Rue d’Arcole, 1865

Marville : rue d’Arcole

Rue d’Arcole, du parvis Notre-Dame. Île de la Cité. Paris IVe. 1865.

Version haute définition : 2759 x 2600 pixels.

Marville se trouve sur la place du parvis Notre-Dame et photographie la rue d’Arcole dont on a commencé la démolition. À gauche, nous voyons les débouchés des rues de Constantine et des Marmousets. Au fond, c’est l’Hôtel de ville et la rue du Temple.

Pour faire place au nouvel Hôtel-Dieu, le tracé de la rue d’Arcole est déplacé vers l’est, entraînant la démolition de la totalité de ses immeubles. Les immeubles allant du parvis à la rue de Constantine sont démolis en novembre-décembre 1865. Les suivants, jusqu’au quai Napoléon, sont démolis en avril-juin 1866.

Plan rue d’Arcole

Position de Marville. En pointillé rouge, le tracé de la nouvelle rue d’Arcole élargie. [1600 x 1000 px.]

ARCOLE (RUE D’). Commence au quai Napoléon, nos 23 et 25 ; finit aux rues du Cloître-Notre-Dame, no 32, et Saint-Christophe, no 2. Le dernier impair est 19 ; le dernier pair, 24. Sa longueur est de 165 m. — 9e arrondissement, quartier de la Cité.

Une ordonnance royale du 4 mars 1834 fixa les alignements des rues du Chevet-Saint-Landry et Saint-Pierre-aux-Bœufs à 12 m. de largeur ; d’après cette disposition, les deux rues étaient tracées sur une seule ligne droite. — En vertu d’une autre ordonnance royale du 13 mai 1836, l’exécution de ces alignements fut déclarée d’utilité publique. — Le ministre de l’intérieur (Gasparin) décida, le 13 février 1837, que les rues du Chevet-Saint-Landry et Saint-Pierre-aux-Bœufs prendraient la seule dénomination de rue d’Arcole. (Le 28 juillet 1830, un jeune homme nommé d’Arcole, s’élançant sur le pont de la Grève à la tête de plusieurs combattants qui se dirigeaient sur l’Hôtel-de-Ville, tomba mort percé d’une balle. Pour perpétuer ce souvenir, on donna au pont le nom d’Arcole.) Les travaux autorisés par l’ordonnance royale de 1836 furent conduits avec la plus grande activité ; bientôt une voie publique propre, large et bordée de constructions modernes, remplaça deux ruelles étroites où la circulation était difficile et dangereuse.

La rue du Chevet-Saint-Landry portait déjà ce nom au treizième siècle, parce que le fond ou le chevet de l’église Saint-Landry se trouvait dans cette rue. Elle est appelée rue de la Couronne dans un bail fait en 1451 par l’abbé de Saint-Victor. Une décision ministérielle du 26 prairial an XI, signée Chaptal, avait fixé la largeur de cette voie publique à 6 m.

La rue Saint-Pierre-aux-Bœufs est connue sous ce nom dès 1206 ; Guillot l’appelle rue Saint-Pierre à Beus. — Les prisons du chapitre de Notre-Dame étaient situées dans cette rue, dont la largeur avait été fixée à 6 m., en vertu d’une décision ministérielle du 13 ventôse an VII, signée François de Neufchâteau.

L’église qui a donné son nom à la rue Saint-Pierre-au-Bœufs était un de ces édifices religieux dont l’origine se perd dans la nuit des temps. Plusieurs historiens (Sainte-Foix notamment) ont pensé qu’elle avait été autrefois la paroisse des bouchers de la Cité, parce que deux têtes de bœufs étaient sculptées sur son portail. D’autres ont prétendu qu’on y marquait les bœufs avec une clef ardente pour les préserver de certaines maladies. Une bulle d’Innocent II, de l’an 1136, l’appelle Copella Sancti Petri de Bovibus. Peu de temps après, elle fut érigée en paroisse. L’évêque de Paris avait droit de nommer à sa cure. — Cette église, supprimée en vertu de la loi du 15 février 1791, devint propriété nationale, et fut vendue le 8 fructidor an IV. Aucune clause n’imposa à l’acquéreur l’obligation de conserver le portail de cette église, chef-d’œuvre de goût et d’élégance. L’administration municipale, jalouse de réparer cette omission, l’acheta en 1837, et le fit transporter à l’église Saint-Séverin, dont il est aujourd’hui un des ornements. La maison no 15 remplace l’ancienne église Saint-Pierre-au-Bœufs.

Les propriétés portant les nos 10 et 12 de la rue d’Arcole sont seules soumises à retranchement.

[Félix et Louis Lazare. Dictionnaire administratif et historique des rues et monuments de Paris. Paris, Bureau de la Revue Municipale, 1855.]

Affiche “Le mardi 14 novembre… 2 maisons… Sedaine…”. Affiches Parapluie réductible américain, déjà vues sur la rue de Constantine. Affiches La Résurrection de Rocambole, roman de Pierre Alexis de Ponson du Terrail (1829-1871) publié par Le Petit journal à partir du 10 novembre 1865.

Datation de la prise de vue : très probablement novembre 1865.

No 189Rue d’Arcole, du parvis Notre-Dame. 1865.
State Library of VictoriaMusée CarnavaletBHVP (négatif)
CARPH000910NV-004-C-0693
27 x 2529 x 38
1865-18681865-1866

Églises de la Cité

Églises de la Cité qui ont disparu depuis 1750. Établi par Laurent Gloaguen. [1600 x 1000 px.]

Rue d’Arcole en 1869

“Reconstruction de l’Hôtel-Dieu. Réduction du plan exposé à la mairie du 4e arrondissement. Messieurs Dupont et Bachelet, anciens avoués, affaires d’expropriation. 35, rue de Rivoli.” BNF, Paris. [3734 x 2600 px.]

Rue d’Arcole en 1869

Sur cette photographie réalisée en 1869 par Pierre Émonds (1831-1912), nous voyons le nouveau tracé de la rue d’Arcole. À gauche, ce sont des maisons sur la rue de la Colombe. Musée Carnavalet, CARPH017648. [2000 x 2787 px.]

Position estimée