Rue de l’Éperon, c. 1866

Marville : rue de l’Éperon

Rue de l’Éperon, de la rue du Jardinet. Paris VIe. Vers 1866.

Version haute définition : 2600 x 3415 pixels.

Marville se trouve rue du Jardinet et photographie la rue de l’Éperon. À droite, nous voyons le débouché de la rue Serpente, anciennement du Battoir 1. 1. La rue du Battoir est réunie à la rue Serpente par décision ministérielle du 9 avril 1851. Au fond, nous distinguons le débouché de la rue Suger, anciennement du Cimetière Saint André 2. 2. La rue du Cimetière Saint André-des-Arts change de dénomination par ordonnance royale du 5 août 1844.

La rue de l’Éperon devait non seulement être élargie, mais surtout être coupée à la hauteur de la rue Serpente par le boulevard Saint André. Cette opération aurait entraîné la disparition de la rue Suger et probablement celle de l’impasse de la Cour de Rouen.

Le boulevard Saint André devait aller de la place Saint Michel au boulevard Saint Germain. Seule son amorce, entre les places Saint Michel et Saint André-des-Arts, sera réalisée en 1857 à l’occasion du percement du boulevard Saint Michel. Le projet est abandonné dans les années 1880, au profit d’une voie moins onéreuse, large de seulement 16 mètres, et au tracé en coude conçu pour minimiser les frais d’expropriation. Ce sera la rue Danton.

La grande maison à un étage, au fond à gauche, était particulièrement ancienne (XVe ou XVIe siècle), et était peut-être le remaniement d’une vieille dépendance du séjour d’Orléans 3. 3. Anciennement grand hôtel de Navarre. Propriété achetée en 1262 par Thibaud II de Navarre (1239-1270), agrandie par la suite, et plus tard aux mains de Philippe, duc d’Orléans (1336-1375), puis de Louis Ier d’Orléans (1372-1407). Elle est sur le lot vendu, ou baillé à cens, le 9 janvier 1485 par Louis d’Orléans (futur Louis XII, 1462-1515) à Nicolas Violle, sieur de Noiseau 4. 4. Nicolas Violle, né vers 1440, maître d’hôtel du duc d’Orléans, trésorier du comte de Dunois, correcteur en la Chambre des comptes (1478), notaire et secrétaire du Roi (4 août 1489), prévôt des marchands (16 août 1494). Mort en 1518. La maison est démolie en 1894 pour l’achèvement du lycée Fénelon 25. 5. Le musée Carnavalet conserve quelques photographies, réalisées peu avant la démolition, de détails architecturaux de cette maison, sous les cotes CARPH034337, 034338, 034339.

Plan rue de l’Éperon

Position de Marville. [1600 x 1000 px.]

ÉPERON (RUE DE L’). Commence à la rue Saint-André-des-Arts, nos 41 et 43 ; finit à la rue du Jardinet, no 12, et à l’impasse de la cour de Rouen. Le dernier impair est 11 ; le dernier pair, 12. Sa longueur est de 109 m. — 11e arrondissement, quartier de l’École-de-Médecine.

Elle est désignée en 1269 sous la dénomination de Gaugain. En 1636 elle prit le nom de rue de l’Éperon, qu’elle doit à une enseigne. — Une décision ministérielle du 15 floréal an V, signée Benezech, fixa la moindre largeur de cette voie publique à 6 m. Cette moindre largeur devra être portée à 10 m. en vertu d’une ordonnance royale du 11 août 1844. La maison située sur le côté des nos impairs, à l’encoignure gauche de la rue Suger, et la propriété no 2 sont à l’alignement.

[Félix et Louis Lazare. Dictionnaire administratif et historique des rues et monuments de Paris. Paris, Bureau de la Revue Municipale, 1855.]

Datation de la prise de vue : vers 1866.

Marville : rue de l’Éperon

Version haute définition : 2600 x 3168 pixels.

No 255Rue de l’Éperon, de la rue du Jardinet. Vers 1866.
State Library of VictoriaMusée CarnavaletBHVP (négatif)
H88.19/82CARPH000784NV-004-C-0228
27 x 3327.4 x 32.728.8 x 37.6
vers 18771865-1868avant 1870

Position estimée