Le parachute de M. Dekran-Aram, 1913
Expérience de parachute, Issy-les-Moulineaux, 1er novembre 1913.
- Date : 1913
- Auteur : Agence photographique Rol, Paris
- Support : négatif sur verre, 5 x 7 po (13 x 18 cm)
- Collection : BNF, Paris
Version haute définition : 2739 x 2000 pixels.
Monsieur Dekran-Aram veille aux derniers préparatifs.
L’appareil, accroché à un ballon captif, décolle du sol.
L’invention de M. Dekran-Aram atteint une altitude de 90 m.
L’appareil est décroché et commence sa chute libre.
UNE EXPÉRIENCE PEU CONCLUANTE
Un inventeur oriental, M. Dekran-Aram, a expérimenté hier, à Issy-les-Moulineaux, un soi-disant appareil de sauvetage aérien pour ballons sphériques, dans lequel avaient été enfermés une oie, un mouton, des pigeons, etc. L’appareil a le défaut d’être un peu encombrant; il eut hier cet autre désavantage de précipiter la chute des animaux qui servirent aux essais.
Un petit captif avait été gonflé pour servir aux expériences. L’inventeur y prit place avec ses futures victimes. Il y avait 200 mètres de câble. La petite ménagerie emmenée par l’inventeur fut confiée aux bons soins de l’appareil, qui quelques secondes plus tard vint s’écraser à terre, faisant jaillir la flaque d’eau dans laquelle il était tombé. Le mouton et le porc étaient bien malades; le lapin n’était pas très bien; seuls les volatiles s’en tirèrent à assez bon compte.
Bref, cette expérience ne prouva rien du tout.
[Le Temps, 3 novembre 1913.]
L’ARCHE DE NOÉ AÉRIENNE
Un inventeur oriental, M. Dekran-Aram, a expérimenté hier, à Issy-les-Moulineaux, un appareil de sauvetage aérien.
Malheureusement il est difficile de décrire cet appareil, pour la bonne raison que M. Dekran-Aram a tout fait pour le tenir secret.
Nous n’avons vu qu’un bâti de forme conique d’environ 2 m. 50 de hauteur, d’un rayon du quart, soigneusement enveloppé de toile et adorné de quelques « petits drapeaux ».
À l’intérieur de cet appareil, l’inventeur avait placé toute une basse-cour, un mouton, un cochon de lait, oie, pigeons, lapins, etc.
L’ensemble pesait 250 kilos, nous dit-on.
Enlevé à bord d’un ballon sphérique, l’appareil fut lâché à environ 90 mètres de hauteur.
Il vint s’écraser en partie sur le sol détrempé de l’aérodrome.
L’inventeur alors se précipita seul sous son engin, souleva une des toiles, pénétra à l’intérieur de ce qui restait debout et en sortit ses animaux.
Le pigeon paraissait étourdi, l’oie de même ainsi que le mouton.
Le petit cochon, lui, s’enfuit en courant.
Que conclure de cette tentative ? Rien.
Pratiquement, cet appareil de sauvetage aérien paraît devoir être inapplicable parce que trop important, trop lourd.
Et puis M. Dekran-Aram a omis de nous dire comment cela était construit.
Il semble que nous ayons assisté à la chute d’une caisse bien rembourrée et protégée par quelques ressorts ou coussins pneumatiques.
En somme, le seul résultat acquis est que les deux ou trois douzaines de spectateurs présents se sont divertis follement.
Max Avenay.
[Le Petit Parisien, 2 novembre 1913.]
Les sujets sont sortis de l’épave de l’invention.
Les lapins s’apprêtent à filer à l’anglaise.
Le mouton semble sonné de cette expérience aéronautique.
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Auteur(s) de la notice : Laurent Gloaguen.
Publié initialement le mercredi 23 octobre 2013.
Dernière mise à jour le jeudi 23 janvier 2014.
Article classé dans : Agence Rol.
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