Impératrice Eugénie, 1856

Le Gray : Impératrice Eugénie, 1856

Impératrice Eugénie. 1856.

Version haute définition : 2000 x 2744 pixels.

Ce portait d’Eugénie de Montijo (1826-1920), Impératrice des Français, a été réalisée l’été 1856 au château de Saint-Cloud (ou de Compiègne selon les sources) afin de servir à la préparation d’un tableau commémoratif du baptème de Louis-Napoléon Bonaparte (1856-1879).

Tirage provenant du fonds Nadar acquis par la BNF en 1949.

Gustave Le Gray reçoit des commandes directement de la cour. Dès 1852, il photographie les étapes de la marche vers l’Empire.

L’année 1852, celle qui se termine par le coup d’État du 2 décembre, est une période d’effervescence et d’intrigues politiques, on suppute l’avenir, on choisit son camp, on pose des jalons. Le Gray, photographiant les apparitions publiques du Prince-Président et auteur, par conviction ou par hasard, d’un portrait officiel déjà impérial et qui sera largement diffusé après le coup d’État, a misé sur le gagnant. Les commandes plus prestigieuses qu’il recevra en 1856 et 1857 l’en récompenseront. Plus généralement, il est porté par l’Empire, par la prospérité, par les investissements de la première partie du règne de Napoléon III. […]

En mars 1856, événement dynastique capital après le mariage de Napoléon III avec la belle Eugénie de Montijo (30 janvier 1853), un héritier mâle voit le jour.

Le baptême est célébré à Notre-Dame de Paris le 14 juin, avec toute la pompe attendue ; et, pour immortaliser cette solennité, le peintre Thomas Couture, élève de Delaroche comme Le Gray, est chargé de produire un grand tableau. L’œuvre n’est pas isolée, mais incluse dans une liste imposante de commandes faites aux peintres les plus réputés du moment pour commémorer les faits civils et militaires marquants du nouveau règne. Le Baptême du prince impérial fait partie des “tableaux de premier ordre” par le budget prévu, entre vingt et cinquante mille francs, et par la qualité des artistes choisis, entre autres Winterhalter, Lehmann ou Vernet.

Les portraits de l’impératrice que Le Gray réalisa durant l’été 1856 au château de Saint-Cloud (cinq sont connus) étaient des études préparatoires pour le grand tableau, jamais achevé, de Couture : l’attitude d’Eugénie correspond exactement à celle qu’avait choisie le peintre pour en faire le centre de sa composition. Il semble que ces études, destinées à éviter de fastidieuses séances de pose, aient été demandées et payées à Le Gray par Couture lui-même, qui dut les englober dans ses frais largement couverts par la munificence impériale.

[Sylvie Aubenas. Notice de l’exposition Gustave Le Gray à la Bibliothèque Nationale, 2002.]

  • 1. Le 6 décembre 2013,
    grégory

    de par sa posture, pas très à son avantage sur cette photo, l'impératrice...