Rue Sauval, c. 1868

Marville : rue Sauval, de la rue Saint Honoré

Rue Sauval, de la rue Saint Honoré. Paris Ier. Circa 1868.

Version haute définition : 3000 x 3417 pixels.

La rue Sauval, anciennement des Vieilles Étuves (renommée par décret du 2 octobre 1865), vue de la rue Saint Honoré. Au fond, le croisement avec la rue des Deux Écus qui va disparaître en 1906 lors de l’achèvement de la rue Berger (cf. Recueil des actes administratifs de la Préfecture du département de la Seine, 1906, no 1, 2e section), puis la courte rue Devarenne qui prend le nom de Sauval par décret du 2 octobre 1865 (supprimée en 1934 lors de l’agrandissement des Halles). Tout au fond, la Halle au blé.

Marville a photographié l’autre extrémité de la rue Sauval.

Plan rue Sauval

ÉTUVES-SAINT-HONORÉ (RUE DES VIEILLES-). Commence à la rue Saint-Honoré, nos 96 et 98 ; finit à la rue des Deux-Écus, nos 19 et 21. Le dernier impair est 11 ; le dernier pair, 16. Sa longueur est de 79 m. — 4e arrondissement, quartier de la Banque.

Cette rue, construite au milieu du treizième siècle, doit son nom à des étuves ou bains établis en cet endroit. En 1350, on l’appelait rue des Vieilles-Estuves. Cette voie publique aboutissait anciennement à la rue d’Orléans (nommée de Nesle). La partie de la rue des Vieilles-Étuves comprise entre la rue d’Orléans et celle des Deux-Écus fut supprimée vers 1577 pour agrandir l’hôtel de Catherine de Médicis. — Une décision ministérielle du 3 germinal an X, signée Chaptal, fixa la largeur de la rue des Vieilles-Étuves à 8 m. En vertu d’un décret du Président de la République, L. N. Bonaparte, du 16 juillet 1849, cette largeur devra être portée à 10 m. Les maisons nos 1 et 3 sont alignées ; le surplus de ce côté n’est soumis qu’à un faible retranchement.

[…] Le droit de tenir des bains appartenait à la communauté des maîtres barbiers et perruquiers. On lisait sur leur enseigne : Céans, on fait le poil proprement et l’on tient bains et estuves.

Les bains n’étaient pas les établissements les mieux famés de la ville. Le livre des métiers d’Étienne Boileau contient, sous le titre Estuveurs LXXlll, les statuts suivants : « Que nuls ne crient, ne fassent crier leurs estuves jusques à temps qu’il soit jour… Que nuls ne soustiengent en leurs mésons bordiaus de jour ne de nuit mesians ne mesèles (lépreux et lépreuses) ne aultres gens diffamez de nuict. » Cependant, malgré ces règlements, les étuves n’en furent pas moins des lieux de débauche et de prostitution. Maillard, dans un sermon remarquable par une énergique crudité d’expressions, s’éleva contre ces désordres. Les bains se maintinrent jusqu’à la fin du dix-septième siècle. « Auparavant, dit Sauval, les estuves étaient si communes qu’on ne pouvait faire un pas sans en trouver. »

[Félix et Louis Lazare. Dictionnaire administratif et historique des rues et monuments de Paris. Paris, Bureau de la Revue Municipale, 1855.]

Datation : probablement printemps 1868.

No 43Rue Sauval, de la rue Saint Honoré. Vers 1868.
State Library of VictoriaMusée CarnavaletBHVP (négatif)
CARPH000514NV-004-C-0771
28 x 32.728.2 x 36.3
1865-1868vers 1875-1876

Position estimée

  • 1. Le 10 juillet 2014,
    Laurent

    Je laisse mon commentaire ici, ça aurait pu être sur n'importe quel article, mais ce blog est génial. Vraiment impressionnant, on sent qu'il y a du taf, le contenu est génial, je suis fan. Merci beaucoup !

  • 2. Le 10 juillet 2014,
    Vergue

    Merci. :-)

  • 3. Le 10 juillet 2014,
    Olivier

    Je fais le même commentaire que Laurent: Ce blog est formidable et si original. C'est un grand bonheur de découvrir chaque nouvelle parution.
    Merci

  • 4. Le 15 juillet 2014,
    Vitalis

    Je me joins aux précédents ; ayant entrepris de lire les Rougon-Macquard, j’ai le bonheur incroyable de retrouver en photo l’univers évoqué par Zola dans le Ventre de Paris, l’Assommoir ou la Curée - incroyable et fascinant !