Rue du Marché aux Fleurs, 1865
Rue du Marché aux Fleurs, du quai Desaix. Île de la Cité. Paris IVe. 1865.
- Date : 1865
- Auteur : Charles Marville (1813-1879)
- Support : tirage sur papier albuminé, 27 x 31 cm
- Collection : State Library of Victoria, Melbourne
Version haute définition : 2600 x 2957 pixels.
Nous poursuivons notre découverte des rues disparues de la Cité avec la rue du Marché aux Fleurs. Sur cette image, nous assistons à une brutale confrontation entre l’ancien et le moderne avec le nouveau Paris prenant le pas sur le vieux.
Marville a légendé la photographie “Rue du Marché aux Fleurs, du Quai”, mais c’est plus précisément le très peu qu’il reste alors de cette rue : une bande de terre de deux mètres de large au pied de la façade du tribunal de commerce que nous voyons à droite. La rue du Marché aux Fleurs a en effet déjà disparu lors de la réalisation de cette photographie qui aurait pu être aussi légendée “Rue Saint Pierre des Arcis”.
À l’aide d’un dessin, vous comprendrez ce que l’on voit sur la photographie :
En jaune, l’emprise du bâtiment du tribunal de commerce, commencé en 1860 et terminé en 1864.
Toutes les maisons de la rue du Marché aux Fleurs ont disparu pour le chantier du tribunal. Nous voyons sur la gauche, en partant du premier plan : le mur latéral du no 9 de la rue de la Pelleterie (le no 11, qui était également le 1, rue du Marché aux Fleurs, a été démoli), puis le no 11 de la rue Gervais Laurent (le no 13, qui était également le 3, rue du Marché aux Fleurs, a été démoli), et enfin, une maison très étayée qui était sur la rue Saint Pierre des Arcis.
Le 32 de la rue de Constantine, qui faisait angle avec la rue du Marché aux Fleurs, a aussi disparu. Comme nous pouvons voir, le tribunal n’a laissé de la rue du Marché aux Fleurs qu’une bande de chaussée d’une largeur d’environ 2 mètres et plus aucune maison de la rue n’est encore debout.
Au fond, c’est la caserne de la Cité, future préfecture de police, qui est en construction (1863-1867, Victor Calliat, architecte).
Tous les bâtiments qui restent vont être détruits en avril-juin 1866. Ils feront place au nouveau marché aux fleurs et aux oiseaux qui sera inauguré en 1873.
FLEURS (RUE DU MARCHÉ AUX). Commence à la rue de la Pelleterie, nos 11 et 13 ; finit à la rue de Constantine, nos 32 et 34. Le dernier impair est 5 ; le dernier pair, 8. Sa longueur est de 52 m. — 9e arrondissement, quartier de la Cité.
Cette rue a été ouverte sur une partie de l’emplacement de l’église Saint-Pierre-des-Arcis, dont nous rappelons ici l’origine. Elle fut fondée, en 926, par Theudon, vicomte de Paris, sur le terrain d’une chapelle ruinée, qui portait aussi le nom de Saint-Pierre. L’origine de cette église est très peu connue, son surnom a exercé sans succès la sagacité des savants. Une bulle d’Innocent II la désigne ainsi : Ecclesia Sancti Petri de Arsionibus. Elle fut érigée en paroisse en 1130. On reconstruisit son bâtiment en 1424, et son portail en 1711, sur les dessins de Lachenu. Supprimée en vertu de la loi du 15 février 1791, l’église Saint-Pierre-des-Arcis devint propriété nationale et servit quelque temps de dépôt de cloches destinées à la fabrication de la monnaie de cuivre. Les bâtiments furent vendus par l’État, le 13 ventôse an V, à la charge par l’acquéreur de démolir et de donner passage à la rue projetée à la première réquisition de l’administration qui en sera chargée, le tout sans indemnité. — En vertu d’une décision du 13 brumaire an X, signée Chaptal, la largeur de ce percement fut fixée a 10 m. Exécutée en 1812, cette voie publique a reçu le nom de rue du Marché-aux-Fleurs parce qu’elle débouche en face du marché aux Fleurs du quai Desaix. Une ordonnance royale 30 mai 1847 a maintenu la largeur de 10 m. Toutes les constructions riveraines sont alignées.
[Félix et Louis Lazare. Dictionnaire administratif et historique des rues et monuments de Paris. Paris, Bureau de la Revue Municipale, 1855.]
PIERRE-DES-ARCIS (RUE SAINT-). Commence à la rue Gervais-Laurent, no 11 ; finit à la rue du Marché-aux-Fleurs, nos 3 et 5. Pas de numéro. Sa longueur est de 24 m. — 9e arrondissement, quartier de la Cité.
C’était autrefois un passage qui longeait l’église Saint-Pierre-des-Arcis dont nous avons parlé à l’article de la rue du Marché-aux-Fleurs. En vertu d’une décision ministérielle du 9 juillet 1816, cette rue, dont la largeur varie de 1 m. à 2 m., a été fermée à ses deux extrémités. — Il n’existe pas d’alignement pour la rue Saint-Pierre-des-Arcis.
[Ibid.]
Affiche pour le journal quotidien L’Événement d’Hippolyte de Villemessant, publié du 5 novembre 1865 au 15 novembre 1866 (spécimen publié le 2 octobre 1865).
Datation de la prise de vue : vers octobre 1865.
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No 176 | Rue du Marché aux Fleurs, du quai Desaix. 1865. | ||
State Library of Victoria | Musée Carnavalet | BHVP (négatif) | |
H88.19/37 | CARPH000900 | NV-004-C-0772 | |
27 x 31 | 27.4 x 31.2 | 29 x 38 | |
vers 1877 | 1865-1868 | après mai 1863 |
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Ci-dessus, plan de 1860 présentant en couleur orange les parcelles à exproprier pour la construction de la caserne de la Cité. En couleur rose, les futures expropriations pour le marché aux fleurs.
Source : BNF. [3969 x 2997 px.]
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[Notice revue et augmentée le 23 avril 2015.]
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Voir également :
Auteur(s) de la notice : Laurent Gloaguen.
Publié initialement le mercredi 27 novembre 2013.
Dernière mise à jour le lundi 15 juin 2015.
Article classé dans : Charles Marville > Vues du Vieux Paris.
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