Rue des Colonnes, 1866

Marville : rue des Colonnes

Rue des Colonnes, de la rue Feydeau. Paris IIe. Août 1866.

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Marville se trouve rue Feydeau. Un peu plus loin, nous voyons le croisement avec la rue de la Bourse. Au fond, c’est le no 5 de la rue des Filles Saint Thomas.

Le passage des Colonnes a été créé en 1794-1795 par des investisseurs privés sur les terrains de l’hôtel de Chaspon de Verneuil, achetés en 1792 au Domaine national. Les plans originaux de 1793 sont attribués à l’architecte Nicolas Vestier (1765-1816) et prévoient des arcades en plein cintre supportées par trente-six colonnes de style dorique ornées de palmettes.

Les propriétaires pétitionnèrent pour être autorisés à faire du passage privé une rue publique, et ainsi pouvoir supprimer les grilles aux entrées qui devaient être fermées de 23 heures à 5 heures, ce qui leur fut accordé le 26 vendémiaire an VI (le 17 octobre 1797) après un premier échec le 26 floréal an V (le 15 mai 1797).

La rue des Colonnes va être coupée sur 16 m de long en 1830-1833 par le percement de la rue de la Bourse, mais on prend soin de refaire les immeubles d’angle dans le style de 1793.

La rue va ensuite être amputée en 1868 de 23 m à son débouché sur la rue des Filles Saint Thomas, à la suite de prolongement de la rue Réaumur (prolongement baptisé rue du Dix Décembre en 1869, aujourd’hui rue du Quatre Septembre). Les immeubles d’angle sur la rue du Quatre Septembre sont construits dans le style haussmannien, mais on préserve heureusement la continuité des galeries.

(Candélabres à lanterne carrée, ancien modèle, dessinés par Victor Baltard.)

Plan rue des Colonnes

COLONNES (RUE DES). Commence à la rue des Filles-Saint-Thomas, nos 6 et 8 ; finit à la rue Feydeau, nos 23 et 25. Le dernier impair est 11 ; le dernier pair, 8. Sa longueur est de 94 m. — 2e arrondissement, quartier Feydeau.

« Séance du 26 vendémiaire an VI. L’administration centrale du département de la Seine, lecture faite de l’arrêté pris par l’administration le 26 floréal dernier, portant qu’il n’y a lieu à délibérer sur la pétition du citoyen Baudecourt, tendant à faire comprendre au nombre des rues de Paris le passage dit des Colonnes, près le théâtre Feydeau, et qui oblige ce propriétaire à faire poser des grilles à chaque extrémité de cette communication, sur le fondement qu’elle n’a que 24 pieds de largeur, et que, suivant la déclaration du 10 avril 1783 (vieux style), il ne peut être ouvert aucune rue nouvelle dans Paris à moins de 30 pieds ; lecture également faite de la nouvelle pétition du citoyen Baudecourt, contenant que le passage dont est question a 42 pieds y compris les galeries couvertes, lesquelles sont infiniment utiles pour le débouché du théâtre Feydeau, à cause de l’abri qu’elles procurent au public pour le garantir des voitures, et des facilités qu’elles offrent à ceux qui s’en servent, les colonnes n’empêchant point la libre communication des galeries couvertes avec le passage des voitures ; considérant 1o que la déclaration du 10 août 1783 (vieux style) n’a pas prévu le cas où il serait établi des galeries en forme de trottoir, et que la largeur déterminée par cette loi pour l’ouverture des rues nouvelles n’est que de 30 pieds, tandis que celle dont il s’agit en a 42 y compris ces galeries ; 2o que l’on doit les considérer comme partie intégrante de la rue, au moyen de ce qu’elles donnent au public la faculté de circuler, à l’abri des voitures et du mauvais temps ; 3o que le théâtre Feydeau est très-fréquenté, et que, sous ce rapport, l’administration doit surveiller les accès de ce théâtre et favoriser tout ce qui tend a lui procurer des débouchés sûrs et commodes ; le commissaire du Directoire exécutif entendu, arrête ce qui suit : — Article 1er. La communication ouverte entre la rue des Filles-Thomas et celle Feydeau est comprise au nombre des rues de Paris, aux conditions ci-après. — Art. 2. Les galeries qui la bordent feront dorénavant partie intégrante de la rue, au moyen de quoi les règlements de voirie seront applicables à ces galeries, de même qu’aux autres murs de face sur rue. — Art. 3. Il sera établi et entretenu sous ces galeries, aux frais des propriétaires des maisons ou bâtiments qui bordent cette communication, suivant les offres du citoyen Baudecourt, par l’entrepreneur de l’illumination de Paris, un nombre suffisant de réverbères pour les éclairer convenablement pendant la nuit… — Art. 4. Les frais de premier établissement pour le pavé et l’illumination de la rue seront également à la charge desdits propriétaires, et la réception en sera faite à la manière accoutumée. — Art. 5. Cette rue portera le nom de rue des Colonnes, etc. » (Registre 16e, page 79.) — Une ordonnance royale du 4 mai 1826 a maintenu les dimensions actuelles de cette voie publique.

[Félix et Louis Lazare. Dictionnaire administratif et historique des rues et monuments de Paris. Paris, Bureau de la Revue Municipale, 1855.]

Le percement d’une nouvelle voie, appelée rue Réaumur prolongée, entre les places de la Bourse et de l’Opéra, est décrété par l’Empereur le 24 août 1864. Le plan parcellaire des propriétés à exproprier pour le “prolongement de la rue de Réaumur, de la place de la Bourse jusqu’au débouché de la rue de la Paix”, est publié par le préfet Haussmann le 12 août 1867. La section entre la place de l’Opéra et la rue de Grammont est percée d’avril à juin 1868 et est ouverte à la circulation en août 1868. La section suivante, jusqu’au théâtre du Vaudeville, est percée de novembre 1868 à janvier 1869. Les travaux sont achevés fin 1869.

Affiche “Plateau de Gravelle — Seconde ascension — Blondel”. L’acrobate fildefériste Charles Blondin, “héros du Niagara”, s’est produit au plateau de Gravelle (bois de Vincennes) les dimanches 8 et 15 juillet 1866.

Nombreuses affiches de spectacles datées de juillet et début août, dont une affiche “Concert des Champs-Élysées — Ce soir jeudi 2 août”.

Datation de la prise de vue : début août 1866, peut-être le jeudi 2 août 1866.

No 114Rue des Colonnes, de la rue Feydeau. Août 1866.
State Library of VictoriaMusée CarnavaletBHVP (négatif)
CARPH000450NV-004-C-0486
36.2 x 24.338 x 29
1865-18681866

Position estimée

Situation du Théâtre Feydeau, vers 1825

[Le cadastre de Paris par îlots, dit Atlas Vasserot (1810-1836). Îlots Feydeau nos 1 et 2 (par assemblage numérique). Situation du théâtre Feydeau. 3659 x 2328 px.]