Impasse de l’Étoile, c. 1866
Impasse de l’Étoile, de la rue Thévenot. Paris IIe. Circa 1866.
- Date : circa 1866
- Auteur : Charles Marville (1813-1879)
- Format : tirage 2014 d’après négatif restauré numériquement, 26.9 x 33.6 cm
- Collection : GDC
Version haute définition : 2600 x 3239 pixels.
Marville se trouve devant le no 25, rue Thévenot (aujourd’hui le no 85 bis, rue Réaumur). L’impasse de l’Étoile et tous les pairs de la rue Thévenot vont disparaître en 1895-1896 lors du prolongement, de la rue Saint Denis à la rue Notre Dame des Victoires, de la rue Réaumur.
Le passage couvert que l’on voit au fond (enseigne à la clef) conduisait à la cour Lanoy. Un autre passage, non visible sur la photographie, faisait communiquer l’impasse de l’Étoile et la cour des Miracles, fameuse cour dont l’emplacement est aujourd’hui occupé par l’immeuble du 98-100, rue Réaumur (qui date de 1930).
Ci-dessus, le plan parcellaire municipal établi vers 1894-1895 et publié en janvier 1898 [3000 x 2168 px]. Il montre les propriétés expropriées rue Thévenot pour le percement de la rue Réaumur (1895-1896).
ÉTOILE (IMPASSE DE L’). Située dans la rue Thévenot, entre les nos 26 et 28. Le dernier impair est 7 ; le seul pair, 2. Sa longueur est de 77 m. — 5e arrondissement, quartier de Bonne-Nouvelle.
C’était en 1372 le cul-de-sac des Cordiers, de la Corderie. La rue Thévenot fut ouverte en 1676 sur une partie de cette impasse. La portion qui resta prit le nom de l’Étoile qu’elle doit à une enseigne. — Arrêt du Conseil. « Le Roy ayant esté informé que le cul-de-sac de l’Étoile, au quartier Montorgueil près la Ville-Neuve, servoit de retraite presque toutes les nuits à toutes sortes de gens de mauvaise vie, et qu’il s’y commettoit quantité de désordres au préjudice de la sûreté publique et des bourgeois qui y ont leurs entrées et issues, et qu’il seroit très facile d’y remédier en l’élargissant pour y mettre une porte de fer à son entrée, dont les propriétaires qui y ont des maisons auroient chacun une clef ; à quoy voulant remédier ; le Roy étant en son conseil, de l’avis du duc d’Orléans, régent, a ordonné et ordonne que par les Prévôt des marchands et échevins, il sera donné avis à sa majesté de la commodité ou incommodité de l’élargissement et de la fermeture par une porte de fer du dit cul-de-sac de l’Étoile, proposez par les habitants du quartier Montorgueil ; pour le d. avis être veu et rapporté à sa majesté et être par elle ordonné ce qu’il appartiendra. Fait au Conseil d’État, sa majesté y estant, tenu à Versailles le 11e jour de may 1716. Signé Louis. » (Bureau de la Ville, registre H, no 1846.) Cette impasse n’a jamais été alignée. Sa largeur actuelle est de 4 m. environ.
MIRACLES (COUR DES). Située entre l’impasse de l’Étoile, les rues de Damiette et des Forges. — 5e arrondissement, quartier de Bonne-Nouvelle.
Celle cour existait déjà au treizième siècle. Son nom était commun à tous les endroits qui servaient de retraites aux mendiants et aux vagabonds qui encombraient les rues avant l’établissement des hôpitaux. Les gueux et gens sans aveu contrefaisaient les malades et les estropiés, pour attirer la commisération publique. Rentrés dans leurs repaires, ils opéraient le miracle d’une guérison parfaite. — Il n’existe pas d’alignement pour cette cour, qui n’est pas reconnue voie publique.
Dans celle cour demeurait, en 1793, Hébert, rédacteur du journal le Père Duchesne. Après le 10 août, il fut nommé membre de la Commune de Paris, puis substitut du procureur syndic de cette sanglante administration municipale. Sa conduite odieuse lors du procès de Marie-Antoinette révolta contre cet homme les ennemis les plus acharnés de cette reine infortunée. Dénoncé par Saint-Just à la Convention comme l’un des chefs d’une faction qui menaçait la tranquillité de l’État, Hébert fut mis en accusation et condamné à mort avec Ronsin, Vincent, Anarcharsis Clootz et autres. Le 4 germinal an II, ils furent tous guillotinés. Le folliculaire qui avait outragé la Reine et insulté la femme, perdit plusieurs fois connaissance pendant le trajet de la prison à l’échafaud. Hébert mourut lâchement.
[Félix et Louis Lazare. Dictionnaire administratif et historique des rues et monuments de Paris. Paris, Bureau de la Revue Municipale, 1855.]
Le 24 août 1864, au palais de Saint-Cloud, l’empereur Napoléon III signe le décret déclarant d’utilité publique le prolongement de la rue Réaumur, avec une largeur de 20 mètres, depuis la rue Saint Denis jusqu’au débouché de la rue de la Paix sur le boulevard des Capucines.
La section de la rue Réaumur prolongée entre la Bourse et l’Opéra est réalisée en 1868-1869 et prend le nom de rue du Dix Décembre, puis de rue du Quatre Septembre en 1870. La chute de l’Empire suspend le projet de percement de la section de la rue Réaumur entre les rues Saint Denis et Notre Dame des Victoires.
Le 9 avril 1885, un décret du président Jules Grévy modifiant l’alignement prévu par le décret de 1864 est publié. Il s’agit, par souci d’économie, de conserver les impairs de la rue Thévenot entre les rues Saint Denis et des Petits Carreaux. Cette décision évite l’expropriation d’au moins une quinzaine d’immeubles, au prix d’un décroché dans l’alignement.
Le 4 juin 1894, sont déclarées cessibles immédiatement les propriétés nécessaires à l’ouverture de la rue Réaumur entre les rues Saint Denis et d’Aboukir. Le 14 décembre 1894, sont déclarées cessibles immédiatement les propriétés entre les rues d’Aboukir et de Cléry. Le premier immeuble à tomber sous les pioches des démolisseurs est le no 16 de la rue Thévenot, à la mi-janvier 1895. Le 3 mai 1895, sont déclarées cessibles immédiatement les propriétés entre les rues de Cléry et Notre Dame des Victoires. Le principal des démolitions est effectué en 1896. Le dimanche 7 février 1897, Félix Faure préside à l’ouverture officielle de la nouvelle percée parisienne.
Datation de la prise de vue : vers 1866.
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No 122 | Impasse de l’Étoile, de la rue Thévenot. Vers 1866. | ||
State Library of Victoria | Musée Carnavalet | BHVP (négatif) | |
— | CARPH000440 | NV-004-C-0239 | |
— | 27.9 x 30.5 | 29.7 x 38.1 | |
— | 1865-1868 | 1866-1867 |
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Auteur(s) de la notice : Laurent Gloaguen.
Publié initialement le dimanche 30 novembre 2014.
Dernière mise à jour le lundi 15 juin 2015.
Article classé dans : Charles Marville > Vues du Vieux Paris.
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