Rue de l’Arche Marion, c. 1865

Marville : rue de l’Arche Marion, Paris Ier

Rue de l’Arche Marion, du quai de la Mégisserie. Paris Ier. Circa 1865.

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La rue de l’Arche Marion existe toujours, mais a perdu son nom au profit de la rue des Bourdonnais. Au-delà de l’intersection avec la rue Saint Germain l’Auxerrois, c’était la rue Thibautodé (ou Thibault aux Dés), qui prendra elle aussi le nom de rue des Bourdonnais dans un élan de simplification toponymique (en 1852).

Cette petite section de l’ancienne rue Thibautodé portait le nom d’Arche Marion pour deux raisons : il y avait une arche de pierre qui faisait porte du côté du quai de la Mégisserie, et une dénommée Marion y tenait au milieu du XVIe siècle un établissement d’étuves (des bains publics). La rue s’appelait avant la ruelle des Étuves aux femmes (vers 1530).

Tous les immeubles que l’on voit à gauche, ainsi qu’un morceau de la rue Saint Germain l’Auxerrois, ont disparu lors de la construction du magasin de la Belle Jardinière (1866).

BOURDONNAIS (RUE DES). Commence au quai de la Mégisserie, nos 66 et 68 ; finit à la rue de la Poterie, nos 11 et 13. Le dernier impair est 47 ; le dernier pair, 38. Sa longueur est de 362 m. — 4e arrondissement ; de 1 à 25 et de 2 à 24 bis quartier du Louvre, de 27 à 43 et de 26 à 34 quartier Saint-Honoré : le surplus des deux côtés est du quartier des Marchés.

Première partie, comprise entre le quai de la Mégisserie et la rue Saint-Germain-l’Auxerrois. — En 1300, elle portait le nom de rue de l’Abreuvoir-Thibault-aux-Dés. En 1442, c’était la rue des Jardins. À la fin du quinzième siècle, elle fut appelée ruelle qui fut Jean de la Poterne, du nom d’un particulier qui avait établi des bains. En 1530, on l’appelait ruelle des Étuves. Enfin, on la trouve nommée, dans un titre de 1565, rue de l’Arche-Marion et de l’Abreuvoir-Marion, parce qu’une femme ainsi appelée y tenait alors ces étuves. Une décision ministérielle du 24 frimaire an IX, signée Chaptal, fixa la largeur de cette voie publique à 6 m. En vertu d’une ordonnance royale du 4 mars 1844, cette largeur devra être portée à 10 m. Conformément à une décision ministérielle du 3 avril 1852, la rue de l’Arche-Marion a été réunie à la rue des Bourdonnais sous cette dernière dénomination.

[Félix et Louis Lazare. Dictionnaire administratif et historique des rues et monuments de Paris. Paris, Bureau de la Revue Municipale, 1855.]

La Belle Jardinière était au départ un petit magasin de confection créé par le mercier Pierre Parissot en 1824 sur l’île de la Cité.

Dans les années 1850, au gré du succès permettant l’achat d’immeubles voisins, la Belle Jardinière occupait une bonne partie de l’îlot entre les rues de la Cité, du Haut Moulin, de Glatigny et des Marmousets. [Voir cette page pour plus de détails.]

La Belle Jardinière reçoit en 1865 un avis d’expulsion pour la construction de l’Hôtel-Dieu, et le magasin est démoli en 1866-1867. Un nouveau magasin est donc construit sur des plans d’Henri Blondel en 1866-67, au quai de la Mégisserie, entre la toute nouvelle rue du Pont-Neuf et la rue des Bourdonnais. Il fermera ses portes en 1972.

L’immeuble est aujourd’hui occupé par les magasins Conforama, Habitat et Darty. En étages, c’est le siège social de Louis Vuitton (l’immeuble appartient à LVMH).

Tous les immeubles de droite ont également disparu, à la faveur de l’élargissement et du nivellement de la rue des Bourdonnais, anciennement rue Thibautodé.

Datation : vers 1865.

No 10Rue de l’Arche Marion, du quai de la Mégisserie. Circa 1865.
State Library of VictoriaMusée CarnavaletBHVP (négatif)
H88.19/20CARPH000484
27 x 31.427 x 31.4
1865-1868

Position estimée