Échauffourées du premier mai 1920

Échauffourées du premier mai 1920

Charge de police devant le café “Aux Sources”, coin du boulevard de Magenta et de la rue Beaurepaire. Paris Xe. 1er mai 1920.

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Le 1er mai 1920, alors que les mouvements de grève dans les transports s’essoufflent, le gouvernement craint des émeutes à caractère insurrectionnel à Paris. La ville est quadrillée à titre préventif de policiers et militaires, les avenues sont sillonnées de patrouilles de police, de cavaliers (dragons et gardes municipaux), de tanks et d’automitrailleuses.

À la suite du regroupement d’environ 4 000 personnes sur la place de la République dans une atmosphère tendue, de violentes échauffourées avec les forces de l’ordre se produisent.

Vers 14 h 30, sur le boulevard de Magenta, des manifestants sifflent sur le passage d’un peloton de policiers, ces derniers chargent les impertinents et ce sera le début d’une journée d’escarmouches dans le quartier, souvent sanglantes. Le député Alexandre Blanc est légèrement blessé.

Au no 14 de la rue Beaurepaire, une femme âgée de 60 ans, Madame Legros, est à la fenêtre du premier étage. Elle reçoit une balle perdue en pleine tête et succombera dans l’ambulance qui la transporte à l’hôpital Saint-Louis.

Sur cette photographie, prise au coin du boulevard de Magenta et de la rue Beaurepaire, nous voyons des policiers armés de sabres molester des manifestants. Cette image forte fera la une du journal L’Humanité (no 5853, daté 1er et 2 mai).

Le Gaulois (no 45548) parle de « fiasco anarchiste », « quelques agents ont suffi à mettre à la raison les apprentis bolchevistes », et fait état d’un bilan de deux morts et trente blessés. Dans le Figaro (n° 122 de 1920), Louis Latzarus salue la victoire des « bourgeois » sur les « manuels » : « La volonté de nous défendre, la résolution ferme de ne pas subir le gouvernement des manuels, telle est notre arme, tel est notre salut ». Une cinquantaine de manifestants seront arrêtés.

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