Rue de Richelieu, c. 1866

Marville : rue de Richelieu

Rue de Richelieu, de la rue Feydeau. Paris IIe. Circa 1866.

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Marville se trouve rue de Richelieu. À gauche, nous voyons successivement les rues Feydeau, de la Bourse et des Filles Saint Thomas. À droite, ce sont les rues Ménard et Neuve Saint Augustin. Au fond, nous discernons un guichet du pavillon de Rohan sur la rue de Rivoli.

La rue de Richelieu va être coupée en 1868-1869 par le prolongement de la rue Réaumur (prolongement baptisé rue du Dix Décembre en 1869, aujourd’hui rue du Quatre Septembre).

Le magasin Compagnie des Indes (Geffrier, Delisle frères et Cie), au 80 de la rue de Richelieu, vend des cachemires et des dentelles. Le magasin Au Persan (Bidois, Dardouillet et Cie), au no 78, vend les mêmes produits. Marville se trouve devant les nos 82-84, où il y a également un grand magasin de cachemires et dentelles, la maison Rosset et Normand. Si vous cherchiez un châle de qualité en 1866, c’était probablement le coin où aller.

À droite, au 83, rue de Richelieu, nous voyons l’atelier de “Photographie du monde artistique” de Georges Numa. Le photographe s’installera plus tard au 33 rue du Faubourg-Montmartre.

Georges Numa, né vers 1830, était le fils de Numa-Polydore Hæring (alias Marc Beschefer) dit Numa (1802-1869), un acteur pince-sans-rire qui s’est beaucoup produit au théâtre du Gymnase. Dans le sillage de son père, Georges débute comme comédien au Gymnase en septembre 1852, mais abandonne rapidement le théâtre pour se consacrer à la photographie. Ayant gardé de nombreux liens avec le monde du théâtre, auteur de quelques pièces, il dirigera le théâtre des Folies-Marigny en 1872. La Bibliothèque nationale détient un album de portraits réalisés par Georges Numa dans les années 1860-1865.

Plan rue de Richelieu

RICHELIEU (RUE DE). Commence à la rue Saint-Honoré, no 218 ; finit aux boulevards des Italiens, no 1, et Montmartre, no 21. Le dernier impair est 103 ; le dernier pair, 112. Sa longueur est de 1,004 m. — 2e arrondissement : les nos de 1 à 53 et de 2 à 56 sont du quartier du Palais-Royal ; les autres numéros dépendent du quartier Feydeau.

La partie de cette voie publique, située entre les rues Saint-Honoré et Feydeau, fut bâtie, en 1629, sur l’emplacement du mur d’enceinte construit sous Charles V. On lui donna d’abord le nom de rue Royale, puis celui de Richelieu, parce que le cardinal l’avait fait ouvrir pour servir de communication à son palais. À côté de la rue Feydeau s’élevait la porte Sainte-Anne qui fut démolie en 1701. Le Roi ordonna, par son arrêt du Conseil du 18 octobre 1704, que la rue de Richelieu serait prolongée jusqu’au rempart. Cette voie publique reçut, le 30 octobre 1793, le nom de rue de la Loi. — Une décision ministérielle du 18 pluviôse an X, signée Chaptal, fixa la largeur de cette voie publique à 10 m. Vers 1806, on lui rendit le nom de Richelieu. Une ordonnance royale du 8 mars 1839 a porté la moindre largeur de cette rue à 12 m. En vertu des décrets impériaux des 15 novembre 1853 et 3 mai 1854, les maisons nos 1 et 3 ont été expropriées et démolies en 1854 ; celles de 5 à 13 et partie du no 2 subiront le même sort. Conformément au dernier décret, la largeur de la rue de Richelieu sera portée à 17 m. entre la rue Saint-Honoré et celle de Montpensier.

Les propriétés nos 27, 29, 37, 41, 79 ; de 2 à 8 inclus et de 58 à la fin sont alignées ; celles de 10 à 56 n’auront à subir qu’un redressement de 20 à 30 c.

[…] À l’angle de la rue de Richelieu et de celle Feydeau, à côté de la porte de Richelieu, dans une maison qui porte le n° 80, demeurait le poète Regnard. […] Regnard avait acheté vers 1683 une charge de trésorier de France au bureau des finances. Il avait aussi l’intendance des chasses de Dourdan. Regnard, dans sa maison de Paris citée pour sa table et sa cave, comptait parmi ses hôtes, outre l’élite des littérateurs, le prince de Conti et le grand Condé.

[Félix et Louis Lazare. Dictionnaire administratif et historique des rues et monuments de Paris. Paris, Bureau de la Revue Municipale, 1855.]

Le percement d’une nouvelle voie, appelée rue Réaumur prolongée, entre les places de la Bourse et de l’Opéra, est décrété par l’Empereur le 24 août 1864. Le plan parcellaire des propriétés à exproprier pour le “prolongement de la rue de Réaumur, de la place de la Bourse jusqu’au débouché de la rue de la Paix”, est publié par le préfet Haussmann le 12 août 1867. La section entre la place de l’Opéra et la rue de Grammont est percée d’avril à juin 1868 et est ouverte à la circulation en août 1868. La section suivante, jusqu’au théâtre du Vaudeville, est percée de novembre 1868 à janvier 1869. Les travaux sont achevés fin 1869.

Datation de la prise de vue : probablement pendant l’été 1866.

No 112Rue de Richelieu, de la rue Feydeau. Vers 1866.
State Library of VictoriaMusée CarnavaletBHVP (négatif)
CARPH000451NV-004-C-0062
27.3 x 31.529 x 38
1865-1868avant 1868

Position estimée