Rue Saint Julien-le-Pauvre, c. 1866

Marville : rue Saint Julien-le-Pauvre

Rue Saint Julien-le-Pauvre, de la rue Galande. Paris Ve. Vers 1866.

Version haute définition : 2600 x 3293 pixels.

Marville se trouve rue Galande et photographie la rue Saint Julien-le-Pauvre. Au fond, sur la rue de la Bûcherie, nous voyons le bâtiment Saint Charles qui était l’une des annexes de l’Hôtel-Dieu sur la rive gauche 1. 1. Datant des XVIIe et XVIIIe siècles, profondément remanié en 1837-1840 lors du prolongement du quai de la Bûcherie (quai de Montebello), le bâtiment Saint Charles est démoli en décembre 1908. Derrière ce bâtiment, nous voyons le sommet de la tour nord de l’église métropolitaine de Notre-Dame. Un projet de voie longeant le côté sud de l’église Saint Julien-le-Pauvre devait faire disparaître toutes les maisons du premier plan.

La maison à droite, faisant angle avec la rue Galande, était la maison des Chappeleiz, des Chappelets, en 1537. Elle avait été cédée à l’Hôtel-Dieu en deux moitiés : pour une moitié, le 20 mars 1669, moyennant 16 000 livres, par la veuve Tortenin, femme Guillet ; et pour l’autre moitié, le 31 août 1672, par le sieur de Bernage 2. 2. Voir communication de Louis Tesson à la Commission municipale du Vieux Paris, séance du 10 novembre 1917. Sous le même nom en 1775, elle avait été transformée : “Quatre maisons contiguës, faisant le coin de la rue Saint-Julien et Galande, aboutissant à la cure du Prieuré ; lesquelles quatre maisons construites sur l’emplacement des trois qui jadis etoient une seule : les Trois Chappelets 3”. 3. Adolphe Berty, Lazare-Maurice Tisserand. Topographie historique du vieux Paris, volume 6, p. 164. Paris, Imprimerie nationale, 1887.

Après la Première Guerre, la ville souhaite la disparition de cette maison (numérotée 54, rue Galande) pour dégager l’entrée de l’église Saint Julien-le-Pauvre. Le conseil municipal autorise en 1928 la préfecture à acquérir le no 54, ainsi que l’église qui était aussi propriété de l’Assistance publique. Les différents locataires sont indemnisés au cours de l’année 1935 et la maison est sans doute démolie à cette époque.

Tout le bâti que nous voyons à gauche (nos pairs) existe encore. Nous voyons au no 14, le beau portail de l’hôtel dit Isaac de Laffemas dont le fronton représente Thémis tenant la balance de la justice. La maison, anciennement des Carneaulx, de la Bergerye, du Berger, a été appelée la Caverne de Laffemas, suite sans doute à un séjour qu’y fit le lieutenant civil Isaac de Laffemas (1587-1657) 4. 4. Adolphe Berty, Lazare-Maurice Tisserand. Topographie historique du vieux Paris, volume 6, p. 295. Paris, Imprimerie nationale, 1887.

Tracé de nouvelles voies entre le boulevard Saint Germain et le quai de Montebello

Tracé de nouvelles voies entre le boulevard Saint Germain et le quai de Montebello. Plan Avril Frères, lithographie Hangard-Maugé, vers 1859. BNF. [2600 x 1976 px.]

Sur ce plan, le quadrilatère de teinte rose pâle indique que l’on envisageait alors la construction d’un édifice public entre les rues du Petit-Pont et Monge prolongée, ce qui aurait fait disparaître la rue Saint Julien-le-Pauvre. De fait, l’administration Rambuteau avait élaboré le projet de transférer à cet emplacement tout l’Hôtel-Dieu 5. 5. “Il est question de placer en entier l’Hôtel-Dieu sur la rive gauche de la Seine. Ses constructions seraient limitées par les rues du Fouarre, Galande, du Petit-Pont et le quai de Montebello, en supprimant les rues de la Bûcherie et Saint-Julien. On établirait trois autres corps de bâtiments en harmonie avec celui qui vient d’être élevé dans la rue du Fouarre. Les nouveaux bâtiments contiendraient ensemble 360 lits qui, ajoutés aux 264 que renferment les constructions du quai, formeraient un total de 624. Le bâtiment de la rue du Fouarre a été élevé sous la direction de M. Huvé, architecte, auteur du projet que nous venons d’indiquer.” Félix et Louis Lazare. Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments. Paris, chez Félix Lazare, 1844, p. 326. Napoléon III et Haussmann choisiront finalement de reconstruire l’hôpital sur l’île de la Cité.

Plan Andriveau-Goujon, 1866

“Plan d’ensemble des projets sur la rive gauche” (détail). Plan Andriveau-Goujon, 1866. BNF. [2600 x 1797 px.]

Annexes de l’Hôtel-Dieu, 1902

Plan de masse des annexes de l’Hôtel-Dieu, 1902. [2267 x 2600 px.]

L’annexe sur la rue du Fouarre a été construite en 1840 (architecte Jean Jacques Marie Huvé). Elle est réunie au bâtiment Saint Charles par une passerelle au-dessus de la rue de la Bûcherie. Les annexes de la rive gauche sont démolies fin 1908-début 1909.

Plan rue Saint Julien-le-Pauvre

Position de Marville. [1600 x 1000 px.]

JULIEN (RUE SAINT-). Commence à la rue de la Bûcherie, no 37 ; finit à la rue Galande, nos 54 et 56. Le dernier impair est 11 ; le dernier pair, 16. Sa longueur est de 67 m. — 12e arrondissement, quartier Saint-Jacques.

Elle doit son nom au prieuré Saint-Julien-le-Pauvre […]. — Une décision ministérielle du 3 pluviôse an IX, signée Chaptal, a fixé la largeur de cette voie publique à 8 m. — « Paris, le 6 juillet 1824. Monsieur le Préfet, je ne vois point d’inconvénient à ce que, conformément à la proposition contenue dans votre lettre du 1er mai, la rue Saint-Julien-le-Pauvre soit nommée simplement rue Saint-Julien. Je vous autorise en conséquence à faire opérer ce changement. Le ministre, secrétaire d’État au département de l’intérieur, signé Corbière. » 6. 6. J’ignore quand la dénomination Saint-Julien-le-Pauvre fut rétablie. Les constructions situées aux deux encoignures de la rue de la Bûcherie sont alignées.

[Félix et Louis Lazare. Dictionnaire administratif et historique des rues et monuments de Paris. Paris, Bureau de la Revue Municipale, 1855.]

Datation de la prise de vue : vers 1866.

No 279Rue Saint Julien-le-Pauvre, de la rue Galande. Vers 1866.
State Library of VictoriaMusée CarnavaletBHVP (négatif)
CARPH000762NV-004-C-0432
27.1 x 32.727.1 x 36.8
1865-1868vers 1865

Position estimée

Voir également :