Piliers des Halles, c. 1866
Piliers des Halles, nos 11 à 19, rue de la Tonnellerie. Paris Ier. Circa 1866.
- Date : circa 1866
- Auteur : Charles Marville (1813-1879)
- Format : 37 x 24.7 cm
- Collection : GDC
Version haute définition : 4497 x 3000 pixels.
Marville immortalise les derniers piliers des Halles, ceux de la rue de la Tonnellerie, dits les “Grands piliers”. Il vont disparaître lors du percement de la rue du Pont Neuf (1866), allant des quais de la Seine jusqu’à la pointe Saint Eustache (la section de la rue du Pont Neuf entre la rue Berger et la pointe Saint Eustache sera rebaptisée Baltard le 10 novembre 1877).
Les “piliers des Halles” étaient des boutiques sous arcades, à l’abri des intempéries, caractéristiques de l’architecture commerçante du quartier des Halles. Leur construction aurait remonté à la fin du XIIIe siècle pour les plus anciens piliers.
Les immeubles de la photographie sont les numéros 11 à 19 sur le plan Vasserot :
TONNELLERIE (RUE DE LA). Commence à la rue Saint-Honoré, nos 34 et 36 ; finit à l’endroit où se trouvait le passage des Prouvaires. Le dernier impair est 39 ; le dernier pair, 12. Sa longueur est de 121 m. — Les impairs sont du 3e arrondissement, quartier Saint-Eustache ; les pairs, 4e arrondissement, quartier des Marchés.
C’était au douzième siècle un chemin où l’on voyait ça et là de chétives habitations occupées par des Juifs. La rue était formée en 1202. Elle portait alors le nom de la Tonnellerie, en raison des marchands de futailles, de tonneaux, qui vinrent s’y établir. En 1547, c’était la rue des Toilières, des marchandes de toiles. Plusieurs titres du dix-septième siècle la désignent sous le nom de rue des Grands-Piliers-des-Halles. Sa dénomination primitive a prévalu. — « Le 13 brumaire an VIII, par les soins du citoyen Lenoir, conservateur du Musée Français, il a été placé, au-dessus de la troisième boutique à gauche, sous les piliers des halles, en entrant par la rue Saint-Honoré, un marbre blanc avec cette inscription : C’est dans cette maison qu’est né, en 1620, Jean-Baptiste Poquelin de Molière. » (Extrait du Moniteur du 8 pluviôse an VIII.)
Cette inscription a été replacée sur la maison no 3, reconstruite en 1830. Dans la même maison, et probablement dans la même chambre, est né, le 8 février 1655, le poète Regnard, le plus grand de nos auteurs comiques après Molière. — Une décision ministérielle du 25 messidor an X, signée Chaptal, fixa la largeur de cette voie publique à 10 m., dans la partie comprise entre la rue Saint-Honoré et la place de la Pointe-Saint-Eustache. La rue de la Tonnellerie s’étendait alors au delà de cette place, jusqu’à la rue Pirouette. Cette partie a été supprimée en 1844, et remplacée par la rue de Rambuteau. La partie comprise entre le passage des Prouvaires et la Pointe-Saint-Eustache a été supprimée en 1848, pour faciliter l’agrandissement des Halles Centrales. Un décret du Gouvernement provisoire, du 5 mai 1848, signé Ledru-Rollin, Ministre de l’Intérieur, fixa à 12 m. la moindre largeur de la rue de la Tonnellerie, entre les rues Saint-Honoré et du Contrat-Social. En vertu d’un décret du Président de la République, L. N. Bonaparte, du 10 mars 1852, cette largeur devait être portée à 18 m. par voie d’expropriation. En 1854, les maisons situées sur le coté droit, depuis la rue de la Petite-Friperie jusqu’au Marché à la Verdure, ont été expropriées et démolies. Un décret impérial du 21 juin 1854 fixe à 20 m. la largeur de la rue de la Tonnellerie, entre la rue Saint-Honoré et la rue qui longera les Halles au sud, et à 30 m. dans la partie traversant les Halles. Les propriétés riveraines seront expropriées et démolies, de sorte que bientôt il ne restera plus aucun vestige des constructions de cette ancienne voie publique.
[Félix et Louis Lazare. Dictionnaire administratif et historique des rues et monuments de Paris. Paris, Bureau de la Revue Municipale, 1855.]
Le plan parcellaire des propriétés à exproprier pour “exécuter l’achèvement de la rue des Halles entre la place Sainte-Opportune et la rue de la Tonnellerie, le prolongement de la rue Berger entre ladite rue de la Tonnellerie et celle des Prouvaires, la formation de l’emplacement du pavillon des Halles no 6, l’élargissement de la rue Tirechape et le prolongement de cette voie jusqu’au pont Neuf” est publié le 6 septembre 1865 (cf. Recueil des actes administratifs de la Préfecture du département de la Seine, 1865, no 9). Les matériaux à provenir de la démolition des numéros impairs 9 à 39 et des pairs 2 à 10 de la rue de la Tonnellerie ont été adjugés le 10 mars 1866 (cf. Recueil des actes administratifs de la Préfecture du département de la Seine, 1866, no 3).
Datation photographie : fin 1865 ou début 1866.
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No 35 | Piliers des Halles, rue de la Tonnellerie. Fin 1865 ou début 1866. | ||
State Library of Victoria | Musée Carnavalet | BHVP (négatif) | |
— | CARPH000525 | NV-004-C-0337 | |
— | 37 x 24.5 | 37 x 27.9 | |
— | 1865-1868 | vers 1865 |
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Deux affiches visibles sur la photo :
Affiche “Le Fils du supplicié. Grand roman inédit de Jules Boulabert publié par le journal Le Passe-Temps. 37, rue Serpente.”
- Date : circa 1865
- Auteur : Auguste Blin ; lithographie Simon jeune, Paris ; imprimerie Ch. Thomas, Metz
- Support : lithographie en noir collée sur papier jaune, 85 x 120 cm
- Collection : BNF
Version haute définition : 3000 x 4242 pixels.
Affiche “Photosculpture. Dix secondes de pose. Sculpture d’après nature obtenue mécaniquement. Statuettes, bustes, médaillons, camées. 42, avenue de Wagram”.
- Date : années 1860
- Auteur : lithographie Van Geleyn, Paris
- Support : lithographie en couleurs, 106 x 75 cm
- Collection : BNF
Version haute définition : 3000 x 2091 pixels.
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Voir également :
Auteur(s) de la notice : Laurent Gloaguen.
Publié initialement le dimanche 8 juin 2014.
Dernière mise à jour le dimanche 20 juillet 2014.
Article classé dans : Charles Marville > Vues du Vieux Paris.
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