Vendeur de soda, Luxembourg, c. 1875

Charles Marville : Trink-Halle, débit de boissons gazeuses

Trink-Halle. Compagnie Fonrobert. Débit de boissons gazeuses. Paris Ve. Circa 1875.

Version haute définition : 2592 x 2000 pixels.

Photographie de la collection « Édicules établis sur la voie publique et dans les promenades de Paris », présentée à l’Exposition universelle de 1878.

Médaillon émaillé “Trink-Halle n°1 — Fonrobert & Cie”.

Panneau “Eau de Seltz pure 0,05 Fr. — Eau de Seltz à la groseille 0,10 Fr.”.

À droite, l’inscription sur l’immeuble est probablement “École Impériale des Mines - Bureau provisoire”.

Photographie prise boulevard Saint-Michel, le long du jardin du Luxembourg (on voit l’ombre des grilles au sol).

La question des Trinkhalles

M. Victor Baltard donne quelques détails sur les Trinkhalles installés sur plusieurs points de Paris. C’est une idée philanthropique, l’idée de détourner les gens du cabaret, qui a dirigé M. Fonrobert dans la création de ces Trinkhalles. La ville ne perçoit qu’une somme annuelle de 20 fr pour la location de l’emplacement occupé par chacun de ces chalets destinés pendant l’été à la vente d’orgeat et de sirops étendus d’eau de Seltz et à la vente de marrons pendant l’hiver. Les fondateurs auraient désiré pouvoir vendre aussi du thé et du café, mais la préfecture de police s’est opposée à ce débit, mettant en avant, comme principal argument, l’obligation de ménager les intérêts des cafetiers soumis à des droits et des impôts considérables. Cependant, il est probable que sur une demande de la Société de Tempérance, on autoriserait la vente du thé et du café que l’Association range parmi les boissons utiles.

D’autre part, on céderait volontiers à l’Association pour l’exploiter elle-même, tous les Trinkhalles, avec leur matériel, installés dans Paris, mais c’est là une question spéciale qui pourra, sans doute, être examinée plus tard et dont l’opportunité n’est pas actuellement bien démontrée. Quoi qu’il en soit, l’Association pourrait demander et obtiendrait probablement, l’autorisation, pour ces débits, de la vente du thé et du café.

M. Lunier pense qu’en favorisant des établissements de ce genre, l’Association reste dans son rôle et continue à poursuivre le but qu’elle s’est proposé ; il croit donc utile de s’occuper de la question et d’apporter à cette entreprise l’appui moral de l’Association.

M. Baillarger est également d’avis de s’adresser à la préfecture de police, afin d’obtenir pour ces Trinkhalles l’autorisation de vendre du thé et du café ; mais pour arriver au résultat que poursuit l’Association, il est indispensable que ces boissons chaudes soient de bonne qualité et livrées, néanmoins, au consommateur à des prix modiques ; on ferait ainsi cesser du même coup, les réclamations des propriétaires de cafés, qui ne pourraient plus voir une concurrence sérieuse dans la vente du café à deux sous la tasse, par exemple, dans ces débits en plein air. Si cette œuvre est en réalité purement philanthropique, comme on le prétend, et non pas un moyen de spéculation, le soda-water qui coûte trois centimes pourrait être donné à un sou, et le thé et le café qui reviennent à six ou sept centimes la tasse, pourraient être vendus dix centimes. C’est dans ces conditions seulement qu’une œuvre pareille peut être utile et qu’il est de l’intérêt de l’Association de seconder ses efforts.

[Procès-verbal de la séance du 8 janvier 1873 du conseil d’administration de la Société de Tempérance, association française contre l’abus des boissons alcooliques, sous la présidence de M. Hippolyte Passy.]

Position estimée

  • 1. Le 9 novembre 2013,
    Vitalis

    « Bureau provisoire » plutôt que proviseur, non ? ;)

    Mais sinon, merci pour ce travail extraordinaire et pour la qualité des photos autant que des renseignements.

  • 2. Le 9 novembre 2013,
    Vergue

    Vous avez raison, il s'agit sans doute de "Bureau provisoire". Je vais corriger. Merci !