Rue Taitbout, c. 1866

Marville : rue Taitbout

Rue Taitbout, de la rue du Helder. Paris IXe. Vers 1866.

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Marville se trouve rue Taitbout. À droite, c’est le débouché de la rue du Helder. Tout au fond, nous voyons l’immeuble au coin de la rue Grammont et du boulevard des Italiens.

La rue Taitbout va être atteinte en 1868 par le prolongement du boulevard Haussmann. Le percement du boulevard entre les rues de la Chaussée d’Antin et Taitbout (décret du 22 février 1868) est réalisé à partir de septembre 1868 et achevé vers janvier 1869.

Le boulevard Haussman s’arrêtera à la rue Taitbout jusqu’en 1925, date de reprise des travaux de prolongement jusqu’à la rue Drouot.

Boulevard Haussmann, vu d’un dirigeable

Ci-dessus, une photographie prise en 1913 par André Schelcher à bord du dirigeable Commandant-Coutelle, publiée dans L’Illustration no 3674 du 26 juillet 1913. Nous y voyons le boulevard Haussman qui s’arrête sur la rue Taitbout (à gauche, la rue La Fayette, à droite, le boulevard des Italiens).

Plan rue Taitbout

TAITBOUT (RUE). Commence au boulevard des Italiens, nos 22 et 24 ; finit à la rue d’Aumale, nos 19 et 21. Le dernier impair est 79 ; le dernier pair, 76. Sa longueur est de 763 m. — 2e arrondissement, quartier de la Chaussée-d’Antin.

Première partie comprise entre le boulevard et la rue de Provence. — « Louis… Par arrêt cejourd’hui rendu en notre Conseil d’État, nous y étant, sur la requête de notre cher et bien aimé Jacques-Louis-Guillaume Bouret de Vezelay, trésorier général de l’artillerie et du génie, etc., ordonnons ce qui suit : Article 1er. Il sera ouvert aux frais du sieur Bouret de Vezelay, une rue de 30 pieds de largeur, dans le terrain par lui acquis, à titre d’emphytéose, des religieux Mathurins, au quartier du Faubourg-Montmartre, laquelle aboutira d’un bout sur le rempart de la ville, en face de la rue de Grammont, à travers un terrain dont ledit sieur Bouret de Vezelay est propriétaire, et par l’autre bout dans la rue de Provence, formant un coude dans le milieu ou environ de sa longueur, et au surplus alignée droite et les deux côtés parallèles. — Art. 2e. Voulons que ladite rue soit nommée rue Taitbout. — Donné à Compiègne le 13e jour d’août 1773, et de notre règne le 58e. Signé Louis. » L’exécution de ces lettres patentes rencontra une assez vive résistance de la part des trésoriers de France, en ce qui concernait le coude à former au milieu de la nouvelle rue. Ces lettres furent néanmoins registrées au Parlement le 25 février 1775, et la rue Taitbout fut tracée et ouverte le 4 octobre de la même année, conformément aux dispositions arrêtées par le Roi. Mais les trésoriers de France obligèrent M. Bouret de Vezelay à former une autre branche de rue qui, partant du coude de la rue Taitbout, devait aboutir au rempart. M. Bouret de Vezelay se soumit à cette condition, mais n’étant point propriétaire de tous les terrains que devait traverser le percement, il ne put établir qu’une impasse qui prit le nom d’impasse Taitbout, et qui, plus tard, au moyen de son prolongement jusqu’au boulevard des Italiens, est devenue la rue du Helder (voyez cet article). — Une décision ministérielle du 10 prairial an XII, signée Chaptal, et une ordonnance royale du 16 avril 1831, ont maintenu la largeur primitive de la rue Taitbout. — M. Taitbout était greffier du bureau de la Ville en 1775.

