Jean Saint-Cyr, play-boy, 1914
“St. Cyr Party”. Bar Harbor, Maine, 1914.
Jean H. E. Saint-Cyr, “The French Gentleman”, est l’homme dans l’embrasure de la porte. Robert B. Swemm est probablement l’homme qui se trouve devant lui.
- Date : 1914
- Auteur : Bain News Service, New York City
- Support : négatif sur verre, 5 x 7 po (13 x 18 cm)
- Collection : LOC, Washington D.C.
Version haute définition : 2000 x 2798 pixels.
Jean Harold Edward Saint-Cyr était un riche et célèbre play-boy, aujourd’hui oublié. Les fêtes qu’il organisait dans les années 20 à Hollywood étaient des plus courues, fréquentées par tout ce qu’il y avait de riche et célèbre sur la côte ouest. Il prétendait aussi être d’une vieille famille aristocratique française.
Jean Saint-Cyr tient le début de sa fortune de son mariage en 1909 avec une veuve millionnaire, Caroline Redfield. Elle décède en janvier 1916, lui laissant ses richesses. Trois mois plus tard, il épouse la veuve d’un spéculateur boursier qu’on dit valoir 60 millions de dollars, Annie Armstrong-Stewart Smith. Elle meurt malheureusement en 1925.
En 1939, il épouse la veuve d’un ancien gouverneur d’Hawaii, George Robert Carter, mais elle survivra à cette union, car le couple divorce.
Jean Saint-Cyr s’est éteint en 1966 à l’âge de 91 ans dans une maison de retraite de La Jolla en Californie.
Certains supposent qu’il s’appelait en réalité Jack Thomson, qu’il était originaire de Waco au Texas — ce qui n’a rien à voir avec Trouville — et qu’il avait débuté sa vie comme vendeur de journaux à la criée, puis réceptionniste d’hôtel et vendeur dans une mercerie à New York City, avant de tenter de devenir “chorus man” à Broadway.
À l’appui de cette thèse, parmi les bénéficiaires de son testament, établi en 1948 et ouvert en 1967, figurait un certain Hugh Thomsom, résident à Sherman, Texas. Et on avait déjà pensé par le passé que c’était son frère.
Le même Hugh Thomson avait écrit en 1916 au New York Times, alors que les premiers doutes avaient surgi dans la presse au sujet de l’identité de Jean Saint-Cyr : “Notre famille a vu M. St. Cyr et nie catégoriquement tout lien avec lui. Autant que je sache, mon frère n’est pas dans ce pays. J’exige que vous publiiez au moins ce démenti. Cette publicité faite à mon égard et à ma famille est disgracieuse. H. M. Thompson Jr., Sherman, Texas, le 3 février.”
One of the facts regarded as most significant by the acquaintances of the St. Cyrs here is that though St. Cyr claimed to be French he could not speak that language. A prominent society woman told yesterday how, when she was seated between St. Cyr and his close friend, Mr. Schwemm*, at a dinner, she had addressed St. Cyr in French. Schwemm caught her arm and whispered quickly in a low tone:
“You must not speak French to St. Cyr. His wife doesn’t understand it and is terribly jealous because she is older than he. She will think you are trying to flirt with him and will fly into a rage.”
[New York Times, February 4, 1916.]
(* Baron Robert “Bob” von Schwemm, de son vrai nom Robert B. Swemm, fils d’un télégraphiste du New Jersey. Il avait fait la connaissance de Mr. Thomson/St. Cyr à New York City vers 1906. La paire vivait alors dans le même appartement et était surnommée par leur entourage “les frères siamois”.)
J’ai du mal à comprendre que l’on n’ait jamais eu l’idée d’écrire un scénario de film sur cette histoire.
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Jean Harold Edward St. Cyr (1875-1966).
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Auteur(s) de la notice : Laurent Gloaguen.
Publié initialement le dimanche 20 octobre 2013.
Dernière mise à jour le samedi 31 octobre 2015.
Article classé dans : Bain News Service.
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