Cloître Saint Trophime, 1853
Cloître Saint Trophime. Arles (Bouches-du-Rhône). 1853.
- Date : 1853
- Auteur : Édouard Baldus (1813-1889)
- Support : tirage sur papier albuminé d’après calotype, 42 x 36.8 cm
- Collection : The New York Public Library, NYC
Version haute définition : 2941 x 2600 pixels.
Il s’agit de la galerie à l’est du cloître, la plus large des deux galeries du XIIe siècle. De gauche à droite sur le pilier d’angle, nous voyons : saint André, la lapidation de saint Étienne, saint Étienne, l’Ascension, saint Paul.
Si vous trouvez que cette image dégage une impression de surréel, de fantastique, c’est que Baldus a en quelque sorte inventé le HDR (High-dynamic-range) avant tout le monde.
Afin de pallier les difficultés d’exposition propres à la scène et les limitations de son matériel (angle de champ), Baldus a fait un assemblage de différentes prises de vues, chacune exposée différemment. Son travail fut facilité par le fait que ses négatifs étaient sur papier 1, aisés à découper. 1. Calotypes cirés. Papier 36 x 26 cm encollé à la gélatine. Cf. Édouard Baldus, Concours de photographie, mémoire déposé au secrétariat de la Société d’encouragement pour l’industrie nationale, Victor Masson, Paris, 27 mai 1852. Gustave Le Gray, collègue de Baldus lors de la Mission héliographique, a également beaucoup usé de cette technique, principalement pour des ciels rapportés.
Baldus a utilisé au moins six négatifs pour produire cette image. En outre, la partie supérieure de l’image ne semble pas d’origine photographique, c’est probablement un dessin gouaché aux valeurs inversées qui a été utilisé en guise de négatif 2. 2. Malcom Daniel, The Photographs of Édouard Baldus, The Metropolitan Museum of Arts, New York, Canadian Centre for Architecture, Montréal, 1994. Le dallage au sol est abondamment retouché. Le titre de peintre photographe prenait alors tout son sens.
Le négatif est composé d’au moins 6 parties. [2000 x 1768 px.]
Datation de la prise de vue : le musée d’Orsay possède une épreuve sur papier salé de cette photographie sous la référence DO 1983 139, datée “en 1851”.
Je pense que cette photographie a été réalisée pour la série Villes de France photographiées et date du voyage de Baldus dans le sud de la France à l’automne 1853, accompagné de Wilhem von Herford (1814-1866). La vue réalisée en 1851 dans le cadre des “missions héliographiques” est conservée au musée d’Orsay sous la référence PHO 1983 191 (il s’agit de la galerie nord du cloître, avec de gauche à droite sur le pilier d’angle : saint Pierre, la Résurrection, saint Trophime, les saintes femmes, saint Jean).
La bibliothèque municipale de Lille possède les 25 premières épreuves (sur papier salé) de la série Villes de France photographiées, c’est-à-dire les cahiers 1 à 15, livraisons du 13 juin 1853, du 8 janvier 1854, du 13 janvier 1855, et les deux premières photographies (cahier 15) de la livraison du 8 janvier 1856. Cette image du cloître (galerie est) y figure sous la cote Album S2-2, planche 66. Il s’agit de la sixième photographie de la souscription, livraison du 8 janvier 1854. La galerie nord figure aussi dans la souscription : c’est la treizième photographie (cahier 8), livraison du 13 janvier 1855 (cote Lille Album S2-2, planche 72). Il semble là s’agir de la même image que celle présentée comme issue de la mission de 1851 par le musée d’Orsay, ce qui pose un problème, car Baldus n’était normalement pas censé avoir accès aux négatifs donnés à la Commission des monuments historiques. Toutefois, Malcom Daniel note 3 pour cette image de la Mission héliographique : “No negative survive”. 3. Ibid. Page 235. Il n’est pas impossible que la Commission n’ait jamais reçu ce négatif, Baldus l’ayant conservé.
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Auteur(s) de la notice : Laurent Gloaguen.
Publié initialement le dimanche 10 janvier 2016.
Dernière mise à jour le lundi 11 janvier 2016.
Article classé dans : Édouard Baldus.
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