Deuxième partie, comprise entre les rues de Provence et de la Victoire. — « Louis, … Nous avons ordonné et ordonnons ce qui suit : Il sera ouvert aux frais du sieur de la Boulaye, et sur le terrain qui lui appartient au faubourg Montmartre, entre les rues de Provence et Chantereine, une nouvelle rue nommée rue du Houssay, laquelle aura 30 pieds de largeur, et sera dirigée pour avoir son ouverture sur la d. rue de Provence, en face de la rue Taitbout, et son débouché sur la d. rue Chantereine, à 30 pieds ou environ du côté du couchant de la rue des Trois-Frères, etc.… Donné à Versailles le 17e jour de février, l’an de grâce 1781 et de notre règne le 7e. Signé Louis. » — Ces lettres patentes, registrées au Parlement le 27 mars suivant, reçurent leur exécution au mois de mai de la même année. — Une ordonnance royale du 16 avril 1831 a maintenu la largeur primitive de cette rue, qui dut son nom à l’un des membres de la famille Lepeletier du Houssay. En vertu d’une décision ministérielle du 25 août 1853, la rue du Houssay a été réunie à la rue Taitbout.

Troisième partie, comprise entre la rue de la Victoire et la rue Saint-Lazare. — Des lettres patentes du 25 octobre 1777 autorisèrent M. Jean-Louis Magny de Maisonneuve, avocat au Parlement, à ouvrir sur ses terrains une rue de 30 pieds de largeur entre les rues Chantereine (de la Victoire) et Saint-Lazare. Ces lettres patentes, qui donnaient à ce percement le nom de rue des Trois-Frères, furent registrées au Parlement le 14 avril 1778, et l’alignement fut tracé le 3 septembre suivant. En 1781, cette rue n’était pas encore bordée de constructions. À cette époque, le sieur Duée de la Boulaye, propriétaire de terrains situés vis-à-vis du nouveau percement, conçut le projet de prolonger la rue des Trois-Frères jusqu’à celle de Provence ; mais, pour arriver à l’exécution de ce projet, il demanda que la direction de la rue des Trois-Frères fût légèrement modifiée. Des lettres patentes du 17 février 1781 autorisèrent le sieur de La Boulaye à ouvrir une rue sous la dénomination de rue du Houssay, et prescrivirent en ces termes le changement de direction de la rue des Trois-Frères : « Article 2. Dérogeant à ce qui est contenu en nos lettres patentes du 25 octobre 1777, nous ordonnons que le débouché delà rue des Trois-Frères sur la rue Saint-Lazare demeurera dans le même état que celui qui a été fixé, et celui sur la rue Chantereine soit reporté de 30 pieds ou environ du côté du couchant, pour arriver en face de la nouvelle rue du Houssay. Annulions les procès-verbaux, opérations, et plans qui ont été faits ; en conséquence, il sera procédé de nouveau à l’ouverture de la d. rue, sous la même autorisation et en conformité de ce qui est prescrit au présent article et au plan attaché sous le contre-scel de notre chancellerie, etc. » — Conformément à ces nouvelles lettres patentes, la rue des Trois-Frères fut définitivement ouverte et construite. Une ordonnance royale du 16 avril 1831 a maintenu la largeur de 30 pieds. Conformément à la décision ministérielle précitée du 25 août 1853, la rue des Trois-Frères a été réunie à la rue Taitbout.

Quatrième partie comprise entre la rue Saint-Lazare et celle d’Aumale. — Conformément à l’ordonnance royale du 14 septembre 1846, autorisant l’ouverture de la rue d’Aumale, M. de Pazzis, l’un des concessionnaires, était tenu de ménager sur sa propriété l’emplacement nécessaire au prolongement de la rue des Trois-Frères (aujourd’hui rue Taitbout). Cette partie réservée forma impasse dans une longueur de 49 m. 50 c. sur 12 m. de largeur. Un décret impérial du 10 avril 1854 déclara d’utilité publique l’exécution du prolongement de cette impasse jusqu’à la rue Saint-Lazare et accepta la proposition faite par M. Fouquer, de céder gratuitement sur sa propriété le terrain nécessaire au passage de la nouvelle voie. Par suite, la Ville n’eut à exproprier qu’un seul immeuble (la cour d’Orléans). Cette expropriation a eu lieu en 1855, mais une partie des constructions a été laissée en saillie de 2 m. environ sur l’alignement.

[Félix et Louis Lazare. Dictionnaire administratif et historique des rues et monuments de Paris. Paris, Bureau de la Revue Municipale, 1855.]

Datation de la prise de vue : vers 1866.

No 143Rue Taitbout, de la rue du Helder. 1866.
State Library of VictoriaMusée CarnavaletBHVP (négatif)
CARPH000414NV-004-C-0589
27.5 x 30.129 x 38
1865-1868avant 1869

Position estimée