Harengs saurs, c. 1855

Le Secq : harengs saurs

Harengs saurs. Entre 1851 et 1860.

[Simulation numérique de tirage positif d’après calotype.]

Version haute définition : 2400 x 3272 pixels.

Négatif papier d’origine :

Calotype

Comme l’atteste le filigrane “J. Whatman Turkey Mill”, Henri Le Secq a utilisé un papier de la maison Whatman pour réaliser son négatif.

Le “Turkey Mill”, ou Moulin de Turquie, est un moulin de rivière créé en Angleterre au début du XVIIe siècle à Maidstone dans le Kent. On ne connaît pas l’origine de son nom, on suppose qu’il vient d’une teinture, le Turkey red, ou rouge d’Andrinople.

À la fin du XVIIe, le moulin devient papetier. À partir de 1740, sous la direction de James Whatman (1702–1759), Turkey Mill devient un important producteur de papier au royaume, réputé pour son vélin. Ce papier de qualité, non vergé et encollé à la gélatine, sera très apprécié des aquarellistes comme Turner et Gainsborough. Les imprimeurs comme John Baskerville s’y intéressent aussi. La célèbre édition des œuvres de Virgile par Baskerville en 1757 est sur papier vélin Whatman.

Au début du XIXe siècle, les papiers de la maison Whatman sont diffusés dans le monde entier. Les dernières volontés de l’Empereur Napoléon à Sainte-Hélène sont écrites sur un vergé Whatman fabriqué en 1819. Nous le savons, car les papiers Whatman ont toujours porté l’année de fabrication dans le filigrane. Dans le cas du calotype de Le Secq, l’année n’est pas visible, car le filigrane est trop bas et est donc incomplet.

Le site de production de Turkey Mill a définitivement fermé en 1976. La marque existe toujours, elle appartient à GE (General Electric) Healthcare qui commercialise sous ce nom des filtres pour laboratoire.

Exemple de filigrane Whatman sur un papier fabriqué en 1844 (photographie de Steve R. Hill):

Filigrane J. Whatman Turkey Mill