Rue de la Licorne, 1865

Marville : rue de la Licorne

Rue de la Licorne, de la rue de Constantine. Île de la Cité. Paris IVe. 1865.

Version haute définition : 2600 x 3347 pixels.

Marville se trouve rue de Constantine et photographie en direction de la rue Saint Christophe. L’appareil est pointé sur le coin de la maison qui fait angle avec la rue des Trois Canettes. Au fond, sur la rue Saint Christophe, nous voyons le bâtiment de l’administration générale de l’Assistance publique (ancien Hospice aux enfants trouvés, construit en 1748 et agrandi en 1782).

Cette partie de la rue de la Licorne va disparaître en novembre-décembre 1865 pour la construction du nouvel Hôtel-Dieu. L’ancien Hospice aux enfants trouvés est démoli en mai 1874.

Plan rue de la Licorne

Position de Marville. [1600 x 1000 px.]

LICORNE (RUE DE LA). Commence à la rue des Marmousets, no 23 ; finit à la rue Saint-Christophe, nos 12 et 14. Le dernier impair est 19 ; le dernier pair, 18. Sa longueur est de 98 m. — 9e arrondissement, quartier de la Cité.

On l’appelait, en 1269, rue près le chevet de la Madeleine, parce qu’elle passait derrière l’église de ce nom1. En 1300 et même avant cette époque, elle était désignée sous le nom de rue As Oubloyers, en raison des pâtissiers ou faiseurs d’oublies2 qui y demeuraient alors. Elle prit, en 1397, le nom qu’elle porte encore aujourd’hui, d’une ruelle qui y aboutissait, et dans laquelle pendait une enseigne de la Licorne. — Une décision ministérielle du 13 ventôse an VII, signée François de Neufchâteau, a fixé la largeur de cette voie publique à 6 m. Les propriétés de 1 à 9, 4 et 6 sont alignées.

[Félix et Louis Lazare. Dictionnaire administratif et historique des rues et monuments de Paris. Paris, Bureau de la Revue Municipale, 1855.]

(1) Ce qui restait de l’église de la Madeleine est démoli en 1843 pour le percement de la rue de Constantine.

(2) Synonyme d’hostie.

RUE DE LA LICORNE. Elle aboutit d’une extrémité rue Saint-Christophe, et, de l’autre, rue des Marmousets.

Elle a été énoncée en 1269 : Vicus juxta Capicium monasterii beatæ Mariæ Magdalenæ, et dès 1273, vicus nebulariorum; en français : « rue des Oubloiers » (1278), « aux Oublaiers » (1292), « des Obloyers, Obliers, Obléeurs, Oblayeurs et Oublieurs », à cause des marchands d’oublies qui y habitaient, ainsi que dans les environs. Dans la seconde moitié du quatorzième siècle, le nom de la rue de la Licorne, emprunté à l’enseigne d’une maison, a commencé à prévaloir ; nous lisons : « rue des Obliers maintenant de la Licorne » dans un titre de 1395. Toutefois cette dernière désignation n’était point encore exclusivement employée dans le courant du seizième siècle.

Jaillot, après avoir, avec raison, nié que la rue de la Licorne eût jamais été appelée rue de la Madeleine ou du Marché Palu, cite un censier de Saint-Éloy, aujourd’hui perdu, et datant de 1398, où se trouvait la rubrique de « rue des Marmousets que l’on souloit dire aux Oubliers » ; il en conclut que la rue des Oubliers comprenait cette partie de la rue des Marmousets qui donnait dans la rue de la Juiverie. Nous ne voyons là qu’une de ces anomalies, fréquentes dans les vieux titres, dont il faut s’abstenir de tirer des conséquences : la rue des Oubliers n’a jamais pu être considérée habituellement comme se terminant ailleurs que dans la rue des Marmousets, où elle tombe à angle droit, et qui était plus importante.

[Adolphe Berty. Les trois îlots de la Cité compris entre les rues de la Licorne, aux Fèves, de la Lanterne, du Haut-Moulin et de Glatigny : fragment d’une histoire topographique et archéologique du vieux Paris. Paris, Didier et Compagnie. 1860.]

Datation de la prise de vue : vers septembre 1865.

No 185Rue de la Licorne, de la rue de Constantine. 1865.
State Library of VictoriaMusée CarnavaletBHVP (négatif)
CARPH000901NV-004-C-0075
27.5 x 33.528.6 x 38
1865-18681865-1866

Position estimée