Rue Visconti, 1867
Rue Visconti, de la rue de Seine. Paris VIe. 1867.
- Date : 1867
- Auteur : Charles Marville (1813-1879)
- Support : tirage sur papier albuminé, 26.8 x 35.6 cm
- Collection : BHDV, anct bibliothèque de la préfecture de la Seine
Version haute définition : 2600 x 3451 pixels.
Marville se trouve rue de Seine et photographie l’étroite rue Visconti, anciennement des Marais. Au fond, nous voyons le no 20, rue Bonaparte, anciennement des Petits Augustins, et la boutique Haro fils, marchand de couleurs fines.
La rue Visconti devait perdre environ la moitié de sa longueur en raison du prolongement de la rue de Rennes jusqu’au quai Conti et du nouveau tracé de la rue de Seine élargie. Ces projets n’aboutiront pas. La rue devait en outre être élargie à 10 m par ordonnance de 1839, ce qui ne sera pas réalisé. Ainsi, l’essentiel du bâti que nous voyons sur la photographie de Marville existe encore de nos jours.
La rue des Marais est renommée Visconti par décret du 24 août 1864, en hommage à l’architecte cher à l’empereur, Louis Visconti (1791-1853).
Position de Marville. [1600 x 1000 px.]
MARAIS-SAINT-GERMAIN (RUE DES). Commence à la rue Seine, nos 24 et 26 ; finit à la rue Bonaparte, nos 19 et 21. Le dernier impair est 23 ; le dernier pair, 24. Sa longueur est de 176 m. — 10e arrondissement, quartier de la Monnaie.
Elle a été ouverte, en 1540, sur une partie de l’emplacement du petit Pré-aux-Clercs. Sa dénomination lui vient des terrains marécageux qui l’environnaient. — Une décision ministérielle du 15 vendémiaire an IX, signée L. Bonaparte, fixa la largeur de cette voie publique à 7 m. En vertu d’une ordonnance royale du 29 avril 1839, cette dimension sera portée à 10 m. La propriété no 17 est alignée. Toutes les autres constructions devront reculer de 3 m. 10 c.
Le Pré-aux-Clercs, dont il est fait mention plus haut, se terminait à la rue des Marais, qui était entièrement habitée par des protestants, ce qui lui avait fait donner, au milieu du seizième siècle, le nom de petite Genève. La rue des Marais fut la seule voie de Paris dont les habitants calvinistes échappèrent au massacre de la Saint-Barthélemi. Les protestants des autres quartiers de Paris qui purent gagner la rue des Marais furent tous sauvés.
La maison qui porte aujourd’hui le no 21* a été habitée par Racine ; c’est là que l’illustre poète a composé ses immortelles tragédies ; c’est là qu’il mourut en 1699. — Mademoiselle Lecouvreur a demeuré également dans cette maison qui rappelle de si beaux souvenirs.
[Félix et Louis Lazare. Dictionnaire administratif et historique des rues et monuments de Paris. Paris, Bureau de la Revue Municipale, 1855.]
(*) Certains défendent le no 24.
En application du décret d’utilité publique du 28 juillet 1866, la rue de Rennes, créée en 1854 du boulevard du Montparnasse à la rue de Vaugirard, devait être prolongée jusqu’au quai Conti, débouchant entre l’Institut et la Monnaie. La voie est prolongée en avril-septembre 1867 jusqu’à la rue du Vieux Colombier et d’octobre 1867 à avril 1868 jusqu’à la rue de l’Abbaye. Le prolongement allant de la rue de l’Abbaye au quai ne sera jamais réalisé. La chute du baron Haussmann, puis celle de Napoléon III, des ajournements successifs dans les décennies qui suivirent, l’opposition farouche de l’Institut de France en 1902 lorsque le projet est repris à la faveur de la construction de la ligne no 4 du métropolitain, deux guerres mondiales et l’attentisme de l’administration en auront raison. Il sera définitivement abandonné au début des années 1960.
Environ quarante-cinq immeubles sur les quatre-vingts nécessaires à l’opération furent expropriés ou acquis à l’amiable et versés au domaine privé de la ville. Plusieurs seront vendus aux enchères à partir de 1996, à la suite de plusieurs scandales dans la gestion des “réserves foncières et immobilières composant le domaine intercalaire” sous les administrations Chirac et Tiberi.
Sur la rue Visconti, les nos 1, 3, 7, 9, 11, 13, 15, 17-19 et 2, 4, 8-10, 12, 14, 16 ont fait partie du domaine privé, ayant été acquis pour le prolongement de la rue de Rennes.
Les nos 17-19, construits vers 1825, ayant hébergé l’imprimerie de Balzac (1826-1828) et |’atelier de Delacroix (1835-1844), font toujours partie du domaine privé de la ville et disposent de 7 logements en location.
Les nos 13 et 15 sont aussi restés aux mains de la ville. Le no 13, menaçant de s’effondrer faute d’entretien, est partiellement démoli en 1942. En 1974, le no 15 est à son tour démoli pour permettre la construction d’une crèche tandis qu’un ensemble de logements destinés aux personnes âgées est construit au no 13.
Le no 8, acquis par la ville en 1925, sera démoli avec une partie du no 10 pour vétusté et remplacé en 2000 par un mini-square de 80 m2.
Les autres maisons sont destinées à la vente, comme le no 16 qui est vendu en 10 lots de copropriété à partir de 1996, chaque appartement étant mis en vente en fin de bail.
Affiche “Les fils de Judas — Ponson du Terrail”. Les fils de Judas de Pierre Alexis de Ponson du Terrail, est publié chez E. Dentu en 1867.
Datation de la prise de vue : 1867, vers mai-juin.
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- Support : tirage sur papier albuminé, 25.5 x 26.8 cm
- Collection : State Library of Victoria
Version haute définition : 2600 x 3385 pixels.
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No 221 | Rue Visconti, de la rue de Seine. 1867. | ||
State Library of Victoria | Musée Carnavalet | BHVP (négatif) | |
H88.19/27 | CARPH000862 | NV-004-C-0244 (#) | |
25.5 x 26.8 | 27.1 x 35.4 | 29 x 38 | |
vers 1877 | 1865-1868 | 1867-1868 |
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Voir également :
Auteur(s) de la notice : Laurent Gloaguen.
Publié initialement le mardi 11 août 2015.
Dernière mise à jour le mardi 30 mai 2017.
Article classé dans : Charles Marville > Vues du Vieux Paris.
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