Mayol et Gaby Morlay au Buffalo, 1912

Mayol et Gaby Morlay au Buffalo, 1912

Félix Mayol et Gaby de Morlay à la Fête des Caf’ Conc’ au vélodrome Buffalo, 26 août 1912.

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Fête des Caf’ Conc’, gala de charité pour les artistes lyriques dans l’indigence, au vélodrome Buffalo (Neuilly-sur-Seine).

« C’est la veine !… la veine ! » nous dit à notre arrivée M. Blon-Dhin, organisateur de la fête des Caf’ Conc’. En effet le temps passable dont nous fûmes gratifiés une partie de la journée d’hier avait attiré, au vélodrome Buffalo, la foule des grand jours. Dès deux heures, les diverses enceintes se garnissaient d’un nombreux public joyeux, heureux de contribuer au soulagement de ceux qui, comme la cigale, ayant longtemps chanté, se trouvent un jour sans engagement, voire sans pain.

C’est, donc au milieu des rires et des acclamations que se déroulèrent les diverses épreuves figurant au programme. Il y en avait de sérieuses, dont le championnat cycliste des Caf’ Conc’, gagné par M. Albins : il y en avait d’autres purement comiques, telles que la course des cent kilos, la course pédestre pour dames, la course à chameaux, irrésistiblement drôle et que gagna l’équipe formée par Mayol et Mlle Mabide [sic] Morlay .

Puis aussi l’amusante course à transformations, la course sur les mains, la course des tout-petits enlevée de haute lutte par le jeune Mercier, six ans ; le jeu de la marmite, etc., etc.

Tout coup, vers cinq heures et demie, alors qu’on allait donner le départ de la course de la Cloche de bois, un orage épouvantable s’abat sur le vélodrome. Les éclairs et le tonnerre font rage et, en quelques minutes, la piste est transformée en piscine.

Il y eut un sauve qui peut général ; en un clin d’oeil les tribunes étaient pleines il craquer, et ceci, quoique n’étant pas porté au programme, ne fut pas le numéro le moins comique de la journée. Cette fois, ce n’était plus la veine, surtout pour le public. Privé, par ce fait, d’une partie du spectacle, il n’en resta pas moins stoïque sous la pluie : il s’était amusé, il avait fait le bien, sa journée était donc remplie.

[Le Matin, 27 août 1912.]

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