Le 14 mai 2014,
Vergue
De rien :-)