Arrangement de spécimens, c. 1842

Hippolyte Bayard : arrangement de spécimens, cyanotype

Arrangement de spécimens. Photogramme, circa 1842.

Version haute définition : 2600 x 3327 pixels.

Le procédé du cyanotype a été inventé par le chimiste et astronome John Herschel (1792-1871) et présenté à la Royal Society of London le 16 juin 1842.

Le terme cyanotype dérive du mot grec ancien κῠᾰνεος (kyaneos), “bleu sombre”, qui n’est pas la couleur cyan telle qu’on l’entend aujourd’hui. Le pigment généré par le procédé est le ferrocyanure ferrique, aussi appelé Bleu de Prusse, découvert vers 1704 à Berlin par le fabricant de couleurs Heinrich Diesbach (dates inconnues) et l’alchimiste Johan Konrad Dippel (1673-1734).

L’image bleue est obtenue en couchant sur le papier un mélange de ferricyanure de potassium et de citrate d’ammonium ferrique. Ce mélange étant sensible au rayonnement ultra-violet, il faut exposer le papier au soleil pour voir la couleur bleue apparaître. Si l’on pose des objets sur le papier pendant l’exposition au soleil comme Bayard l’a fait ici, on obtient un photogramme. Il suffit ensuite de laver le papier à l’eau pour fixer l’image.

La plus grande carrière du procédé se fera chez les architectes, pour la duplication de plans, les fameux “bleus”. Les photographes ont toujours été plus circonspects quant à la couleur… à quelques exceptions près, comme Henry Peter Bosse (1844–1903). Cependant, dans les années 1880-1900, le cyanotype était couramment utilisé pour de rapides épreuves de contrôle de négatifs, avant un éventuel tirage final avec un procédé plus complexe et onéreux (à l’argent ou au platine). On parlait plus à l’époque de papier au ferro-prussiate que de cyanotype.

En haut à gauche, c’est une fleur de nigelle de Damas. Je reconnais aussi un petit œillet et des fleurs de pois de senteur.