Salle de l’agence de l’Opéra, c. 1865
Salle de l’agence de l’Opéra. Circa 1865.
- Date : circa 1865
- Auteur : Louis-Émile Durandelle (1839-1917)
- Support : tirage sur papier albuminé
- Collection : The Elisha Whittelsey Collection, Metropolitan Museum of Art, NYC
Version haute définition : 3500 x 2573 pixels.
Charles Garnier et ses proches collaborateurs dans une salle de l’agence.
Vous noterez différents outils utiles au travail de l’architecte, comme des règles, des équerres, des tés, et… une bouteille de vin.
Charles Garnier est l’homme à droite, près de la porte, l’air pensif, le menton reposant sur sa main. Devant lui, c’est son adjoint, Victor Louvet (1822-1898). Le second personnage en partant de la gauche serait Edmond Le Deschault (1831-1921).
Tout cela forme ou plutôt formait une jeune et vaillante pléiade d’artistes, aimant fort leur grand chef (c’est ainsi qu’ils m’appelaient), qui le leur rendait bien, et lui prouvant chaque jour cette bonne amitié par mille services simplement rendus. Qu’ils soient tous remerciés du fond du cœur ! grâce à eux la vie commune a été douce et charmante ; la hiérarchie disparaissait presque entre tous, et il ne restait plus dans l’agence de l’Opéra qu’une réunion de collaborateurs passionnés pour la besogne dont chacun s’acquittait avec entraînement.
Ils sont déjà bien loin ces beaux jours de travail collectif, où nous n’avions tous qu’un même idéal ! elles sont déjà loin ces heures de fièvre où, sans répit, sans relâche, il me fallait vivre avec mes pensées propres et avec celles des autres ! où, tenant les guides des ardents coursiers qui emportaient le char que je conduisais, il fallait que le coup d’œil fût sûr et la main ferme pour surveiller ceux qui auraient pris le mors aux dents, et stimuler ceux qui allaient être dépassés. Quelle agitation ! quelle effervescence journalière et continue ! quel entraînement irrésistible ! quelle volupté ! en un mot, que cette vie de science, d’art, de direction, d’excitation, de lutte, de déboires et d’espérances !
Aujourd’hui tout est calmé ! il ne reste plus de ces jours mouvementés qu’un bon et durable souvenir et le regret de les voir déjà si éloignés !
[Charles Garnier. Le nouvel Opéra de Paris. Volume 1. Ducher, Paris, 1878.]
—
Voir aussi :
—
Auteur(s) de la notice : Laurent Gloaguen.
Publié initialement le dimanche 9 mars 2014.
Dernière mise à jour le dimanche 9 mars 2014.
Article classé dans : Louis-Émile Durandelle.
—