Rue de la Réale, c. 1866

Rue de la Réale, de la rue de Rambuteau. Paris I^er. Circa 1866.

Date : circa 1866
Auteur : Charles Marville (1813-1879)
Format : tirage 2014 d’après négatif restauré numériquement, 27.3 x 29.9 cm
Collection : GDC

Version haute définition : 2600 x 2847 pixels.

Par décret du 23 août 1858, il est prévu, entre autres opérations, de créer l’amorce d’une voie de 15 mètres de largeur qui remplacerait la rue de la Réale, en prolongement de la rue couverte du grand corps des Halles.

Sur ce plan, qui doit dater de 1858, nous voyons le tracé de la rue Réale qui correspond à ce que Marville va photographier en 1866, accompagné du tracé de la nouvelle voie projetée.

La rue avait été partiellement élargie en 1844-1845, lors de l’ouverture de la rue de Rambuteau, entre les rues Pirouette et la pointe Saint Eustache. Malheureusement, ce début de nouvel alignement ne correspond pas au plan des Halles centrales, définitivement fixé en 1853. Ainsi, tous les immeubles du premier plan, datant des années 1840, vont être démolis vers la fin 1866.

La rue de Turbigo est percée en 1866. Les travaux d’élargissement de la rue la Réale, voie pourtant courte, ne seront pas amenés à leur terme dans les années 1860. Le 124 de la rue de Rambuteau, partiellement sur le nouveau tracé, n’est pas démoli pour une raison que j’ignore. Cet immeuble commercial abritait depuis 1846 le grand magasin de nouveautés Aux Fabriques de France.

Sur le parcellaire publié en 1898, nous voyons que le n^o 124, rue de Rambuteau, fait toujours obstruction à l’élargissement de la rue de la Réale. Collée à sa droite, la petite parcelle triangulaire hachurée appartient à la ville qui y loue de très modestes boutiques (n^os 1 à 1 ter). C’est un reliquat d’une parcelle expropriée.

Du côté des pairs, nous voyons les tracés de maisons qui sont toujours sur l’alignement médiéval. Ces constructions étaient les dernières survivantes de celles qui figurent sur la photographie de Marville. De nouveaux immeubles (hachurés, n^os 4, 6, 8) sont construits à leur place entre 1895 et 1900.

En 1900, la rue de la Réale est totalement alignée sur son côté pairs, mais le 124 de la rue de Rambuteau fait encore obstacle de l’autre côté. Et la situation va rester ainsi figée jusqu’aux années 1970.

Incluse dans le périmètre de la Zone d’Aménagement Concerté (ZAC) des Halles en mars 1971, la voie est déclassée en 1973 [date à vérifier]. Ses immeubles sont démolis par Société d’Économie Mixte d’Aménagement des Halles (SEMAH) à l’automne 1974. On doit construire à son nord, le long de la rue de Turbigo, la centrale de climatisation du Forum des Halles (1977). Le côté rue de Rambuteau est bâti en 1982.

RÉALE (RUE DE LA). Commence à la rue de Rambuteau, n^os 116 et 118 ; finit à la rue de la Grande-Truanderie, n^os 47 et 49. Le dernier impair est 7 ; le dernier pair, 8. Sa longueur est de 61 m. —5^e arrondissement, quartier Montorgueil.

Elle était comprise, en 1175, dans le petit fief de Thérouenne. Adam, archidiacre de Paris, puis évêque de Thérouenne, céda, en 1181, à Philippe-Auguste, une partie de ce territoire pour faciliter la construction des halles. Le terrain que s’était réservé l’évêque, et dont cette rue faisait partie, se couvrit promptement d’habitations. Ce n’est pourtant qu’à partir de l’année 1210 qu’on peut fixer l’entière construction de cette rue, qui prit plus tard le nom de Jehan Bigues, échevin de la ville de Paris en 1280. Guillot, vers 1300, la nomme par altération la petite ruélète Jehan Bingne. On écrivait au quinzième siècle Jean Vingne, Vuigne et des Vignes. Vers 1620, elle est indiquée sous les noms de la Réale ou Jean-Gilles, qu’elle tenait sans doute de deux propriétaires qui l’avaient successivement habitée. — Une décision ministérielle du 19 novembre 1817 fixa la largeur de cette voie publique à 7 m. Cette largeur devra être portée à 10 m., en vertu d’une ordonnance royale du 19 juillet 1840. En 1845 la rue de la Réale a été considérablement élargie, et les propriétés n^os 7 et 8 sont seules soumises à retranchement.

[Félix et Louis Lazare. Dictionnaire administratif et historique des rues et monuments de Paris. Paris, Bureau de la Revue Municipale, 1855.]

Permis de construire du 8, rue de la Réale et 45, rue de la Grande Truanderie, 14 décembre 1894.

Permis de construire du 6, rue de la Réale, 6 mai 1895.

Permis de construire du 4, rue de la Réale, construction 1 étage, 29 novembre 1899. Puis construction de bureaux, 6 étages, 7 mars 1924.

Datation : probablement début 1866.

—

N^o 84	Rue de la Réale, de la rue de Rambuteau. Vers 1866.
	State Library of Victoria	Musée Carnavalet	BHVP (négatif)
	—	CARPH000529	NV-004-C-0580
	—	26.5 x 28.2	29.8 x 38
	—	1865-1868	1863-1867