Marchand de journaux, 1910

Eugène Atget : marchand de journaux

Marchand de journaux, rue de Sèvres. Paris VIIe. 18 octobre 1910.

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Square du Bon Marché (square Boucicaut, entrée au coin de la rue de Sèvres et du boulevard Raspail).

La magazine Femina est le no 234 du 15 octobre 1910, avec mademoiselle Provost de la Comédie-Française en couverture. Le magazine La Vie heureuse est de la même date est vous présente les modes de l’hiver à venir.

Les cheminots sont en grève, le pays est au bord de la paralysie. La Fédération des mécaniciens et chauffeurs et le Syndicat national des chemins de fer se sont unis pour demander un salaire minimum journalier de cinq francs. C’est la « grève de la thune » (la thune étant la pièce de cinq francs). Sur le réseau Paris-Nord, il y a jusqu’à 36 % de grévistes. Animés par le syndicalisme révolutionnaire, 2323 actes de sabotage sont commis sur les installations ferroviaires (dont 2001 fils coupés et 117 tentatives de déraillement).

Sur son édition du lundi 17 octobre 1910, Le Matin titre « Le sabotage continue — Les arrestations aussi — Une bombe à Reuilly ». Le mardi 18, le quotidien titre sur les « sabotages à la dynamite » mais la grosse nouvelle est surtout la fin de la grève.

Rue de Sèvres, il fait doux, 14°, et relativement beau. Eugène Atget profite du soleil pour photographier un jeune marchand de journaux à l’air circonspect.

La grève d’octobre 1910 sera sévèrement réprimée et environ 2500 cheminots seront révoqués, certains seront mis en prison, et on profite des événements pour faire des rafles dans les milieux anarchistes.

Position estimée

  • 1. Le 6 mars 2014,
    Jérôme

    Relativement doux et encore beaucoup de feuille pour un 14 octobre.